À l’occasion de la journée mondiale pour la liberté de la presse, le 3 mai, l’ONG Reporters Sans Frontières publie l’incontournable Classement mondial de la liberté de la presse. La France est toujours à une place qui ne correspond pas au pays des Droits de l’Homme.
L’ONG internationale Reporters Sans Frontières publie tous les ans son classement mondial de la liberté de la presse. Cette année, la carte du monde est de plus en plus sombre, ce qui est synonyme d’une régression des libertés de la presse.
La presse dans le monde en 2018 : de plus en plus de zones d’ombre
Le rapport annuel sur la liberté de la presse dans le monde de Reporters Sans Frontières évalue la situation des journalistes, l’indépendance des médias, la censure et les conditions juridiques(1).
L’ONG s’indigne aussi de voir que cette année a été marquée par la « banalisation des attaques contre les médias et le triomphe d’hommes forts qui font basculer le monde à l’ère de la post-vérité, de la propagande et de la répression, notamment dans les démocraties ».
Le résultat le plus inquiétant dans ce rapport est qu’aucune région dans le monde n’a vu la liberté de la presse se détériorer aussi rapidement que l’Europe. Il existe des disparités énormes entre les pays européens « premiers de la classe » comme la Suède ou les Pays-Bas et d’autres où la liberté de la presse est attaquée, censurée ou nationalisée par la coercition, où des journalistes sont tués en raison de leur profession, comme à Malte ou en Pologne par exemple !
La France ne se situe que 33e dans ce classement (contre 36 en 2017 : l’ONG explique qu’il s’agit d’« une remontée partiellement mécanique après la chute exceptionnelle de certains de ses voisins européens », derrière l’Afrique du Sud, la Namibie, ou même le Ghana, en 23e position. Une bien mauvaise position pour le soit-disant pays des droits de l’Homme.
Media bashing
Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et la campagne du Brexit au Royaume-Uni, les discours anti-médias font entrer le monde dans l’ère de la post-vérité, de la désinformation et des fausses nouvelles. « Partout où le modèle de l’homme fort et autoritaire triomphe, la liberté de la presse recule » : c’est le cas en Pologne, en Hongrie, en Turquie qui « se distingue désormais comme étant la grande prison au monde pour les professionnels des médias ».
Le classement 2018 de la liberté de la presse
Sur la carte 2018 éditée par Reporters Sans Frontières, on retrouve en première place les pays scandinaves, Norvège (1), Suède (2) et Finlande (4). La Jamaïque et le Costa Rica se classent respectivement en 6e et 10e positions. Les États-Unis plongent au 45e rang, derrière la Roumanie ou le Burkina Faso. En queue de classement, on retrouve la Corée du Nord (180). La Syrie se place à la 177e position, juste après la Chine.
Pour Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse n’a jamais été aussi menacée, avec un indice global élevé (3872). Le rapport 2018 montre que près des 2/3 (62,2 %) des pays répertoriés ont enregistré une aggravation de leur situation tandis que le nombre de pays où la situation pour les médias est considérée comme “bonne” ou “plutôt bonne” a diminué de 2,3 %.
Depuis le 1er janvier 2018, plus de 40 journalistes ont déjà perdu la vie !
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