Est-ce que l’on s’empoisonne en consommant tel ou tel produit ? Il n’est en tout cas, entre omissions et exagérations, pas si facile que cela de se fier aux étiquettes.
« 60 Millions de consommateurs » a disséqué près d’une centaine de produits et découvert que sel, sucre, gras ou colorants se cachent dans les aliments le plus inattendus.
Sel, sucre, gras ou colorants omniprésents
Manger sans s’empoisonner ; pour son nouveau hors-série, le magazine de l’association de défense des consommateurs n’y va pas par quatre chemins. En décryptant les étiquettes de 78 produits, on constate que les mensonges, ou les omissions intelligentes, ne manquent pas. « Des yaourts qui promettent l’exotisme, une boisson qui garantit « la bonne dose de vitamines »… À coups de slogans alléchants, les emballages de nos produits alimentaires cherchent à susciter l’acte d’achat. Parfois trop », explique-t-elle. Il faudrait ainsi éliminer les promesses trompeuses, l’usage des arômes, naturels ou pas, permettant aux industriels de jouer sur les mots. Ainsi, « certains yaourts « aux fruits » sont en réalité aromatisés et « ne contiennent qu’une infime quantité de fruits. Des bâtonnets de poisson au « goût frais de homard » n’en recèlent pas la moindre trace et une soupe au boeuf peut ne pas en contenir ».
Selon le célèbre magazine, les trois quarts des aliments vendus en grande surface contiennent des sucres ajoutés, aussi addictifs que dangereux pour notre santé. Mais ils se cachent en réalité sous les appellations les plus variées : glucose, galactose, fructose, maltose, saccharose… De même, il est littéralement impossible de quantifier les graisses présentes dans les produits. Ainsi, dans des barquettes fourrées au chocolat signées Lu, le gras représente environ un quart du produit (23 g/100 g)…
L’acrylamide, cet ennemi invisible
Il en est de même de l’omniprésence, déjà dénoncée, du sel, à la fois conservateur et exhausteur de goût. Charcuteries, fromages, soupes, pains, plats préparés… il est partout, de même que les additifs et colorants. À noter que certains additifs alimentaires (colorants azoïques, des carraghénanes, des sulfites et des nitrites), bien que la plupart d’entre eux soient considérés comme inoffensifs, sont suspectés d’être l’origine de problèmes sanitaires : hyperactivité chez les enfants, ballonnements, perméabilité de la barrière intestinale, cancérogénicité.
« 60 Millions de consommateurs » alerte également quant à l’acrylamide, un composé qui se forme lors d’une cuisson à plus de 120 °C des aliments riches en amidon. De nombreux produits agroalimentaires transformés ou ultratransformés en contiennent, sans que cela apparaisse sur l’étiquette. Frites, chips, céréales du petit déjeuner, on en trouve dans les produits les plus courants. Or, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), ce composé étant cancérogène et génotoxique probable pour l’Homme, sa consommation doit être réduite au maximum. Les applications permettant de séparer bons et mauvais produits en faisant ses courses ont encore de beaux jours devant elles…
Illustration bannière : Mieux décrypter les étiquettes de produits où se cachent des poisons pour notre santé © Rido