Plan de sauvegarde de la Tortue d’Hermann dans le Var : les nouvelles sont bonnes

La tortue d’Hermann est une tortue bien de chez nous… En réalité c’est même la seule tortue terrestre qui avait déjà les pied sur terre ici avant même que nous ne soyons de la partie. Malheureusement cette petite tortue de terre solitaire est en grand danger, même si les choses avancent.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 25 Oct 2020, à 14 h 16 min
Plan de sauvegarde de la Tortue d’Hermann dans le Var : les nouvelles sont bonnes
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La tortue d’Hermann : ce qu’il faut savoir sur elle

Si la tortue d’Hermann évolue dans presque tous les types de milieux végétalisés méditerranéens, en Corse elle occupe les bois de chênes lièges et de chênes verts clairsemés et a une réelle prédilection pour les milieux agricoles extensifs.
Les petites prairies de fauche ou les petites pâtures compartimentées entourées de haies, de bosquets et d’arbres champêtres sont ses domaines de prédilection, notamment sur la côte orientale de l’île.

tortue Hermann

Aire de distribution mondiale de la tortue Hermann et de sa sous-espèce (d’après La Tortue d’Hermann, Ed. D’Orbestier, 2009) / tortue-hermann.eu

Que mange une tortue Hermann ?

C’est une herbivore la majeure partie de l’année, affectionnant les légumineuses et les graminées, faisant parfois des écarts en se mettant escargots, coléoptères ou encore vers de terre sous la dent.

À l’automne, cependant, elle va préférer les fruits et les fleurs. Active de 8 à 9 mois de mars à novembre, elle hiberne le reste de l’année pouvant supporter des températures allant jusqu’à -18°C.

Ses principaux prédateurs naturels sont les rapaces, les fouines, sangliers, renards et blaireaux.

Petite particularité de la Tortue d’Hermann

La tortue d’Hermann peut se déplacer de 50 à 80 m par jour avec des pointes à plusieurs centaines de mètres par jour si elle se sent menacée.
Elle vit sur un territoire qui peut aller de 10.000 à 70.000 m2 avec un record connu à 550.000 m2 !

bébé tortue hermann

Seules les personnes habilitées peuvent manipuler un bébé tortue Hermann ou un adulte ! © Alizada Studios

Protection règlementaire :

Capturer une tortue d’Hermann pour la ramener chez soi peut coûter jusqu’à 15.000 euros d’amende. La détention peut être autorisée sous réserve d’acceptation de la préfecture accordée par les services de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) et si l’animal a une origine légale.
La réglementation va également évoluer dans le cadre du nouveau plan d’action et notamment en matière de détention par des particuliers…

Les menaces qui planent sur la tortue d’Hermann

Perte de son habitat

Si c’est la première cause de difficultés pour l’espèce, la tortue d’Hermann n’est malheureusement pas la seule concernée. La construction d’infrastructures de transports comme les routes ou les voies de chemin de fer sont un risque fort pour la tortue d’Hermann mais moins que l’urbanisation et son artificialisation des sols qui font irrémédiablement disparaître les terrains favorables à l’espèce.

Les techniques agricoles

Et en l’occurrence la taille des parcelles qui n’a eu de cesse (nous espérons sincèrement que la chose va s’inverser) de s’agrandir au détriment de toutes les zones refuges ou de nourrissage pour la tortue d’Hermann.
La mécanisation joue aussi un rôle dans la destruction des tortues d’Hermann.

Les techniques sylvicoles

Les coupes franches et la mise à nue de parcelles qui en résulte sont légales, et pourtant catastrophiques pour toute la biodiversité concernée… Tortue d’Hermann comprise.

Destruction directe des individus

Si la tortue d’Hermann a ses prédateurs naturels qui exercent une pression normale sur l’espèce, les chiens n’en font normalement pas partie alors même que ces derniers ne se gênent pas de croquer une tortue en passant. Et dire qu’il ne faudrait qu’une laisse pour l’éviter…

Les feux de forêt sont également une forte cause de destruction directe de spécimens de tortue d’Hermann.

Prélèvements de spécimens dans la nature

Cette catégorie de menaces est en réalité plus large que le seul prélèvement d’animaux dans la Nature pour en faire des animaux de compagnie.
Le fait que certains animaux captifs, dont certaines tortues exotiques, soient relâchés dans la nature pose également problème notamment du fait de la transmission de maladies.

Comment aider les Tortues d’Hermann ?

Il serait illusoire de penser que l’on peut sauver une espèce sans connaître son fonctionnement et ses caractéristiques, pour preuve le nouveau Plan National d’Action dont l’objectif majeur est aussi d’en apprendre plus sur la tortue d’Hermann. Restez informé sur le sujet et suivez leur page Life Tortue d’Hermann  !

Plus pragmatiquement et sur le terrain, ne négligez jamais le fait de tenir votre chien en laisse si vous êtes dans des zones où la tortue peut être présente (et tant d’autres espèces sur lesquelles les chiens font pression) et gardez-vous bien de mettre le feu à la forêt ou de conduire comme un dératé… Vous mettrez quelques minutes de moins à arriver à votre apéro, mais la tortue d’Hermann a mis des millions d’années à arriver jusqu’à nos jours.

Article mis à jour et republié

Illustration bannière : Tortue d’Hermann (Testudo hermanni) dans son milieu naturel © Lubos Houska
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5 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour à tous ! J’ai trouvé ce superbe blog tortue pour ceux qui sont intéressé par les tortues !

    royaume-des-tortues.fr/blogs/blog-tortue

    Bonne journée à vous 🙂

  2. cc ca c est un mec bien qui aime la nature merci

  3. Bonsoir,

    Dans votre excellent article concernant la tortue d’Hermann, j’aurais écrit « un certain nombre d’associations S’ETAIENT MOBILISEES, plutôt que « un certain nombre d’associations s’était mobilisé »: accord sémantique (accord de sens). Ce sont les associations qui sont mobilisées et pas un certain nombre.
    Qu’en pensez-vous?
    Bien amicalement.

  4. L’assouplissement des regles de detentions par les particuliers devraient etre une raison d’amelioration du nombre….je connais 6 personnes qui en elevent dans le 13 , dans leurs jardin, et qui donnent une partie des BB a des amis selectionnés (pas de vente) pour leur jardin et non pas vivarium et qui en relachent chaque annee dans la nature (foret ou maquis du 13/83/06).

    • Personnellement, j’en ai élevé 52 dans mon jardin en Corse, dont 45 nées chez moi. Aujourd’hui, elles sont toutes dans le maquis.

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