Étiquetage de l’origine de la viande : un seuil fixé pour épargner certains produits ?

Aujourd’hui, en France, l’étiquetage de l’origine de la viande dans les produits transformés n’est pas obligatoire et les industriels ne se privent donc pas de ne pas la révéler. En 2017, une expérimentation va donc être lancée pour évaluer l’intérêt d’obliger les entreprises à indiquer l’origine de leur viande et de leur lait. Une bonne nouvelle pour le consommateur, mais la CLCV regrette un détail qui a son importance.

Rédigé par Valérie Dewerte, le 4 Oct 2016, à 9 h 45 min
Étiquetage de l’origine de la viande : un seuil fixé pour épargner certains produits ?
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L’expérimentation de l’étiquetage obligatoire lancée par le gouvernement répond à une demande régulière des consommateurs, qui veulent savoir d’où viennent les produits transformés dans les plats préparés.

L’étiquetage obligatoire à partir de 8 % de viande

La viande et le lait seront concernés dès 2017, mais, pour la CLCV(2), les seuils fixés ne sont pas suffisants. Pour la viande en l’occurrence, l’étiquetage ne sera obligatoire que lorsque le produit contient 8 % de viande ou plus  : un seuil qui élimine toute une catégorie de produits.

Les pizzas, les raviolis en boîte et bien d’autres produits transformés à base de produits carnés, ne contiennent, en effet en réalité, moins de 8 % de viande, ce qui les exempte d’étiquetage. Or ce sont essentiellement des produits d’entrée de gamme, ce qui pénalise, évidemment, les consommateurs les moins aisés.

pizza, chorizo, viande, étiquetage obligatoire insuffisant

L’étiquetage du lait aussi ne concernera pas tous les produits

La CLCV s’interroge également sur la stratégie des industriels : afin de ne pas avoir à étiqueter des produits dont la teneur en viande est proche de 8 %, ils pourraient décider de réduire cette teneur de manière à la faire descendre sous le seuil limite  : ils éviteront ainsi l’étiquetage de leurs produits, tout en baissant le prix de production et en rognant sur la qualité (probablement sans baisser les prix pour autant). Une solution qui, la CLCV et les consommateurs l’espèrent, ne sera choisie par aucune entreprise.

Concernant l’étiquetage de l’origine du lait, obligatoire dès lors que le produit contient 50 % de lait ou plus, la CLCV estime le seuil suffisant. Mais elle regrette que ce seuil ne concerne, au final, pas les crèmes dessert, considérées par les consommateurs comme des produits laitiers, mais dont la concentration de lait ne dépasse en réalité pas le seuil fixé pour l’expérimentation.

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