Papier vs. support numérique : quel impact environnemental ? Pas celui que vous croyez !

« Pensez à l’environnement, n’imprimez pas cet e-mail » ; « participez à la protection de l’environnement en passant à la facture numérique ! » : on nous enjoint souvent de remplacer le support papier par le numérique, au nom de la protection de l’environnement. Toutefois, le numérique n’est pas forcément plus écologique que le papier : tout dépend de l’usage que l’on a de nos documents et de multiples autres facteurs.

Rédigé par Pauline Petit, le 27 Nov 2022, à 14 h 19 min
Papier vs. support numérique : quel impact environnemental ? Pas celui que vous croyez !
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Aujourd’hui, le numérique promet la dématérialisation, avec moins de matière consommée au profit du « virtuel ». Mais les supports numériques ont-ils vraiment un impact environnemental plus faible que le papier ? La réponse n’est pas simple.

Avantages et limites du papier

Tout d’abord, si l’on prend quelques précautions, le papier permet de conserver des données sur une durée quasiment illimitée. Malgré tous les progrès réalisés dans le numérique, les disques durs ordinateurs ne sont jamais à l’abri d’une panne ou d’un accident, tout comme les espaces de stockage en ligne ou les adresses électroniques peuvent être la cible de pirates.

C’est donc le bon vieux papier qui reste le support de stockage des données le plus sûr dans le temps.

De plus, un utilisateur peut revenir sur un document en version papier autant de fois qu’il le désire, sans que cela ne pèse sur son empreinte énergétique : consulter plusieurs fois sa facture imprimée sur papier ne coûte rien, mais l’ouvrir en version numérique implique une nouvelle navigation, voire un téléchargement, sachant que le « poids » d’une seule recherche Google est déjà estimé à 10 grammes en équivalent-carbone.

Cependant, la fabrication et l’acheminement du papier (non recyclé) sont des étapes qui consomment beaucoup de ressources : on estime ainsi que vingt millions d’arbres sont coupés chaque année pour produire du papier, sans compter toute l’énergie requise pour le blanchir, l’imprimer et le transporter.

Les études d’analyse de cycle de vie du papier et du numérique montrent que c’est vraiment sur la fin de vie, autrement dit sur le recyclage des matériaux, que le papier sort grand gagnant. Disposant de filières efficaces, il reste en effet bien plus facile à recycler que les composants des appareils électroniques. Ainsi, chaque année en France, on parvient à traiter 5,2 millions de tonnes de papier.

Avantages et limites du numérique

Malgré les arguments précédents, impossible de nier les nombreux avantages qu’offre le numérique, notamment en termes pratiques.

  • Il permet la consultation rapide de documents, offre une facilité d’envoi exemplaire et l’accès à un nombre d’informations quasiment illimité sur internet.
  • Il est souvent bien plus simple d’effectuer une recherche sur la toile ou dans sa boîte mail que dans ses archives papier. Tout comme il est aussi bien plus rapide et moins cher d’envoyer un e-mail que d’écrire un courrier.

Malheureusement, les supports numériques ne sont pas plus écologiques que le papier :

  • Chaque visionnage, envoi, téléchargement et stockage d’un document sont des actions qui consomment de l’énergie : une même facture enregistrée à la fois dans sa messagerie, sur le disque de son ordinateur ainsi que chez le fournisseur multiplie par trois cette consommation.
  • Le numérique n’est pas si immatériel que cela puisque pour pouvoir visionner quelque chose, il faut bien un support : ordinateurs, tablettes, téléphones portables… Et face au papier, ce sont bien eux qui ont  l’impact environnemental le plus important, tant dans les étapes de fabrication que d’utilisation et de recyclage. 
  • D’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, 75 % des DEEE (Déchets d’équipement électriques et électroniques) ne sont pas recyclés. Un poids qui prend de l’ampleur vu la tendance qui consiste à changer de support régulièrement : en moyenne, un smartphone tous les dix-huit mois, même s’il est encore en état de marche.
Déchets électroniques

Déchets électroniques

Le verdict

Selon l’étude réalisée par EcoInfo et le CNRS sur le sujet, il est difficile de trancher entre les deux supports tant tout dépend de l’utilisation.(3)

De nombreux paramètres entrent en ligne de compte comme la nature des contenus, le nombre de lecteurs, les types de stockage, le recyclage ou non du papier, la fréquence de remplacement de l’appareil, etc. 

