Après de longues années de débats, un décret vient interdire les dénominations « carnées » (steak, escalope…) pour les produits à base de végétaux.
Les nouveaux emballages utilisant ces dénominations ne pourront plus être produits à compter du 1er octobre 2022, les stocks pourront toutefois continuer à être écoulés jusqu’au 31 décembre 2023.
Clap de fin pour les « steaks végétaux » : une disposition qui existait depuis 2020
Clap de fin pour les « steaks végétaux », « nuggets végétaux », « lardons végans », « saucisses de soja », « escalopes de soja » et bien d’autres encore. D’après un récent décret, « il ne sera pas possible d’utiliser la terminologie propre aux secteurs traditionnellement associés à la viande et au poisson pour désigner des produits n’appartenant pas au règne animal ». Cette disposition entre en vigueur le 1er octobre 2022 concernant la fabrication ou l’étiquetage de nouveaux produits. La commercialisation des produits déjà fabriqués ou étiquetés restera néanmoins permise jusqu’au 31 décembre 2023.
Le Code de la consommation comportait déjà depuis juin 2020 un article interdisant cette pratique (article L412-10) : « Les dénominations utilisées pour désigner des denrées alimentaires d’origine animale ne peuvent être utilisées pour décrire, commercialiser ou promouvoir des denrées alimentaires comportant des protéines végétales ». Mais, faute de décret, cet article restait jusqu’ici inapplicable.
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La filière viande se réjouit de cette nouvelle réglementation
La filière viande a immédiatement salué la publication de ce décret. « Cette disposition est une première étape sur le territoire français, pionnier dans la protection de ses dénominations, qu’il conviendra d’élargir au niveau européen. C’est une étape essentielle en faveur de la transparence de l’information au consommateur ainsi que de la préservation de nos produits et savoir-faire », a déclaré Jean-François Guihard, président de l’Interprofession du bétail et de la viande (Interbev).
La FNSEA, pour sa part, « demande à l’État français de porter le dossier à Bruxelles afin d’élargir le périmètre d’application à tous les produits, quelle que soit leur origine ». La fédération propose que les pouvoirs publics se saisissent de la question lors que la prochaine actualisation du Règlement INCO (qui régit l’étiquetage des denrées alimentaires commercialisées dans l’Union européenne).
Car dans l’immédiat, cela ne veut pas dire que ces produits à base de plantes imitant des produits carnés disparaîtront des rayons français pour autant. Le décret précise d’ailleurs explicitement que les produits « légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l’Union européenne ou en Turquie, ou légalement fabriqués dans un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen, ne sont pas soumis aux exigences du présent décret ».