Elle raconte son service civique solidaire Unis-Cité

Rédigé par Nolwen, le 10 Jul 2014, à 14 h 19 min
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Voici le témoignage de Pauline, volontaire du service civique qui partage son expérience de mission à vocation écologique et solidaire dans des quartiers populaires du nord de la France ;

08 Juillet 2014. Aujourd’hui, je dois me lever tôt pour un rendez-vous en mission locale. Alors que j’ai déjà un suivi bien avancé, on m’impose une rencontre comme si j’étais nouvelle en me demandant ce que j’attends d’eux… Avant de partir travailler tout l’été pour une association, je tenais à remettre au clair mon parcours, d’un point de vue professionnel.

Hiver 2012. Un besoin de changement s’opère en moi. Je m’arrête juste avant l’oral du CAPES. L’Education nationale, très peu pour moi !

 pauline unis-citéJ’ai besoin de plus de marge de manoeuvre, je ressens vraiment ce besoin, comme une nécessité, d’être dans l’aide directe aux personnes. Avec une conseillère, je m’oriente vers ce qui semble le plus adéquat : le social. Je me dois de lutter contre les exclusions, les discriminations, les injustices en tout genre… la liste est longue, pourrais-je y faire face ?

Après un peu moins d’un an de réflexion où j’utilise quelques heures de mon temps, pour accueillir, écouter, offrir mon sourire autant que je peux pour retrouver le leur aux laissés-pour-compte de la société (phénomène que je ne m’explique pas dans un monde si abondant…), je décide de m’engager à temps plein sur des missions d’intérêt général.

8 mois de service civique au sein d’Unis-Cité Lille

unis-citeOctobre 2013.  Je suis en route pour huit mois de service civique jusque juin 2014 au sein de l’association Unis-Cité de Lille.

Le projet de l’été qui était de conscientiser les citoyens à travers un maximum de méthodes de communication sur le sort des SDF tombe à l’eau… la thématique s’éloigne des missions de l’association mais je m’y retrouve dans l’une d’elle : le projet Médiaterre.

Trois projets, trois missions

J’ai la chance d’être choisie pour donner vie à cette belle initiative et de travailler sur trois projets :

– Mission d’un après-midi par semaine : le No Hate Speech Movement. Avec trois autres volontaires nous créons une formation d’éducation populaire «par les jeunes pour les jeunes» pour tenter de lutter, à notre échelle, contre les discours de haine sur internet. Le projet a été lancé par le conseil de l’Europe pour lequel j’invite tout le monde à se mobiliser.

service civique solidaire Unis-Cité

– Autre mission : pour nous aérer l’esprit et développer mon amour de la Nature nous sommes positionnés sur des chantiers nature aux prés du Hem à Armentières. En d’autres termes, nous chouchoutons un joyau, une réserve naturelle, rare en cette région. Ce qui permet d’apaiser l’hypersensiblité que j’éprouve. En effet, le «vert» est mon avenir ; je suis beaucoup trop sensiblepour me heurter au quotidien à la grisaille des exclusions et des injustices – je me le réserve pour du bénévolat, non plus pour un métier.

– Mission principale – Médiaterre : dans un quartier dit «populaire» nous sensibilisons aux éco-gestes, grâce à des animations collectives et à un accompagnement individuel, des familles en situation de précarité, notamment énergétique. Des écos-gestes ? Des gestes simples, respectueux de l’environnement et de notre porte-monnaie.

Communiquer une passion de l’environnement

Révélation : le contact avec la question environnementale me motive, me passionne,me correspond. Je m’en imprègne à en déployer toutes mes facultés, encore ignorées pour certaines. Plus que l’environnement c’est la thématique du développement durable que j’apprécie particulièrement. Expression parfois vague dont j’ai pu élucider la signification.

Le développement durable est un triangle qui réunit trois pôles : l’économie (ces fameuses astuces qui n’affament pas nos bourses), l’écologie (la préservation de l’environnement) et le social. On le retrouve ici aussi le social.

pauline-uni-cité-f2Pauline suivie par un reporter de France2 chez une personne à laquelle elle apprend les éco-gestes d’économies d’énergie

Je me rappelle une phrase de début d’année lors d’un conseil de quartier au centre social du Pile à Roubaix où nous avons oeuvré durant ces trois saisons. Alors que nous évoquions le besoin de redonner un souffle au quartier anciennement ouvrier et vivant, une habitante remerciait les actions et surtout les acteurs du centre social de l’avoir aidée à supporter une dépression sévère. Témoignage, sans vouloir entrer dans le pathos, qui me fit réaliser à quel point aucune initiative, aussi petite soit-elle, n’était vaine.

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