Pour une facture, il est plus intéressant de « passer au numérique » si l’on ne l’imprime pas et que l’on passe moins de 30 minutes à la consulter à l’écran.

Quant aux livres, les études divergent. Selon les études des cabinets Carbone 4 et Cleantech, le « poids » d’un livre est estimé entre 1 et 7,5 kg équivalent carbone contre 150 et 250 kg pour une tablette.

Il serait donc nécessaire de lire plus de vingt livres par an sur une liseuse numérique pour que ce support numérique devienne rentable écologiquement. Si on en lit moins, mieux vaut rester fidèle aux versions papier.

Pour les articles comme celui que vous êtes en train de lire, l’impact environnemental est à peu près similaire au journal papier, mais cela dépend également du temps de lecture (bonus : vous pouvez recycler le papier journal).

Retenons donc que plus la durée de consultation et de conservation est courte, plus le support numérique est adapté.

Conclusion du match : précautions d’usage

Pour le papier comme pour le numérique, il convient donc d’être mesuré dans ses usages.

On commence par privilégier les produits responsables à l’achat : papier recyclé ou ordinateurs économes qu’on s’appliquera à conserver le plus longtemps possible.

Le troc, la location, le don, le prêt, la revente ou même la réutilisation du matériel et des livres dont on ne veut plus, sont de bonnes manières de prolonger leur vie.

Enfin, on confie ses vieux papiers et tout son matériel obsolète aux filières de recyclage adaptées.

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32 commentaires Donnez votre avis
  1. Les livres en papiers sont 1000 fois meilleurs que les tablettes et compagnie ! C’est les écrans qui sont nuls et pourris !

  2. Merci! c’est un doc très instructif

  3. ok

  4. SALUT LES AMIS

  5. paris ou marseille

  6. salut mes coupines !!!

  7. cc man’s

  8. aller om !!!!!!!!!

  9. bonjour areter

  10. hugo

  11. y a pas ouech

  12. ph

  13. biy

  14. nimporte quoi ha ha ha

    • ha ha ha ha ha les gens

  15. Bonjour,
    J’ai actuellement plusieurs années de documents archivés depuis les année 1980/1990 sur des disquettes 3″1/2 (le seul support existant à cette époque). Le lecteur que j’ai conservé les relit, mais elles les documents Word sont indéchiffrables par les applications actuelles : conséquence de la « modernisation » perpétuelle des applications, démarche commerciale pour faire vendre des produits immatériels, qui engendrent la nécessité de renouveler le matériel.
    Les disques durs originels sont, soit hors service – irréparables, soit impossibles à connecter sur les appareils actuels.
    Rien ne me garantit la pérennité des sauvegardes sur le Cloud.
    Je croyais beaucoup au numérique, je ne m’en sers plus que pour l’immédiat, pas pour la conservation des documents.
    L’obsolescence des logiciels (dont on parle fort peu) nous conduit à une catastrophe culturelle et une perte de mémoire.
    Et qu’en est-il de la durée de l’encre des imprimantes actuelles ? Si c’est comme les tickets de banque qui s’effacent avec le temps, bonjour la pérennité des actes notariés…
    Sans prôner le retour à la plume Sergent-major et l’encre violette, il faudrait que les producteurs de produits et de matériels numériqes garantissent la permanence de l’utilisation rétroactive de leurs produits et matériels.
    Bon courage.

