Alors que la planète suffoque, certains géants de l’énergie persistent à alimenter le brasier. TotalEnergies, en tête de file, semble déterminée à poursuivre sa route, quitte à ignorer les signaux d’alarme climatiques.
Le 23 mai 2025, lors de son assemblée générale annuelle, TotalEnergies a réaffirmé sa stratégie d’expansion dans le secteur des hydrocarbures. Cette décision intervient malgré les avertissements répétés des scientifiques et des institutions internationales sur la nécessité de réduire drastiquement la production de combustibles fossiles pour limiter le réchauffement climatique.
TotalEnergies : une stratégie assumée de croissance des hydrocarbures
Lors de la dernière assemblée générale, le 23 mai 2025, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a déclaré : « Nous assumons une hausse de la production d’hydrocarbures de 3 % [en 2025]. Nous continuons d’investir dans les énergies traditionnelles pour donner à nos clients l’énergie dont ils ont besoin chaque jour pour vivre et se développer ». Cette position est soutenue par Aurélien Hamelle, directeur général de la stratégie et de la durabilité, qui a affirmé : « Nous évoluons dans un marché des systèmes énergétiques où la demande pour les trois énergies que nous produisons (pétrole, gaz, électricité) est en augmentation. Notre stratégie est de répondre à ces augmentations, car elles sont nécessaires pour le développement humain ».
Malgré une communication axée sur la transition énergétique, TotalEnergies continue de consacrer une part importante de ses investissements aux énergies fossiles. En 2024, plus de 67 % des investissements de l’entreprise étaient destinés au pétrole et au gaz, notamment au développement du gaz naturel liquéfié (GNL). Cette stratégie est en contradiction avec les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui préconise l’arrêt immédiat de tout nouvel investissement dans les énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
TotalEnergies est engagée dans plusieurs projets controversés, notamment le projet d’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP) en Ouganda et en Tanzanie. Ce projet a suscité de vives critiques de la part d’ONG et d’experts pour ses impacts environnementaux et sociaux. Par ailleurs, l’entreprise est accusée de greenwashing. En 2024, le régulateur de la publicité en Afrique du Sud a jugé que la façon dont TotalEnergies faisait la promotion du développement durable dans une campagne publicitaire était trompeuse.
Une mobilisation croissante de la société civile
Face à cette stratégie, la société civile se mobilise. Le 23 mai 2025, des militants d’Extinction Rebellion ont brièvement occupé le hall d’entrée du siège de BNP Paribas à Paris pour protester contre les liens de la banque avec TotalEnergies. Cette action s’inscrit dans un mouvement plus large de contestation des politiques climatiques des grandes entreprises et de leurs partenaires financiers.
Malgré les alertes scientifiques et la pression croissante de la société civile, TotalEnergies persiste dans sa stratégie d’expansion des énergies fossiles. Cette position soulève des questions sur la responsabilité des entreprises dans la lutte contre le changement climatique et sur la cohérence de leurs engagements en matière de développement durable.
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