La compagnie Fairphone sort un smartphone au nom éponyme, présenté comme équitable. Qu’en est-il dans les faits ?
Le Fairphone, un modèle de smartphone équitable
D’abord gadget, le smartphone est devenu un objet du quotidien au point qu’il s’en est vendu 13,5 millions en France. Ce n’est pas sans poser des problèmes, à commencer par celui des ressources naturelles. Un téléphone sur deux est fabriqué avec ce qu’on appelle communément le « minerai de sang« . Ce surnom vaut à la fois pour le coltan, le cobalt, l’étain, le cuivre et tous les minerais rares entrant dans la fabrication.
> Le coltan, métal sanglant dans nos téléphones
Le minerai de sang est issu de la République Démocratique du Congo (RDC). S’il fait la fortune des chefs locaux, il est la plupart du temps extrait par des enfants dans des conditions inhumaines. Sur ce plan, il y a donc beaucoup de travail à faire.
Faire travailler des enfants est d’ailleurs loin d’être un cas isolé, comme on a vu côté fabrication avec les sous-traitants d’Apple jusque 2010. Chez Foxconn, on a installé des filets anti-suicide devant les fenêtres… Et ce n’est pas valable que pour Apple, mais pour la plupart des grands fabricants dont les sous-traitants ne sont pas vérifiés.
Fairfone, le smartphone qui évite le minerai de sang
C’est ce que propose l’entreprise néerlandais Fairphone, qui souhaite appliquer le principe du commerce équitable aux smartphones.
Fairfone : fair comme équitable
Selon l’entreprise, cela passe par une répartition équitable des revenus, la transparence de la structure, mais aussi la vérification des conditions de travail des sous-traitants. L’entreprise travaille sur ce point avec une ONG, Conflict-Free-Tin qui travaille sur cette question au Congo.
Côté caractéristiques, on est dans un smartphone plutôt haut de gamme et on se rapproche par exemple du Nexus de Google / LG : système d’exploitation Android 4.2, processeur 4 coeurs, 1 Go de mémoire vive, 16 Go de stockage, écran tactile 960 x 450 px (4,3 pouces), 2 cartes SIM. L’appareil présente aussi deux capteurs appareils photos numériques (8 millions de pixels, 1,3 millions de pixels). L’appareil est vendu 325€ en pré-commande. Plus important, les composants se rapprochent au maximum des standards et on pourra l’ouvrir via des vis standard, de manière à changer la batterie ou ajouter de la mémoire.
Une opération de greenwashing ?
Tout cela semble joli sur le papier, mais il reste à vérifier ce qu’il en est réellement sur un plan social au moment de la fabrication. Pour l’instant les syndicats de travailleurs asiatiques n’ont pas été associé au projet.
On attend donc plus d’informations et de transparence de Fairphone afin de vérifier l’intégrité de la marque. Espérons aussi que cela inspire les autres fabricants, pour des téléphones plus équitables.
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