En Europe, on commercialise du bois ‘teinté de sang’ en provenance du Brésil !

Dans un communiqué publié mercredi 22 novembre, l’ONG Greenpeace dénonce le trafic de bois en provenance du Brésil et à destination des États-Unis et de plusieurs pays d’Europe dont la France. Ce bois serait « teinté de sang ».

Rédigé par Maylis Choné, le 23 Nov 2017, à 11 h 15 min
En Europe, on commercialise du bois ‘teinté de sang’ en provenance du Brésil !
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Les contrôles d’importation de bois, et notamment du bois venant du Brésil, ne sont pas assez stricts. Certaines coupes d’arbres précieux sont faites au détriment de la vie d’autochtones.

Amazonie : Greenpeace dénonce et manifeste contre la vente de « bois teinté de sang »

L’attaque de Greenpeace est précise : elle vise deux sociétés brésiliennes de vente de bois, toutes deux dirigées par Valdelir João de Souza, un homme accusé d’avoir organisé le massacre de neuf personnes le 19 avril 2017 dans la région de Colniza, dans l’État du Mato Grosso (Centre-Ouest). L’avidité des forestiers semble sans limite et si des paysans occupent des zones où poussent de précieux arbres, tous les moyens sont bons pour les intimider ou les chasser de leurs terres.

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L’ONG dénonce également la complicité des pays importateurs de ces bois d’Amazonie. Elle estime en effet que depuis le mois d’avril, les entreprises de Valdelir João de Souza (Madeireira Cedroarana et G.A. Madeiras) auraient dû être totalement rayées des carnets d’adresses des entreprises du monde entier. Mais les ventes ont continué, et en particulier vers les États-Unis et certains pays d’Europe comme la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie et le Danemark (1).

déforestation amazonie

Ferme au bord de l’Amazone © spatuletail

Renforcer les contrôles du bois importé

En attendant que les paysans soient protégés et que la corruption autour de la coupe illégale d’arbres cesse grâce à des actions concrètes du gouvernement brésilien, c’est aux pays importateurs de limiter les achats et de mieux contrôler l’origine du bois en provenance d’Amazonie. Car les certificats d’authenticité ne suffisent pas : beaucoup sont édités, mais sont souvent des faux documents.

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« Corruption et blanchiment gangrènent aujourd’hui l’ensemble du secteur forestier en Amazonie brésilienne. Si bien qu’il est aujourd’hui impossible de savoir concrètement si le bois issu de ces zones forestières est le fruit d’une récolte légale ou illégale », explique le communiqué de Greenpeace, qui réclame que les autorités françaises fassent la lumière sur ces entraves à la législation, car « il n’est plus possible de tolérer qu’une activité commerciale se poursuive au prix du sang.»

Illustration bannière : Coupe de bois dans la forêt amazonienne – © kakteen
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