Ces start-up responsables qui veulent réinventer l’économie

Ecosia, Lilo, Goodeed ou encore Hopaal pour n’en citer que quelques unes : de plus en plus de jeunes entreprises, ou start-up, s’engagent pour une économie responsable et respectueuse du climat. Une nouvelle vague qui surfe sur une ambition commune : inventer de nouveaux modèles d’entreprise, d’associations, de travail collaboratif.

Rédigé par Stephen Boucher, le 27 Nov 2016, à 10 h 04 min
Ces start-up responsables qui veulent réinventer l’économie
Précédent
Suivant

Au fond, l’idée est simple : utiliser le système existant pour gagner de l’argent et l’investir dans des causes écologiques ou sociales : imaginons un peu, que les multinationales décident d’investir une part de leurs bénéfices dans le bien-être collectif, la protection de la planète ou l’éducation des jeunes défavorisés, à quoi ressemblerait le monde ? Si le but final d’exister d’une entreprise n’était pas l’unique croissance économique mais une cause plus grande, y aurait-il autant de souffrance au travail lié au manque de sens ?

Ecosia, Lilo, Goodeed : ces start-up qui changent la vision de l’entreprise

C’est avec beaucoup d’espoir et d’audace que des jeunes entreprises veulent lancer ce défi aux multinationales.

Ecosia, le moteur de recherche qui investit 80 % de ses bénéfices dans la reforestation de la planète, Lilo qui finance des projets sociaux d’une grande diversité, ou encore Goodeed qui collecte des fonds pour les ONG, en utilisant les revenus publicitaires générés sur Internet ne sont que quelques exemples.

Il y a aussi Hopaal, une start-up toulousaine qui crée des vêtements à partir de matières 100 % recyclées tout en investissant 10 % du prix d’achat dans un projet social ou environnemental, et bien d’autres exemples de ce genre.

« Montrer aux consommateurs qu’ils ont le choix de créer le monde de demain »

Prendre soin de l’humain et de la nature pourrait-il devenir la nouvelle tendance pour les entreprises ? Recycler au lieu d’exploiter, le leitmotiv d’une économie nouvelle qui n’a pas peur d’assumer ses responsabilités ?

« Il s’agit avant tout de montrer aux consommateurs qu’ils ont le choix de créer le monde de demain. Avec chaque produit que nous achetons, nous soutenons un fonctionnement et les valeurs des entreprises qui nous les vendent. Si nous n’avons pas toujours le temps ou l’argent pour s’engager davantage au quotidien, nous pouvons commencer par des petits gestes et simplement choisir une alternative qui veut changer le fond et non seulement la forme » explique Ferdinand, responsable Ecosia France et ancien psychologue du travail.

Il ajoute : « Quand je regarde les dirigeants des grandes multinationales je vois trop souvent des adolescents qui ne sont jamais devenus adultes. D’une certaine façon, ils sont déconnectés de la réalité des choses et d’eux-mêmes. Ils ne connaissent plus la vraie valeur des choses, le prix d’un croissant. Du coup ils prennent des décisions non pas fondées sur le bien-être collectif mais sur la seule recherche de profit et d’enrichissement, apeurés par le risque de ne plus être assez performant. Tout le système essaye de nous déresponsabiliser de nos actes et de maintenir le consommateur dans une forme de dépendance enfantine. C’est exactement ça que nous souhaitons changer. Nous croyons profondément que chacun d’entre nous peut avoir le courage de devenir un réel acteur du changement positif ».

Des start-up responsables montrent l’exemple pour la RSE de demain

Ces initiatives ne sont certainement pas la solution miracle, mais une goutte d’espoir pour inviter les dirigeants à s’asseoir autour d’une table afin de discuter des engagements et responsabilités de l’entreprise du futur. C’est aussi une tentative de casser l’image d’un engagement écologique « baba cool ». Les avancées technologiques font qu’un T-shirt 100 % recyclé avec un prix raisonnable peut être à la mode et une vraie alternative aux produits fabriqués dans des conditions parfois désastreuses.

Les problèmes sont nombreux et complexes, la solution peut-être simple. Arrêter de s’enrichir aux dépens des autres et partager nos bénéfices avec ceux qui en ont le plus besoin. Les start-up responsables montrent l’exemple : Ecosia a déjà planté plus de 5 millions d’arbres dans le monde et investit plus de 2,8 millions d’euros, Lilo a récolté plus de 100.000 euros pour soutenir des projets divers en France, Goodeed a offert plus de 750.000 repas à des personnes démunies.

Il est temps de prendre nos responsabilités en main. Chacun peut soutenir ceux qui croient en un monde meilleur, avec la volonté enthousiaste de prendre son destin en main plutôt que de subir les mutations déclenchées par la vague numérique.

Illustration bannière : Equipe de start-up – © dotshock Shutterstock
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

Aucun commentaire, soyez le premier à réagir ! Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis