Le zoo d’Amnéville a-t-il, faute de moyens, fait découper et enterrer en pleine forêt ses animaux morts ? Une enquête de France Bleu l’affirme.
En Moselle, le zoo d’Amnéville est notamment accusé d’avoir enterré certains de ses animaux morts dans la forêt…
Des soucis de gestion en cascade pour le zoo d’Amnéville
C’est une vaste enquête à charge que France Bleu a consacré au zoo d’Amnéville, un haut lieu touristique de la Moselle, mais dont la gestion et les dettes l’ont amené au bord du gouffre. Au coeur de la tourmente, le dirigeant du zoo, Michel Louis, nie pourtant toutes les accusations en bloc. Il est notamment accusé d’avoir listé ses employés dans un fichier non déclaré accompagné de remarques et commentaires explicites. Il est aussi connu pour payer ses salariés de façon très variable, entre salaires étonnamment élevés et paiement en partie en liquide.
Les eaux usées du zoo d’Amnéville ne seraient pas traitées – capture d’écran Youtube
C’est cette situation financière à problèmes du zoo qui aurait justement amené l’établissement à manquer d’argent pour emmener à l’équarrissage certains des animaux décédés au sein du zoo. Une vrai question quand on sait que ce célèbre zoo accueille 2.000 animaux de 360 espèces différentes. Si France Bleu a souligné dans son enquête que toute maltraitance était exclue, c’est une autre pratique qui pose question.
Des animaux enterrés en pleine forêt ?
En effet, selon certains témoignages, faute d’argent pour l’équarrissage, certains animaux morts auraient été découpés par des employés puis enterrés en toute discrétion en pleine forêt. Une accusation surréaliste, mais pourtant soutenue par un témoignage direct, pour un lion, un puma, un boa… Et même l’éléphante Catarina ! Le directeur du zoo s’inscrit en faux et affirme qu’il peut présenter les différentes factures des équarrisseurs. Mais sur le volet écologique, le zoo est également accusé d’avoir versé directement dans la nature les eaux usées des tapirs, tamanoirs, jaguars, perroquets et manchots, bien qu’elles contiennent parfois des produits détergents tels que le chlore ou l’acide chlorhydrique.
Le cas du zoo, placé en redressement judiciaire, passera devant la chambre commerciale du tribunal de Metz le 18 décembre prochain. Deux repreneurs potentiels seraient intéressés : un fonds d’investissement parisien et des investisseurs locaux. Dans un contexte de conflit social poussé, où pas moins de 120 dossiers d’employés sont entre les mains de la justice, et où même le propriétaire du zoo l’attaque pour se préserver en cas de liquidation, difficile de séparer le vrai du faux.
Illustration bannière : Zoo d’Amnéville – © capture d’écran Youtube