Alors qu’un épisode de pollution aux particules fines touche actuellement la France, plusieurs changements entrent en vigueur au 1er avril 2023 pour les habitants se chauffant au bois dans de nombreuses agglomérations. En quoi consistent ces évolutions et quelles sont les villes concernées ?
Ces derniers jours, des alertes de pollution aux particules fines ont été émises dans une dizaine de régions, entraînant certaines recommandations. Des pics de pollution dont les causes sont diverses : trafic routier, industrie, chantiers, météo, mais aussi chauffage domestique et en particulier celui au bois. Bien que de plus en plus rares, les anciennes cheminées à foyer ouvert s’avèrent particulièrement génératrices de particules fines. Des équipements polluants face auxquels certaines mesures entrent en vigueur à partir du 1er avril 2023, dans de nombreuses communes du Rhône, de l’Ain et de l’Isère. Des dispositifs qui concernent également l’acquisition de nouveaux équipements.
Pollution liée au bois de chauffage : des mesures prises dès le 1er avril 2023
Fabienne Buccio, préfète d’Auvergne-Rhône-Alpes, a ainsi dévoilé deux mesures concernant le chauffage au bois et impactant les habitants de plusieurs centaines de communes dès le 1er avril prochain. Sont concernées les villes suivantes :
- la Métropole de Lyon
- la CC Est Lyonnais (CCEL)
- la CC Pays de l’Ozon (CCPO)
- la CC de Miribel et du Plateau
- la CA Vienne Condrieu (CAVC)
- la CC Entre Bièvre et Rhône (EBER)
- la CC de la Vallée du Garon (CCVG)
- CC de la Côtière à Montluel (CCCM)
- CC Lyon Saint-Exupéry en Dauphiné (LYSED)
- Grenoble Alpes Métropole
- Pays voironnais
- Le Grésivaudan Communauté de communes
L’obligation d’installer uniquement des appareils labellisés flamme verte
Dans ces métropoles et communautés de communes, les ménages souhaitant installer un appareil de chauffage au bois auront l’obligation d’opter pour un équipement labellisé « flamme verte ». Un label garantissant la génération de peu de polluants atmosphériques, ainsi qu’un bon rendement énergétique.
Fin des cheminées à foyer ouvert
Considérées comme très polluantes et n’offrant qu’un faible rendement énergétique, les cheminées type « foyers ouverts » seront interdites dès le 1er avril prochain dans la métropole de Lyon. Par communiqué, la préfecture rappelle aux habitants concernés l’existence d’aides gouvernementales permettant d’atténuer le coût lié au renouvellement de leur ancien appareil de chauffage au bois : MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro ou encore les certificats d’énergie. Le dispositif MaPrimeRénov’ devrait être doté de 100 millions d’euros supplémentaires en 2023, pour un budget total de 2,6 milliards d’euros. Reste que ce coup de pouce financier est jugé trop opaque et compliqué à obtenir, poussant bon nombre de demandeurs à abandonner leurs démarches.
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Le chauffage au bois à foyer ouvert, en cause dans les pics de pollution aux particules fines
Utiliser une cheminée avec foyer ouvert entraîne en effet de fortes émanations de dioxyde de carbone. Il est ainsi estimé qu’un appareil de chauffage au bois à foyer ouvert émet jusqu’à deux fois plus de particules qu’une cheminée à foyer fermé, d’autant plus lorsque l’équipement est ancien. « Le secteur résidentiel est donc le premier contributeur aux émissions de particules fines et de composés organiques volatiles qui sont rejetées massivement par les installations individuelles de chauffage au bois », explique par communiqué le préfet de l’Isère.
Une importante pollution qui n’impacte pas uniquement l’environnement extérieur, puisque les particules fines se déposent également dans les habitations, sur les vêtements, les meubles, les objets, les affaires personnelles, sur la peau et dans les cheveux… Plusieurs études ont déjà démontré l‘impact de cette pollution sur la qualité de vie (problèmes respiratoires, augmentation des pathologies hivernales et aggravations des maladies chroniques, etc.).
Outre cet enjeu de santé publique majeur, les appareils à foyer ouvert entraînent une surconsommation de bois. Alors qu’une cheminée à foyer fermé peut atteindre un rendement de l’ordre de 70 %, voire plus pour les équipements modernes, un appareil à foyer ouvert peine à atteindre les 15 % de rendement énergétique. Concrètement, cela signifie que pour maintenir une même température dans une pièce, ce type d’appareil requière bien plus de bûches ou de pellets. La raison de cette surconsommation : lorsque le foyer est ouvert, il n’est pas possible de réguler les flammes en agissant sur la quantité d’oxygène les nourrissant.
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Pour finir, les équipements de chauffage à foyer ouvert sont jugés plus dangereux. Certaines localités ont d’ailleurs mis en avant ce caractère pour les interdire, car ce type d’appareil est davantage susceptible d’être à l’origine de départ d’incendie que les cheminées à foyer fermé.