Boire du thé : entre art de vivre et art de faire vivre

Le thé est la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau. Ce breuvage aromatique a de plus en plus d’adeptes, à tel point que l’on peut aujourd’hui prendre des cours pour l’apprécier à sa juste valeur. On ne se contente plus de boire son thé… on le déguste cérémonieusement !

Rédigé par Sonia C, le 9 Jan 2024, à 11 h 45 min
Boire du thé : entre art de vivre et art de faire vivre
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À l’origine, une seule et même plante : un petit buisson vert sombre originaire d’Asie – Camellia sinensis – dont on récolte à la main, plusieurs fois par an, les bourgeons ainsi que les plus jeunes feuilles juste en dessous. Tout est ensuite question de temps. En effet, les feuilles utilisées très rapidement après cueillette donneront le thé vert, qui colore à peine l’eau dans laquelle il infuse. Puis, au fur et à mesure du degré d’oxydation, on tendra vers un thé noir.

De l’excellence… à la boisson passe-partout :

Les thés haut de gamme peuvent atteindre, voire dépasser, les 65 euros pour 100 g. Ils sont issus des bourgeons, les parties du théier les plus nobles, mais aussi les plus fragiles. Récoltés avec le plus grand soin, elles subissent différentes étapes de préparation très contrôlées, jusqu’à leur forme commercialisée. Ces thés prestigieux offrent au dégustateur averti une palette d’arômes subtils. Ils sont cultivés pour la plupart en altitude, car le stress induit par le climat humide et le manque d’oxygène forcent la plante à produire un maximum de substances qui seront retrouvées dans les parties récoltées et exhaleront dans l’eau bouillante tout leur caractère aromatique.

boire du thé

Thé Oolong © Anna Shilonosova Shutterstock

Les thés les plus abordables, quant à eux, proviennent de la cueillette des feuilles les plus basses, plus foncées, elles délivrent moins de saveur à la décoction. Pour pallier ce goût insipide et garantir les ventes, les industriels nous proposent de saveurs souvent artificielles : citron, vanille, menthe… pour les plus classiques. Ils n’hésitent pas non plus depuis quelques années à nous proposer des versions « pâtissières » gourmandes, avec un packaging alléchant, ou même à surfer sur la vague de la vertu santé en y associant des plantes censées détoxifier, drainer l’organisme, brûler les mauvaises graisses, etc.

Pour ne pas – trop – vous faire avoir, regardez la liste d’ingrédients : seule la dénomination « arôme naturel de… » vous garantit l’absence de produits de synthèse. Malheureusement, une grande majorité des thés que nous consommons régulièrement tirent leur goût d’arômes encapsulés qui se libèrent sous l’eau brûlante.

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Boire du thé et faire un geste éco-citoyen :

Il est évident que la taille de l’exploitation est déjà un gage de la qualité du thé. Les gigantesques surfaces dont les récoltes sont achetées par les géants de l’agro-alimentaire sont bien sûr loin de l’image traditionnelle de la cueillette minutieuse effectuée par une main habile : ici, la récolte est mécanisée et les produits chimiques largement épandus pour un rendement maximal.

boire du thé

La récolte du thé © Nickolai Repnitskii Shutterstock

L’achat d’un thé biologique assure déjà l’absence de traitement des feuilles par des pesticides. Ensuite, certains fabricants ont décidé de jouer la carte de la transparence et l’on découvre sur leur site les partenariats qu’ils entretiennent avec les petits exploitants ainsi que des méthodes de culture respectueuses de l’environnement comme la biodynamie qu’ils ont mis en oeuvre d’un commun accord.

Alors, forcément, tout cela a un prix pour le consommateur. Mais au moins peut-il déguster son breuvage préféré l’esprit tranquille. Et quoi de mieux qu’un bon thé en mode zen ?

Les rituels du thé les plus connus

Ces rituels mettent l’accent sur la préparation et la dégustation du thé, souvent entourées d’une symbolique profonde et d’une étiquette spécifique. Voici un aperçu de quelques-unes de ces cérémonies :

Cérémonie du thé japonaise (Chanoyu ou Sadō) :

Préparation du Chaji (cérémonie complète) :

  • Koicha (thé épais) : Le thé épais est préparé avec une plus grande quantité de poudre de thé matcha et servi dans de petites quantités à chaque invité.
  • Usucha (thé léger) : Le thé léger est préparé avec une quantité moindre de poudre de thé matcha et est plus dilué, souvent servi en plus grande quantité.

Étapes communes :

  • Purification : Les ustensiles sont nettoyés et purifiés rituellement.
  • Chakai (rencontre thé) : Une rencontre informelle où du thé léger est servi avec des friandises.

Équipement :

  • Chaji : La cérémonie complète avec des invités et plusieurs services de thé.
  • Chakai : Une rencontre plus informelle avec du thé léger.

Gongfu Cha (Chine) :

Équipement :

  • Zhong (pot de thé) : Souvent en argile Yixing, utilisé pour infuser le thé.
  • Gaiwan : Une tasse sans anse avec un couvercle utilisé pour les infusions multiples.

Étapes :

  • Rinçage du thé : Les feuilles de thé sont rapidement rincées avec de l’eau chaude pour éliminer les impuretés et réveiller les feuilles.
  • Infusions multiples : Les feuilles de thé sont infusées plusieurs fois, chaque infusion produisant des saveurs différentes.

Cérémonie du thé turque :

Préparation :

  • Çaydanlık : Une théière spéciale avec deux parties, la partie supérieure pour le thé fort et la partie inférieure pour l’eau chaude.
  • Verres à thé : Le thé turc est souvent servi dans de petits verres.

Étapes :

  • Infusion forte : Le thé est d’abord infusé de manière forte dans la partie supérieure de la théière.
  • Dilution : Avant de servir, le thé est dilué avec de l’eau chaude de la partie inférieure de la théière.

Ces rituels du thé varient en fonction des cultures et des traditions, mais tous partagent l’idée de créer une expérience significative autour de la préparation et de la dégustation du thé.

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Sonia C., passionnée de biologie et de nutrition, j’aime l’idée de rendre les sciences accessibles à tous sans pour autant en édulcorer les grands...

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