Aux États-Unis et en Europe, la forte demande en consommation d’avocat semblait être au cours de ces dernières décennies une opportunité pour la croissance économique des pays producteurs. Mais aujourd’hui, le bilan environnemental et social de cette activité agricole dresse un tableau loin d’être réjouissant, surtout au Mexique.
Dans les colonnes du quotidien Le Monde, on peut lire qu’en trente ans, les plantations d’avocats ont enregistré une hausse de 6,6 % en un an. Et pourtant, ses retombées environnementales et sociales sont moins élogieuses.
Faut-il continuer à manger les avocats ?
L’explosion de la demande de l’avocat, fruit apprécié et parfois réadapté aux goûts et cultures alimentaires, impose aux pays exportateurs une culture intensive, responsable de la déforestation et de crime organisé. Au Mexique, premier pays exportateur d’avocats, 90 % de la production provient de la région montagneuse du Michoacan dans le sud-ouest où les conditions climatiques sont plus favorables de juin à septembre.
Avocats © MNStudio
D’autres pays tels que le Pérou, l’Israël, la République dominicaine, le Kenya et le Rwanda font partie également des top 10 des producteurs mondiaux de l’avocat.
Avocats : quels impacts sur l’environnement ?
Face à la flambée des prix que suscite le boom de la consommation d’avocats depuis les années 1970, les retombées sur le plan écologique et humain ne sont pas à négliger.
Des records en consommation d’eau
La culture de l’avocat nécessite de l’eau, beaucoup d’eau ! Et ce marché devenu lucratif exige – sans compter le bilan carbone – 1.000 litres d’eau pour trois avocats : soit environ 500 milliards de litres d’eau par an. Véritable danger pour l’environnement, cet important besoin en irrigation pour un seul fruit, induit une surexploitation des nappes phréatiques, surtout durant les mois de l’année où la pluviométrie est moins favorable.
Un transport énergivore
Par ailleurs, le transport des avocats de l’Amérique Latine (Pérou, Chili, Mexique) vers l’Europe se fait via des trajets de centaines de kilomètres en camion, exige une réfrigération à 6°C pendant une vingtaine de jours de transport en bateau. À cela s’ajoutent les besoins d’emballage et de stockage dans une mûrisserie, avant que le fruit soit soufflé à l’éthylène pour être mûri.
Une déforestation et des cultures sauvages
Plus alarmant encore, pour faire face à cette forte demande des consommateurs, certains agriculteurs mexicains « plantent clandestinement des avocatiers au milieu des pins« , précise Victor Manuel Coria (Directeur de l’institut National des recherches Forestières) ; avant d’expliquer comment ils procèdent en coupant petit à petit, les « branches, puis les troncs desséchés« . Certains gros producteurs vont jusqu’à raser les forêts pour planter des avocatiers !
Plantation d’avocatiers © Daniel Reiner
Une faune menacée
À ces fléaux environnementaux, s’ajoute la menace de la disparition progressive de la faune (oiseaux rares, pumas, coyotes, papillons monarques).
Quand l’or vert provoque des ravages sociaux et sanitaires
Bien que constituant un facteur clé de la croissance économique, l’avocat est devenu au Mexique, « plus cher que certains métaux« , relève le journal Le Monde.
Outre l’émergence de cartels de la drogue, certains instituteurs soutiennent que, l’implantation de différentes sortes d’avocatiers au Michoacan, et l’utilisation de produits agrochimiques depuis une quinzaine d’années, seraient à l’origine d’une augmentation des maladies respiratoires et digestives des élèves de Jujucato, sans oublier le risque de pollution des eaux.
Comment remplacer l’avocat dans l’alimentation ?
Bien que recommandé par les gastronomes et les nutritionnistes, l’avocat peut être remplacé pour les besoins nutritionnels :
- Vitamine E par les poissons gras, les oeufs, les germes de blés, les graines de tournesol, les légumes verts…
- Vitamine K par le brocoli, le persil frisé frais, le cresson cru, le chou vert frisé, les épinards, l’huile de colza ou de soja…
- Lipides mono-insaturés par les amandes, les olives, les noix, l’huile de noisette…
- Vitamine B9 (ou folate) par le chou-fleur, les graines de lin, les betteraves, les asperges, les brocolis…
- Vitamine C par le chou, la blette, le fenouil, le kiwi, le poivron, les agrumes, l’estragon ou encore le radis noir cru…
Illustration bannière : Avocat – © Pazyuk