Encore une belle victoire pour les défenseurs des droits des animaux : mardi 17 mars, les euro-députés rassemblés à Strasbourg ont voté un rapport appelant à des initiatives pour à terme éradiquer l’élevage des lapins en cage.
Chaque année en Europe, 2e producteur mondial de viande de lapin derrière la Chine, on élève 320 millions de lapins pour leur viande, dont 99 % en cage : en Espagne, en Italie et en France pour la plus grande majorité.
Élevage de lapins en cage : une aberration qui pourrait bientôt disparaître
Rien qu’en France, on tue 37 millions de lapins, alors que la consommation de la chair de cet animal n’est que de 55.000 t, soit un peu moins d’1 % de la viande consommée chaque année dans l’Hexagone.
Il existe des normes réglementaires pour protéger les porcs, les veaux, les poules pondeuses ou les poulets de chair. Mais pas une seule ne concerne la protection des lapins.
a déploré devant le Parlement l'Allemand Stefan Eck, rapporteur de cette résolution
Des conditions d’élevage extrêmement déplorables
De moins en moins de personnes mangent de la viande de lapin mais il reste l’animal le plus détenu en cage en Europe, dans des conditions cruelles dans les fermes d’élevage et d’engraissement : ils naissent dans de petites cages grillagées hors-sol où ils restent jusqu’à leur mort, 60 à 80 jours plus tard. Les reproductrices sont confinées pendant 13 à 24 mois jusqu’à leur abattage.
De plus, les lapins sont aussi les animaux d’élevage les plus gavés d’antibiotiques selon l’indicateur ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) livré par l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
Mais ce mardi 14 mars, les euro-députés semblent avoir pris la mesure de cette abomination, et ont voté en séance plénière, une résolution, certes non contraignante, demandant l’élaboration de « normes minimales » visant à améliorer le bien-être des lapins dans les élevages, à limiter l’usage des médicaments et à supprimer progressivement les clapiers, sans toutefois donner non plus de date buttoir. Mais les éleveurs procédant à cette reconversion devraient recevoir un soutien dans le cadre de la politique agricole commune (PAC).
Mis à part des pays à faible production cunicole comme l’Autriche et la Belgique, qui ont interdit les cages en batterie en faveur des parcs, ou encore l’Allemagne et du Royaume-Uni, qui ont amélioré la législation sur le bien-être de ces animaux, les autres pays européens n’ont pas encore légiféré à ce sujet.
Les éleveurs français ne semblent pas opposés à ces évolutions mais rappellent que les cages, en minimisant les risques de blessures pour les lapines lors de la mise-bas et de la lactation, « présentent des avantages » tant que le système des parcs n’est pas plus abouti…
On espère que comme les poules pondeuses élevées en batterie, une ère nouvelle va s’ouvrir rapidement pour les lapins d’élevage.
Illustration bannière : Lapins – © TY Lim Shutterstock