Le masque va accompagner chaque geste de notre quotidien, alors que la lutte contre la pandémie de Covid-19 se poursuit. Lequel porter ? À quel moment ? Quelle efficacité ? Les questions sont nombreuses.
Alors que la seconde phase du déconfinement est lancée, retour sur la question clé du port du masque au quotidien.
Port du masque et respect des gestes barrières
C’est bel et bien une réussite collective : si le déconfinement se poursuit, c’est bien parce que les Français ont joué le jeu et scrupuleusement respecté les gestes derrière.
Selon la dernière vague d’étude Ipsos et le baromètre de l’association Datacovid, 94 % des sondés ont évité bises et poignées de main. 93 % des Français se lavent les mains au moins une fois par jour à l’eau et au savon et 67 % utilisent du gel hydroalcoolique.
Côté distanciation physique, 91 % disent éviter les regroupements et veiller à maintenir une distance d’au moins un mètre hors du foyer. Surtout, 64 % affirment porter un masque de protection, quel qu’il soit, hors de leur domicile. Un chiffre en hausse de 17 points comparé à la semaine dernière.
Mais quel masque choisir : tissu ou chirurgical ?
Tous sont utiles, mais tous ne se valent pas en termes de protection. Le modèle Afnor en tissu de catégorie 2 filtre au moins 70 % des particules émises par le porteur du masque, la catégorie 1 au moins 90 %. L’Afnor recommande de ne porter ces masques en tissu que 4 heures d’affilée avant de les laver à 60°C.
Laver son masque de protection : nos conseils pour le réutiliser
Évidemment, les masques chirurgicaux protègent plus encore ceux qui les portent, en filtrant au moins 95 % des particules à partir d’une taille de 3 microns. Surtout, selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la santé au travail), le masque chirurgical « protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis ».
Les masques en tissus doivent être lavés à 60° © kasakphoto
Le masque, plus efficace que la distanciation sociale ?
Quid de la règle de distanciation de un mètre pour lutter contre le Covid-19 ? Dans une lettre publiée dans Science(1), des scientifiques soulignent que cette recommandation de l’OMS sur la distance à respecter est en fait fondée sur des études datant de 1930.
Selon ces chercheurs, la distanciation sociale recommandée par l’OMS (6 pieds, soit 1,8 mètre, réduite à un mètre en France) n’est en réalité efficace que dans le cas où les gouttelettes, propagées par les porteurs du virus tombent rapidement au sol. Ce qui est le cas des grosses gouttelettes. Du coup, la distanciation « n’est probablement pas suffisante dans de nombreuses conditions intérieures où les aérosols peuvent rester dans l’air pendant des heures, s’accumuler au fil du temps et suivre les flux d’air sur des distances supérieures ». D’où l’utilité du fait d’exiger le port permanent au bureau comme dans les transports en commun, les gouttelettes pouvant résister 14 minutes dans un lieu clos.
La règle de distanciation de 1 mètre est-elle suffisante ? © Kzenon
Vous pouvez, si vous le souhaitez, contribuer à une large étude actuellement initiée par des chercheurs de plusieurs universités françaises. Le but de leur enquête : mesurer, cartographier et analyser l’usage des masques en France, après le déconfinement. Usage, témoignage, opinions… le volet « grand public » de cette étude a besoin de votre participation.
Vous souhaitez participer à l’enquête, c’est ici.
Une autre étude fait appel aux joggeurs : elle souhaite les mettre à contribution en demandant aux coureurs de compter les masques et gants abandonnés sur le sol croisés durant leur trajet.
Illustration bannière : 64 % des Français portent un masque pour se protéger du covid-19 © Oleksandr Nagaiets