Nouveau rebondissement dans l’affaire de la ferme des Mille vaches dans la Somme. Une première interdiction a été levée et la construction a désormais repris.
Mille Vaches : la ferme de Drucat inquiète les populations
Plus de 80 % de l’élevage en France est intensif, ce que déplorent les Français. C’est ainsi que fin août 2011, le projet de construction de la plus grande ferme-usine de France a été reçu plutôt moyennement par les habitats.
Ce devait être un élevage laitier géant, d’où le nom de Mille Vaches, associé à un méthaniseur de puissance industrielle. Le tout dans une petite commune de la Somme, Drucat.
Les risques interpellent la population de Drucat et des villages voisins, qui se regroupent rapidement derrière l’association NOVISSEN, NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement (plus de 2000 adhérents). Une lutte organisée se met en place, mettant en avant l’environnement, la condition animale mais également la santé ou la sécurité.
Détruire les bâtiments non conformes
Manifestations – notamment au Salon de l’agriculture -, pétition de grande ampleur, réception au cabinet de Cécile Duflot se sont succédé.
Si bien que dans un premier temps, la construction de la ferme-usine des Mille vaches a été stoppée.
L’Etat a ordonné à Michel Ramery, entrepreneur du BTP derrière le projet, de démonter les bâtiments non conformes. En janvier 2014, la décision de stopper la construction des Mille Vaches avait été confirmée par le préfet de la Somme et la ministre de l’Aménagement du territoire.
Ferme-usine des Mille vaches : un permis finalement accordé
Le tribunal administratif n’a pas été du même avis, rejetant la requête en référé de Novissen et la Confédération paysanne. Fi de la zone archéologique, fi des irrégularités… Le projet ne devait même pas être soumis à une étude d’impact… et les « éventuelles irrégularités » qui affecteraient les constructions en cours d’édification par rapport au permis de construire délivré sont considérées « sans incidence » sur la légalité du permis en question.
Le tribunal administratif considère que le projet ne porte atteinte « ni à la salubrité ni à la sécurité publique« . Il n’y a aucun doute et le permis de construire est bien légitime.
Un permis a été accordé pour 500 vaches et 300 veaux et à terme, 1750 bovins pourraient arriver, pour un projet sur 2 hectares et demi, et une implantation de 19.000 m2. Les travaux peuvent donc se poursuivre, malgré l’opposition des élus locaux et des habitants.
Pour l’instant il ne s’agit qu’un référé et le fond sera traité en audience dans les six mois à venir. Les bâtiments seront donc construits entre les deux et les opposants au projet se montrent pessimistes, supposant que le préfet régularisera, selon les mots de Maître Gégoire Frison, avocat des anti-ferme des Mille Vaches : « Il signera des autorisations provisoires comme beaucoup le font pour des incinérateurs« .
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