On évoque souvent l’énergie grise pour démontrer que l’impact sur l’environnement d’un produit par exemple, ou d’un matériau, ne se limite pas à ce qui le compose. En effet, l’énergie grise, « embodied energy » en anglais désigne l’énergie qui ne se voit pas, qui est incluse dans le matériau.
L’énergie grise, une énergie cachée
L’énergie grise correspond donc à la quantité d’énergie nécessaire pour produire un bien industriel ou un matériau. Elle est présente à différents niveaux :
- lors de la conception du produit ou du matériau ;
- au moment de l’extraction des matières premières ;
- au moment du transport de ces matières premières ;
- lors de la transformation des matières premières et la fabrication du produit fini ;
- au moment de la commercialisation du service ;
- à l’usage du produit ou lors de la mise en oeuvre du matériau ;
- au moment du recyclage
L’Institut pour la Conception Ecoresponsable du Bâti, l’ICEB, définit l’énergie grise de la façon suivante :
« L’énergie grise d’un matériau, équipement ou service est constituée de deux énergies grises sur toute la durée du cycle de vie hors vie en oeuvre.
- l’énergie grise non renouvelable c’est-à-dire une énergie procédé (apport d’énergie nécessaire dans les processus mis en oeuvre pendant le cycle de vie) d’origine non renouvelable,
- et l’énergie grise renouvelable c’est-à-dire une énergie procédé d’origine renouvelable »
Une donnée importante pour mesurer l’impact réel d’un produit
L’impact environnemental constitue tout l’enjeu du calcul de l’énergie grise. Car si on est aujourd’hui tout à fait capable de construire des bâtiments plus respectueux de l’environnement et des produits au bilan carbone allégé, les émissions de gaz à effet de serre sont toujours aussi conséquentes dans les phases de production.
De façon pragmatique puisque le bâtiment est le secteur le plus gourmand en énergie et le deuxième produisant le plus de GES après le transport, c’est sur lui que les spécialistes se sont penchés en priorité.
L’énergie grise d’un bâtiment est la somme des énergies grises des matériaux et équipements qui le composent à laquelle on ajoute :
- l’énergie nécessaire au déplacement de ces matériaux et équipements entre l’usine et le chantier ;
- la consommation d’énergie du chantier complémentaire à celle déjà intégrée dans l’énergie grise des composants et équipements (base vie, énergie de mise en oeuvre, transport des personnes) ;
- les énergies grises liées au renouvellement des matériaux et équipements qui ont une durée de vie inférieure à celle du bâtiment ;
- l’énergie nécessaire à la déconstruction de l’ouvrage.
Elle ne comprend pas l’entretien (nettoyage et petites réparations).
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