Des chercheurs chinois ont réussi à transformer du CO2 en amidon : une solution qui répondrait en partie à un double problème, celui de la pollution et celui de la faim dans le monde.
L’amidon est un élément important dans l’alimentation : c’est un glucide complexe, et en ce sens il apporte du sucre, nécessaire au bon fonctionnement du corps. On en trouve un peu partout, notamment dans le blé mais également dans le maïs. Désormais, on peut en produire de manière totalement synthétique… et en utilisant du dioxyde de carbone. Des chercheurs chinois sont parvenus à cette prouesse.
Faire d’un gaz à effet de serre un produit alimentaire
Les chercheurs de l’Institut de biotechnologie industrielle de Tianjin, proche de la capitale chinoise Pékin, ont annoncé fin septembre 2021 avoir réussi à produire de l’amidon de synthèse en partant du dioxyde de carbone (CO2). Ils ont donc transformé un gaz à effet de serre, parmi les plus importants, en un produit alimentaire fondamental. L’intérêt d’un tel procédé est donc évident.
Développée à grande échelle, la transformation du CO2 en amidon pourrait aider à résoudre deux problèmes majeurs de la planète : la faim et la pollution. Sans compter que la deuxième va conduire à une augmentation de la première. Publiée dans la revue scientifique Science, cette nouvelle étude va toutefois devoir attendre des années avant de trouver une application industrielle à grande échelle.
Un procédé complexe et potentiellement très cher
De l’amidon de synthèse produit à partir de CO2 – © Irina Shatilova
Si les chercheurs ont effectivement réussi à transformer le CO2 en un aliment, leur procédé nécessite 11 étapes. La complexité de ce dernier pourrait en être un frein, même si pour le directeur de l’Institut de recherche, l’efficacité, en termes de production, est bien là : un bioréacteur d’un mètre cube serait en mesure de produire plus de huit fois plus d’amidon qu’un champ de maïs de 1,5 hectare.
De quoi permettre de répondre à la problématique des terres arables ou encore du réchauffement climatique et de son impact sur la production agricole. Mais le procédé est cher : la question économique pourrait donc freiner l’accès à cette technologie, et donc l’amidon de synthèse, aux pays qui en ont le plus besoin, les pays pauvres.
Illustration bannière : Hors amidon de synthèse, on le produit notamment à partir du maïs – © BearFotos