On parle beaucoup de gaspillage alimentaire et du fait que nous jetons trop d’aliments à la poubelle. L’une des raisons en est que bien souvent, on a peur de consommer un aliment dont on ne connait pas bien la durée conservation face à des fabricants qui ont tendance à indiquer des dates limites trop courtes pour se prémunir de tout problème sanitaire. Alors comment mieux s’y retrouver ?
De plus en plus, nous prenons conscience de la nécessité d’éviter de gaspiller. Il y a encore peu, on ne se posait pas la question de jeter un malheureux yaourt oublié dans le frigo mais qui avait pourtant encore quelques beaux jours devant lui, un fromage « douteux » sur lequel s’était développé un fin tapis de moisissures à la faveur de l’humidité du frigo, ou un jambon sous vide à consommer au maximum – dixit la DLC – hier soir… Mais aujourd’hui – encore plus que jamais, réaliser ce geste qui consiste à ouvrir la poubelle pour y déverser quantité de nourriture tout à fait comestible, n’est absolument plus anodin. Alors pour consommer malin, penchons-nous sur la durée de conservation des aliments les plus courants.
La durée de conservation des aliments : la prudence est de mise… mais pas de quoi être paranoïaque
Les denrées fraîches – végétaux, produits laitiers, viande, poisson et oeufs – offrent potentiellement des risques de contenir des micro-organismes pathogènes. Mais il faut aussi prendre en compte la rigueur des contrôles auxquels ils sont soumis, afin d’éviter que les consommateurs ne tombent malades.
Peut-on encore consommer cette boite de conserve © CalypsoArt
Le maintien d’une bonne hygiène générale à la maison contribue aussi à mieux conserver les aliments : laver le réfrigérateur régulièrement, se laver les mains après les courses, éventuellement, passer un coup d’éponge sur certains produits emballés avant de les entreposer, débarrasser tous les emballages superflus qui ont traîné on ne sait trop où… Tous ces gestes, auxquels viennent s’associer un lavage correct, un bon épluchage et une cuisson suffisante, garantissent déjà une diminution des risques d’intoxication alimentaire et une plus longue durée de conservation des aliments ?
Doit-on se fier aux dates de péremption ?
Tout d’abord, ne pas confondre Date Limite de Consommation (DLC) et Date Limite d’Utilisation Optimale (DLUO). Si la DLC doit être respectée – quasiment – à la lettre, la DLUO peut être comprise avec bien plus de marge : il s’agit en fait d’un délai après lequel le produit peut avoir perdu de ses qualités organoleptiques et/ou nutritionnelles, mais en aucun cas cela ne constitue un risque pour la santé.
Ne pas confondre DLC et DLUO © goodluz
Parmi les produits concernés, on trouvera :
- les denrées déshydratées ou sèches : biscuits, biscottes, chocolat, céréales, légumineuses, farines, sucre, sel, etc. ;
- Les conserves (métalliques ou en verre) ;
- Les produits UHT comme le lait ;
- Les produits à forte teneur en sucre comme le miel et la confiture, le vinaigre…
Si les dates indiquées sont dépassées de quelques mois, voire pour certaines, de plus d’un an, il n’y a pour autant aucune contre-indication à les consommer.
Il est tout à fait possible de consommer un yaourt quelques jours après sa date de péremption, si la chaîne du froid a été maintenue. Il faut aussi savoir que certaines crèmes dessert bien connues que l’on trouve dans nos rayons réfrigérés sont envoyées hors métropole avec des DLUO et non nos DLC… et entreposées à température ambiante. Ça donne à réfléchir !
Souvenons-nous aussi que nos ancêtres avaient de bonnes techniques pour allonger la durée de conservation des aliments afin de tenir pendant les périodes de disette : le fumage, le séchage et le salage pour les charcuteries et les poissons, l’affinage pour les fromages (plus de 18 mois dans les caves de Comté !).
En plus, c’est de ces durées de conservation surprenamment longues que dépend la grande qualité de ces aliments… que nous continuons d’ailleurs à fabriquer suivant les mêmes processus.
Autres durées de conservations, plus courtes
- À consommer dans les 3 jours : La viande crue, les jus de fruit ouverts, le lait pasteurisé une fois ouvert (beurre pasteurisé : 25 à 30 jours).
- À consommer sous 2 jours : les pâtisseries fraîches, les légumes préparés, les plats en sauce, les poissons cuits, les entremets.
- À consommer au plus tard demain : poissons et viandes en les faisant cuire bien sûr.
- À consommer le jour-même : la mayonnaise et les plats à base de mayonnaise, les abats, la chair à saucisse et la viande hachée. Ils ne se conservent pas plus de 24 heures, même au réfrigérateur.
Voici une petite infographie qui recense quelques durées de conservation de produits de consommation courante
Comment certains produits résistent-ils au temps qui passe sans s’altérer ?
Tout est une question d’adéquation entre le milieu offert aux micro-organismes et leurs besoins pour proliférer. De manière générale, les bactéries et les moisissures résistent mal à des conditions extrêmes : milieu très salé, très sucré, très acide, sans eau etc. D’autre part, les microbes sont détruits aux fortes températures appliquées aux produits UHT et aux conserves sous vides. Si toutes ces étapes de prophylaxie sont réalisées correctement, le risque de résidu microbien est quasi nul.
Néanmoins, on jettera immédiatement une boîte de conserve au couvercle bombé, ou qui fait pshittt quand on l’ouvre et on se méfiera des odeurs ou des couleurs suspectes.
Pour optimiser ses stocks et éviter le gaspillage sans se poser trop de questions quand on se rend compte du nombre de conserves entassées à écouler, on veillera à acheter en fonction de ses besoins. Nul besoin de remplir ses placards comme si une guerre se préparait !
Pour les produits conservés au frigo, on les mangera en tenant compte de leurs DLC respectives et de même, on adaptera la quantité achetée au nombre de personnes vivant sous notre toit. On regardera enfin les dates indiquées au moment de l’achat, afin de choisir la plus éloignée possible.
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