  16. Il faut aussi se battre :
    * contre le gaspillage des ordinateurs (et autres machines) non réparables, l’obsolescence programmée
    * pour obliger les constructeurs à fournir des pièces détachées et à allonger leur durée de garantie ‘à 5 ou même 10 ans)
    * contre la frénésie « de changer pour le dernier modèle » parce que celui de l’année dernière est « devenu nul » (fréquent pour les smartphones)
    Au rythme actuel, on épuise des ressources non renouvelables de matériaux plus ou moins rares qui disparaîtrons d’ici quelques dizaines d’années (en tout cas avant la fin du 22ème siècle).
    On veut tuer l’humanité sur Terre ?

  17. En numérique, il ne faut surtout pas :
    * multiplier la même recherche
    * utiliser systématiquement un moteur de recherche pour accéder à un site qu’on utilise très souvent (exemple: l’adresse de mon compte bancaire en ligne) que l’on a intérêt à sauvegarder comme un de ses « favoris » dans son navigateur
    * éviter de se faire polluer par des publicités indésirables en utilisant un bloqueur de publicités – qui inondent la plupart des pages web de sites soi-disant gratuits comme les journaux les plus réputés dont aucun en France ne semble avoir su passer du papier au numérique et qui se vendent aux GAFAM

    Il faut par contre:
    * stocker localement et logiquement (avec ordre, le plus souvent chronologique), en évitant les doublons, puis archiver ses documents numériques importants qui sont censés remplacer le papier : factures, relevés bancaires, déclarations et courrier officiels, reçus, etc
    * recycler ses archives : les détruire si devenues inutiles (factures après une certaine durée), recopier celles qui restent utiles sur un nouveau support car type de support numérique n’assure une durée de vie immense, ni une fiabilité impeccable et le « must » stocker un jeu d’archives dans un lieu sécurisé (hors feu et intempéries)
    * autant que possible participer à la lutte contre la centralisation d’internet (emblématiquement exercée par Google et Facebook); l’avenir (et qui existe déjà) est très certainement la recréation de nœuds de réseaux multiples de taille modeste, de proximité et collaboratifs (cf. CHATONS.org)

  18. Nous utilisons déjà tous du numérique (smartphone, tablette, ordinateur) pourquoi imprimer ? C’est une étape qui est superflue et donc pollue forcément davantage que d’utiliser uniquement du numérique. Et je ne parle pas de l’utilisation du papier pour autre chose que lire ou écrire. Voir zeropapier.fr

  19. Un disque dur peut être perdu, trempé, brulé, déchiré, etc. Et non, un ordinateur ne peut pas toujours être réparé. Tu peux changer une pièce HS, mais c’est tout.

  20. « le papier permet de conserver des données sur une durée quasiment illimitée. Malgré tous les progrès réalisés dans le numérique, les disques durs ordinateurs ne sont jamais à l’abri d’une panne ou d’un accident »
    Durée illimitée?
    Le papier peut être très facilement perdu, trempé, brulé, déchiré, etc. Un ordinateur peut toujours se réparer, pas un papier.

    • Malheureusement ce n’est pas le cas. Les ordinateurs actuels ne sont plus réparables.

    • Je dirai que cette article manque d’information quand on dit que le stockage est limité sur un ordinateur je dirais que c’est faux!!
      Même si l’article date de 2016 en 2015 on utilisé les sauvegardes a bande magnétique dans les datacenter ce ni plus ni moins que le systeme de la cassette VHS qui dans le temps est ce qui se garde le plus facilement.

      A l’heure actuel le cloud c’est démocratisé ce qui permet de stocker entièrement ça donnée sur le web, le streaming qui est en plein développement va permettre de simulé un environnement avec les meilleurs performance sur un PC basique que l’on pourra garder 10 ans ou plus.Bien sur je pense qu’il faut stopper obsolescence programmé. Et trouvé des solutions alternative pour nos composant electronique. mais je suis certain qu’aujourd’hui le papier et devenu plus polluant que le numérique.

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