Non, malgré leurs batteries, les voitures électriques ne supposent pas d’utiliser plus de matières premières que les véhicules thermiques.
Selon l’ONG Transport et Environnement (T&E), au cours de son cycle de vie, un véhicule électrique gaspille moins de matières premières qu’un véhicule à carburant fossile.
Voitures électriques vs thermiques – Lesquelles consomment le plus de matières premières ?
C’est une question qui revient souvent sur le tapis à l’heure actuelle : des voitures thermiques classiques ou des véhicules électriques dernier cri, au fond, lesquels consomment voire gaspillent le plus de matières premières tout au long de leur cycle de vie ? Une question notamment mise en lumière par le fait de la production et du recyclage des batteries de ces derniers.
C’est pour cette raison que l’ONG belge Transport et Environnement a décidé de se pencher sur la question. Dans un rapport paru tout récemment, elle tranche clairement la question : oui, Les batteries de voitures électriques nécessitent beaucoup moins de matières premières que les voitures à combustibles fossiles.
En sus d’émettre 22 % moins de CO2 que les voitures à essence, les véhicules électriques sont également bien meilleurs pour le climat, nécessitant 58 % moins d’énergie qu’une voiture à essence au cours de leur vie, souligne cette étude.
Quelle voiture a besoin de plus de matières premières ?© ParabolStudio
Un écart croissant entre électrique et thermique
Si l’on en croit ce rapport, une batterie de véhicule électrique (VE) n’utilise que 30 kg de matières premières avec recyclage, contre 17.000 litres d’essence brûlés par une voiture moyenne.
« En matière de matières premières, il n’y a tout simplement pas de comparaison possible, décrypte Lucien Mathieu, analyste transport et e-mobilité chez T&E. Au cours de sa vie, une voiture à combustible fossile moyenne brûle l’équivalent d’une pile de barils de pétrole haute de 25 étages. Si vous prenez en compte le recyclage des matériaux des batteries, seuls environ 30 kg de métaux seraient perdus, soit à peu près la taille d’un ballon de football ».
Toujours selon ce rapport, l’écart devrait encore augmenter à mesure que les progrès technologiques réduiront de moitié la quantité de lithium nécessaire pour fabriquer une batterie de véhicule électrique au cours de la prochaine décennie. De plus, la quantité de cobalt nécessaire devrait diminuer de plus des trois quarts et le nickel d’environ un cinquième.
En 2035, plus d’un cinquième du lithium et 65 % du cobalt nécessaires à la fabrication d’une nouvelle batterie pourraient provenir du recyclage.
La consommation de matières premières sur le cycle de vie (en tenant compte du recyclage) d’une voiture électrique (batterie) vs thermique (carburant) © T&E
Vers des batteries produites en Europe
Dans la situation actuelle, explique Lucien Mathieu, « le parc automobile européen est presque entièrement dépendant des importations de pétrole brut. L’augmentation de l’efficacité et du recyclage des batteries rendra l’Union Européenne beaucoup moins dépendante des importations de matières premières qu’elle ne l’est pour le pétrole ».
Toujours selon ce rapport signé T&E, l’Europe devrait produire suffisamment de batteries pour approvisionner son propre marché des véhicules électriques dès 2021. La construction de 22 giga-usines à batterie est prévue pour la prochaine décennie, avec une capacité de production totale atteignant 460 GWh en 2025, soit environ 8 millions de voitures électriques à batterie.
Illustration bannière : « Du pétrole sale aux batteries propres » : le rapport de Transport & Environnement – © Syda Productions