Chasse à l’ortolan : Bruxelles se fâche contre la France

Chasse illégale à l’ortolan : entre tradition culinaire et protection de la biodiversité, la France face à un dilemme n’a pas réagit assez bien, et se fait taper sur les doigts par l’EU

Rédigé par Séverine Bascot, le 12 Dec 2016, à 10 h 45 min
Chasse à l’ortolan : Bruxelles se fâche contre la France
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Ce n’est pas la première fois que la France se fait taper sur les doigts concernant la chasse au bruant ortolan. Déjà, en janvier 2013, la Commission avait mis en demeure les autorités françaises afin de faire cesser les captures illégales de cet oiseau. Aucune réponse n’avait été donnée par Paris. En juin 2016, deuxième avertissement : le pays était sommé de mettre la législation nationale en conformité avec le droit de l’Union sous peine de sanction.

Braconnage : la chasse à l’ortolan en France

Dernier épisode le 8 décembre dernier : la Commission européenne a traduit la France devant la Cour de justice européenne, pour non-respect des dispositions visant à protéger le bruant ortolan, qui malgré le fait qu’il fasse l’objet d’une protection stricte par la directive européenne de 2009 « Oiseaux », continue d’être chassé illégalement dans les Landes.

bruant ortolan

Dégustation honteuse © Marianne Casamance (CC BY-SA 3.0) via Wikimedia Commons

D’ailleurs, la population de bruants ortolans a diminué de 84 % entre 1980 et 2012 en Europe, et ces oiseaux migrateurs sont à présent reconnu comme espèce en danger en France, selon la fameuse liste rouge publiée en septembre 2016 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

« Malgré les engagements pris antérieurement par les autorités françaises, les pratiques illégales liées à la mise à mort ou à la capture intentionnelles du bruant ortolan se poursuivent. Ces activités qui s’exercent en France compromettent les efforts de protection entrepris par d’autres États membres », déplore la Commission dans un communiqué.

Selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), 30.000 bruants ortolans, 300.000 pinsons des arbres et 50.000 pinsons du nord sont tués chaque année en toute illégalité, sous prétexte de maintenir une tradition culinaire au pays de la gastronomie. L’association se réjouit donc de cette décision de la Commission concernant l’ortolan, et espère que le nécessaire sera mis en place par les autorités françaises pour mettre les braconniers hors d’état de nuire.

Illustration bannière : Bruant ortolan – © Gerdzhikov Shutterstock
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Ils aiment la chasse en France, ils prennent leur pied en tuant!! Idem pour les éleveurs. Le loup aussi, ils ne respectent pas non plus un contrat qu’ils ont signée avec l’Union européenne pourtant!

    HEUREUSEMENT, tous les français ne sont pas ainsi, il s’agit d’une minorité coupable!!

    Une bonne punition serait nécessaire!! Qu’on mette ces déchets de contrebandiers en TAULE! + une bonne amende, ça leur fera les pieds!!!

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