« Chéri(e), arrête de me harceler la nuit ! »… « Comment, tu ne souviens pas de m’avoir fait l’amour cette nuit ? »… Vous vous réveillez parfois en plein sommeil, sexuellement excité(e) ou en train d’entreprendre votre moitié endormie, à demi possédé(e). Non, vous n’êtes pas forcément un(e) zombie du sexe. Mais peut-être victime de sexomnie.
Si vous êtes sexuellement actif sans vous en apercevoir la nuit, vous n’êtes pas forcément un obsédé sexuel hyperactif. Vous êtes par contre peut-être affecté par ce qui est désormais reconnu comme une maladie : la sexomnie, une sorte de somnambulisme sexuel.
La sexomnie, ou l’amour en dormant
La définition la plus simple du phénomène est : « Tout acte sexuel, de masturbation ou ayant pour finalité d’obtenir du plaisir sexuel, initié durant le sommeil de l’un ou des deux protagonistes ».(7)
Comment est-il possible de faire l’amour en dormant, sans s’en rendre compte ? Cela arrive. Et parfois le partenaire du sexomniaque ne s’en rend pas vraiment compte. « La première fois que Stéphane m’a réveillée pour faire l’amour à deux heures du matin, je n’étais pas très active moi-même, mais je l’ai trouvé bien silencieux, un peu comme un robot, pas expressif », témoigne Amélie, une lectrice.
Sexomnie, contraction de « sexe » et « insomnie ».
Comme souvent, ce genre de témoignage se conclut par le même constat : « il ne s’en souvenait pas vraiment, voire pas du tout ».
La sexomnie diffère du somnambulisme par un réveil plus brutal et comporte des activités motrices réduites. Mais comme le somnambulisme, le malade dispose d’une forme de conscience onirique. Autrement dit, il s’agit d’un état où on peut être à la fois endormi et éveillé.(8)
Pilotage automatique et amnésie
Cela pourrait prêter à sourire, si parfois les conséquences de ce para-somnambulisme sexuel ne s’avéraient dramatiques. Certains cas de viol ou de harcèlement ont été portés devant la justice… et parfois les accusés ont été relaxés. Leurs avocats et médecins ayant démontré qu’ils étaient atteints de sexomnie, la justice les a reconnus non responsables. Les cas ne sont pas si rares : une étude canadienne affirme qu’une personne sur douze aurait déjà été touchée.(6)
Ainsi, depuis une vingtaine d’années, les sexomniaques ne sont plus considérés comme des monstres, mais plutôt comme des personnes plus érotisées que la moyenne.
La sexomnie et la responsabilité juridique
Les cas de sexomnie sont délicats d’un point de vue humain et juridique. Prouver la sexomnie n’est pas simple. Une partie du cerveau des sexomniaques est endormie, mais comme le montre l’imagerie médicale fonctionnelle, une autre partie est active. Les juges redoutent que des cas de perversité, de viols, d’attouchements avérés ne cherchent à être qualifiés de sexomnie.
Pour les conjoints, un signe qui permet de détecter la sexomnie est un comportement sexuel inhabituel : le partenaire force une position jamais pratiquée, veut vous étrangler, ne dit pas un mot, contrairement à son habitude, se masturbe sans se cacher, mais sans jamais en parler, ne montre aucun signe d’affection pendant l’acte, n’embrasse pas, garde les yeux ouverts…
Astuces pour éviter la sexomnie
1.Repérer et analyser les situations de stress, facteur favorisant les épisodes de sexomnie.
2.Éviter les efforts physiques violents en soirée, qui augmentent la température du corps et sont des excitants.
3.Pratiquer des exercices de relaxation pour détendre son corps et son cerveau.
4.Dîner léger, sans alcool, autre excitant.
5.Boire une tisane avant le coucher (tilleul, verveine, camomille ou fleur d’oranger).
6.Baisser la température de la chambre à 20º max.
7.Réguler votre sommeil grâce à la luminothérapie.
Références :
- Colin Shapiro, 2003. Le 1er cas de sexomnie a été publié dans le Singapore Medical Journal de dec. 1986 au sujet d’un homme de 34 ans qui s’adonnait toutes les nuits au plaisir solitaire, ce dont s’est plaint son épouse. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Isabelle Arnulf, neurologue à l’hopital de la Pitié à Paris. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Selon une autre étude canadienne de juin 2011, qui a établi que 8 % des patients venus consulter dans des cliniques du sommeil souffraient de sexomnie, dont 3 fois plus d’hommes que de femmes. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Colin Shapiro, 2003. Le 1er cas de sexomnie a été publié dans le Singapore Medical Journal de dec. 1986 au sujet d’un homme de 34 ans qui s’adonnait toutes les nuits au plaisir solitaire, ce dont s’est plaint son épouse. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Isabelle Arnulf, neurologue à l’hopital de la Pitié à Paris. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Selon une autre étude canadienne de juin 2011, qui a établi que 8 % des patients venus consulter dans des cliniques du sommeil souffraient de sexomnie, dont 3 fois plus d’hommes que de femmes. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Colin Shapiro, 2003. Le 1er cas de sexomnie a été publié dans le Singapore Medical Journal de dec. 1986, au sujet d’un homme de 34 ans qui s’adonnait toutes les nuits au plaisir solitaire, ce dont s’est plainte son épouse. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Isabelle Arnulf, neurologue à l’hôpital de la Pitié à Paris. (Cliquez sur cette source pour remonter)