Les boîtes alimentaires en polyéthylène à haute densité (HDPE) peuvent libérer des substances perfluoroalkylées (PFAS). Leur ingestion sur une période prolongée joue un rôle dans la survenue de cancers de la prostate, du foie et des testicules.
Les PFAS peuvent aussi occasionner l’immunotoxicité, un faible poids à la naissance et la maladie thyroïdienne.
Les PFAS, un danger pour la santé humaine mais aussi pour l’environnement
Les boîtes alimentaires, que de nombreux ménages utilisent pour stocker de la nourriture dans le frigo ou en emporter sur leur lieu de travail ou d’études, ne sont pas sans danger. Selon une étude américaine réalisée par Graham Peaslee et Heather Whitehead, de l’Université Notre-Dame, publiée le 7 mars 2023 dans la revue Environmental Science and Technology Letters(1), elles peuvent libérer des substances nocives pour la santé humaine. Il s’agit des substances perfluoroalkylées, également connues sous le sigle PFAS. Ces dernières peuvent occasionner l’immunotoxicité, un faible poids à la naissance et la maladie thyroïdienne. Leur ingestion sur une période prolongée joue par ailleurs un rôle dans la survenue de cancers de la prostate, du foie et des testicules.
« Nous avons pu mesurer des concentrations de PFAS qui excèdent la limite fixée par l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA). Il faut avoir en tête que ces composés chimiques non seulement migrent vers les substances qui sont stockées dans ces boîtes, mais que ces boîtes elles-mêmes font leur chemin dans l’environnement lorsque les déchets sont ensevelis. Les PFAS ne se dégradent pas dans l’environnement, ils ne disparaissent pas. Dès que ces composés sont intégrés dans la composition de telle ou telle matière, ils font leur chemin dans les nappes phréatiques, ils pénètrent dans nos systèmes biologiques et provoquent de graves problèmes de santé », a fait savoir Graham Peaslee dans un communiqué.
PFAS : les quantités ingérées au cours de la vie ne sont pas négligeables
Les expériences que Graham Peaslee et Heather Whitehead ont réalisées en laboratoire mettent en évidence des concentrations de PFAS dans la nourriture stockée dans ces boîtes allant de 2,66 à 7,19 ng par g de nourriture. La migration se passe plus intensément à température élevée (lorsque la nourriture est chaude), la concentration de PFAS dans la nourriture peut augmenter de 830 %. Pour les personnes qui consomment de la nourriture stockée dans ces boîtes, la concentration de PFAS ingérés varie entre 0,77 et 2,68 ng par kg de masse corporelle. Autant dire que ces boîtes constituent une source d’exposition non négligeable.
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Cependant, relativisons un peu : comme aliments, les deux chercheurs ont testé uniquement l’huile d’olive, le ketchup et la mayonnaise. En d’autres mots, des liquides, ce qui veut dire que la surface de contact a été beaucoup plus importante qu’elle n’aurait pu être pour des aliments solides. En plus, tous ces condiments ont passé une semaine entière dans ces boîtes. Et la durée du contact est bien sûr un facteur non négligeable. Toujours est-il que, par précaution, il vaudrait mieux remplacer les boîtes plastiques dans votre cuisine par des boîtes en verre ou en acier inoxydable.