Selon le classement établi par l’association Réseau action climat, la plupart des supermarchés ne respectent guère les objectifs environnementaux affichés.
Communiquer, c’est bien, agir c’est mieux. Les enseignes de la grande distribution affichent de grands engagements pour le climat et une alimentation saine et durable. Mais dans les faits, les magasins et les catalogues promotionnels, est-ce vraiment le cas ?
Des progrès, mais des décalages
Pour en avoir le coeur net, l’association Réseau action climat a dressé un classement de huit enseignes de supermarchés(1) selon leur performance en matière de réduction de leur empreinte carbone. Mais aussi en fonction de leur engagement et de leur degré de transparence sur le sujet. Un sujet essentiel, quand on sait que l’alimentation représente un quart de nos émissions de gaz à effet de serre, et surtout que les achats en grandes surfaces représentent 78 % des ventes de produits alimentaires que nous consommons à domicile.
Selon les constats de l’association, « par rapport à 2023, les enseignes ont réalisé des progrès en matière de transparence, d’engagements et de plans d’action. Toutefois, on observe encore un décalage important avec leurs pratiques réelles qui ne prennent pas encore ou très peu en considération les enjeux écologiques et de santé publique. Dans les rayons et dans les catalogues de promotions, la viande et les produits carnés ultra-transformés restent fortement surreprésentés au détriment des aliments végétaux de qualité. »
Carrefour meilleur élève
Dans ce nouveau classement, si Carrefour obtient une note correcte de 12,5/20, ce sont les enseignes Aldi qui finissent en queue de classement, avec seulement 2/20…
En effet, selon cette étude du Réseau action climat, Aldi n’a tout simplement pris aucun engagement en matière de de réduction d’émissions de gaz à effet de serre quant à la production des aliments vendus. Un point qui représente plus de 95 % de l’empreinte carbone des supermarchés.
Les enseignes E.Leclerc n’obtiennent qu’un 4,5/20 dans ce palmarès, en baisse par rapport à 2023, malgré une ambitieuse réduction de 50 % de l’ensemble de ses émissions d’ici 2035. Quant à Intermarché (8/20), ce groupe n’a communiqué aucun objectif chiffré de réduction de ses émissions.
Si Carrefour se classe en tête des enseignes de cette étude, c’est notamment, précise Réseau action climat, pour « avoir exigé à ses 100 plus gros fournisseurs d’adopter d’ici 2026 une trajectoire de décarbonation compatible avec un scénario 1,5 °C ». Plus largement, l’association relève au passage que les objectifs affichés par les enseignes en matière d’alimentation durable ne se retrouvent pas dans leurs catalogues promotionnels, « où, la viande et la charcuterie restent fortement surreprésentées, tandis que les protéines végétales (légumineuses, fruits à coque, etc.) sont rares voire, le plus souvent, littéralement absentes ». Pour le Réseau Action Climat, il est également indispensable que la SNANC (Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat ) publiée d’ici à l’été par le gouvernement interdise la publicité et le marketing pour les produits trop gras, sucrés et salés, en particulier lorsque ces activités ciblent les enfants.

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