La crème solaire, meilleure alliée pour nous protéger du soleil ? Si elle constitue une protection efficace, elle peut contenir des substances toxiques pour l’organisme…
Présentée comme une panacée il y a vingt ans, à l’époque des cabines d’UV et du bronzage californien, la crème solaire est aujourd’hui regardée avec suspicion : elle ne serait pas inoffensive pour l’organisme, et causerait du tort à la vie aquatique déjà bien mise à mal. Quelles sont les accusations présentées contre la crème solaire ?
Des substances toxiques dans la crème solaire ?
Les principaux reproches que l’on fait aux produits solaires sont de ne pas être assez efficaces, et de laisser passer des substances dans le sang potentiellement cancérigènes. Pas question toutefois de se passer de crème solaire en cas d’exposition au soleil. Mais de quoi est-elle faite ?
La composition de la crème solaire
Tout d’abord, il est nécessaire d’opérer une distinction entre crème solaire classique et crème solaire bio. Les crèmes solaires classiques contiennent des filtres UV chimiques, qui ne sont pas autorisés dans le règlement bio. Les crèmes solaires bio contiennent des filtres solaires minéraux qui agissent de façon « physique » : ils bloquent les rayons du soleil, d’où leur texture souvent plus pâteuse (mais moins nocive).
Voici la composition d’une crème solaire classique :
- des filtres ultraviolets : composés chimiques filtrant les UV-B le plus généralement.
- une émulsion (crème ou lotion) ou un huile. On trouve des émulsions grasses et des émulsions aqueuses (moins grasses au toucher).
- des conservateurs ;
- des agents stabilisateurs de l’émulsion ;
- des anti-radicaux libres (vitamines) ;
- des épaississants ;
- des agents hydratants.
Les fabricants de crème solaire sont souvent face à un casse-tête devant les envies des consommateurs, qui souhaitent à la fois un produit qui ne colle pas, mais qui résiste à l’eau, qui protège mais qui ne laisse pas de traces. D’où l’utilisation de substances très complexes d’un point de vue chimique, pouvant être dangereuses pour notre corps.
Les filtres UV chimiques, à éviter
C’est du côté des filtres UV chimiques que l’on trouve le plus de substances toxiques. En effet, plusieurs d’entre elles sont supposées être des perturbateurs endocriniens, c’est à dire qu’ils peuvent modifier le fonctionnement des cellules du corps humain.
On évite l’exposition directe au soleil © verona studio
Le problème est que ces filtres chimiques ne restent pas sur la peau et pénètreraient dans l’organisme, à des taux de concentration supérieurs aux taux habituellement autorisés : c’est ce que montre une étude de 2019 sur les produits solaires chimiques (1)
C’est notamment le cas des substances suivantes : benzophénone et tous ses dérivés (benzophénone 1,2 et 3, dihydroxybenzophénone…), de l’homosalate, et de l’OMC (Octyl Methoxycinnamate).
En ce qui concerne cette dernière, des perturbations hormonales ont été relevées par une étude américaine effectuée en 2011(2).
L’OMC possèderait des effets sur le développement des cellules, et notamment de la thyroïde et des cellules reproductrices. Il s’agit néanmoins d’un produit autorisé par l’Agence Française du Médicament, selon laquelle l’OMC « ne semble pas présenter un risque pour la santé des consommateurs dans les conditions prévisibles d’utilisation ».
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Références :
- https://jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/2733085 (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Axelstad, M ; Boberg, J ; Hougaard, KS ; Christiansen, S ; Jacobsen, PR ; Mandrup, KR ; Nellemann, C ; Lund, SP et al. (2011). « Effects of pre- and postnatal exposure to the UV-filter octyl methoxycinnamate (OMC) on the reproductive, auditory and neurological development of rat offspring ». (Cliquez sur cette source pour remonter)
- IH Hamann, C Schmutzler, P Kirschmeyer, H Jarry & J Köhrle (2006). « 4-Methylbenzylidene-camphor (4MBC) causes pituitary effects comparable to hypothyroidism ». Endocrine Abstracts 11 : OC60 (Cliquez sur cette source pour remonter)
- (Bryden AM, Moseley H, Ibbotson SH, Chowdhury MM, Beck MH, Bourke J, et al + Rodriguez E, Valbuena MC, Rey M, Porras de Quintana L) (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Harvell, J., M. Bason and H. Maibach. Contact Urticaria and its Mechanisms. Food Chemistry and Toxicology 32(2) : 103-112. 1994. (Table 2 : Substances identified as capable of causing contact urticaria). (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Oishi S, 2002. « Effects of propyl paraben on the male reproductive system. » Food Chem Toxicol. 2002 Dec;40(12):1807-13. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Pugazhendhi D, Sadler AJ, Darbre PD, 2007. « Comparison of the global gene expression profiles produced by methylparaben, n-butylparaben and 17beta-oestradiol in MCF7 human breast cancer cells, » J Appl Toxicol. 2007 Jan-Feb;27(1):67-77. (Cliquez sur cette source pour remonter)