Même si l’on prend en compte toutes les émissions occasionnées lors de la production d’un véhicule électrique, les émissions totales d’un véhicule électrique au cours de son cycle de vie surpassent celles d’un véhicule thermique, ont conclu des chercheurs de l’Université de Yale.
Sur le plan des émissions de CO2, les voitures électriques apparaissent comme étant plus vertueuses que les voitures à diesel ou essence.
Sur le plan des émissions de CO2 du moins, l’impact environnemental des voitures électriques est minime
Les véhicules électriques ont cette mauvaise réputation de constituer l’aboutissement d’une longue chaîne de valeur préjudiciable à l’environnement, à la santé et aux droits humains, dans les pays où sont extraits le cobalt et le lithium nécessaires à la fabrication de leurs batteries. On a tous en tête les images d’enfants qui creusent la terre à mains nues en Bolivie, au Chili, en Argentine ou encore au Tibet, pour extraire du lithium, ou encore de ces enfants congolais qui travaillent dans les mines de cobalt.
Mais si l’on se borne à considérer l’impact d’une voiture électrique en termes d’émissions de CO2 uniquement, en prenant en compte l’ensemble de son cycle de vie, du début de sa fabrication à la fin de sa vie, il se trouve qu’elles sont nettement plus vertueuses.
Selon une étude de Stephanie Weber, de l’Université de Yale, et de Paul Wolfram, de l’Université de Maryland, publiée dans la revue Nature Communications, les émissions occasionnées par ces voitures n’entrent en aucune comparaison avec celles occasionnées par les voitures thermiques(1). Si les émissions liées à la fabrication des premières et des secondes sont d’un même ordre de grandeur, les émissions occasionnées lorsque le véhicule roule sont tout simplement au-delà de toute comparaison.
Batterie au lithium pour un véhicule électrique – © asharkyu
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Les voitures électriques ne sont pas 100 % recyclables, hélas
Cette étude fait écho à une autre étude, réalisée par l’ONG belge Transport & Environment en mars 2021. D’après cette dernière, En sus d’émettre 22 % moins de CO2 que les voitures à essence, les véhicules électriques ont également cet avantage de nécessiter 58 % moins d’énergie qu’une voiture à essence au cours de leur vie.
Une fois une voiture électrique produite, elle n’occasionnera qu’une petite perte de métaux lors de sa fin de vie (30 kg environ), tous les métaux ne pouvant pas être recyclés. Un cinquième du lithium et 65 % du cobalt peuvent en revanche être recyclés. Et dans l’hypothèse où l’électricité provient de sources renouvelables, aux fins de cette étude, l’impact est réputé neutre.
Une voiture thermique, en revanche, nécessitera au cours de sa vie l’équivalent d’une pile de barils de pétrole haute de 25 étages.
Pour rouler, une voiture thermique consomme l’équivalent d’une pile de barils de pétrole haute de 25 étages, au cours de sa vie – © SofikoS
Selon Paul Wolfram, il faudrait poursuivre les travaux scientifiques sur la recyclabilité des voitures thermiques d’une part, et travailler à atteindre une plus grande recyclabilité des composants des voitures électriques, afin de faire diminuer encore leur empreinte environnementale.
illustration bannière : Le réel impact des voitures électriques – © m.mphoto