Munitions et Environnement ne font pas bon ménage

Rédigé par Elwina, le 10 Sep 2009, à 12 h 13 min

Quel est l’impact de la chasse sur l’environnement ? Et celui des munitions militaires ou de chasse ?
Tandis que le papier et le carton constituent 40 % de nos déchets, sans compter les produits chimiques et les matériels électroniques qui  nous accompagnent au quotidien, il existe une toute autre catégorie de déchets bien plus polluante que les nôtres et dont on évoque que rarement le nom : les munitions militaires et de chasse…Pourtant, l’impact des métaux lourds sur l’environnement n’est plus à démontrer.

Les munitions polluent plus que nos déchets

Le plomb, étant le métal le plus employé pour la fabrication de projectiles, représente le plus grande cause de toxicité pour les animaux et l’environnement, qu’il s’agisse de munitions militaires ou de chasse. Mais lorsque les munitions sont abandonnées sur le terrain ou quand des tirs et des explosions ont lieu, d’autres toxiques sont également largement libérés (mercure, uranium appauvri, cuivre, zinc, nitrates…).

Pollution munitions

Les munitions militaires

La destruction de sites industriels et militaires entraîne sans aucun doute une pollution massive, qui, outre les désastres sanitaires (famine, malnutrition, maladies…), provoque la détérioration des ressources vitales sur le long terme, en libérant des métaux lourds et des agents toxiques dans l’air, le sol, et les réserves d’eau douce.

En dépit des protocoles en vigueur interdisant les « crimes environnementaux » (inefficaces ?), il semble que les munitions écolo ne soient toujours pas à l’ordre du jour, même si les armées sont, parait-il, de plus en plus sensibilisées à cette problématique…

Les munitions chimiques

Elles ont la particularité de contenir des toxiques très stables (tabun, sarin, ypérite, arsine, etc.) surtout dans le cas des munitions immergées. L’arsine, polluant majeur, a été très utilisée dans les obus chimiques.

Notez que la quasi-totalité des munitions immergées au XXème siècle se situaient dans les lacs de Thoune (4600 tonnes) et de Brienz (280 tonnes), dans l’Oberland bernois, dans ceux d’Uri (2800 tonnes) et de Gersau (530 tonnes). Actuellement, des milliers de tonnes de munitions dorment au fond des lacs suisses. Elles ne seront pas retirées, au risque de détériorer l’écosystème.

>>>Les munitions classiques

  • Le cuivre, le cadmium, le zinc, le plomb et l’antimoine, étaient des composants ordinaires des munitions classiques.
  • Les explosifs nitroaromatiques sont toxiques pour l’homme et l’environnement et laissent des résidus qui contaminent l’écosystème après leur détonation.

Pollution munitions obus Les explosifs à l’acide picrique sont également très toxiques. L’oxydation des obus entraine la formation de picrates très instables rendant ces obus davantage nocif avec le temps.

Les douilles remplies de nitrates peuvent à haute dose entraîner l’euthrophisation des milieux.

Le perchlorate (composant pyrotechnique et carburant de fusées, roquettes ou missiles) a beaucoup pollué les sols de terrains militaires d’exercice et les nappes d’eau potable.

Les déchets militaires

  • 270.000 tonnes de matériel militaire sont à démanteler, dépolluer et recycler, entre 2009 et 2015.

Les munitions de chasse

Chaque année, les chasseurs français tirent environ 250 millions de cartouches entraînant une importante pollution causée par les éléments métalliques et plastiques de l’enveloppe qui restent dans l’environnement, et surtout par les plombs.

munitions chasseurs pollutionLes cartouches à grenailles de plomb sont responsables d’intoxications et d’un nombre conséquent de cas de saturnisme aviaire notamment au Canada et aux Etats-Unis. Sans compter le nombre affligeant de cartouches vides que l’on peut trouver délaissées dans les bois !

Quelle solution ? Les munitions alternatives ? Pas sûr. Des munitions « vertes » ont été élaborées depuis la fin du XXème siècle. Toutefois, critiquées par les chasseurs, elles sont encore très peu vendues (moins de 0,1 % du total en service), et elles contiennent encore des composants toxiques, même si en moindre quantité et/ou moins toxiques.

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour

    Je me promène, tous les jours dans la campagne du Jura , je suis catastrophée du nombre de cartouches de chasse dans les taillis et les prés , certains chasseurs se fichent complétement du respect pour la nature et j’ imagine qu’ il y en a pas mal , vue la quantité de douilles de chasse ,à les entendre , ils sont tellement importants pour réguler la faune , c’ est surtout de la viande à mettre dans leur assiette oui .Il n’ y a pas longtemps un chasseur c’ est vanté de tirer même hors saison et de foncer avec son 4fois4 sur le premier sanglier qui passe , belle mentalité , Se serait si simple si tout le monde faisait un effort au lieu de regarder que le profit personnel .Bonne journée et vive la Nature et surtout à bas les imbéciles .

    • Je confirme le témoignage de Leuba, nous avons rencontré cet été dans le Doubs un agent de la « police de l’environnement » qui nous a dit « les chasseurs ont tous les droits, on ne peut rien leur interdire et dès qu’ils demandent quelque chose on leur accorde immédiatement. »
      Ces gens sont des frustrés assoiffé de sang, que leur importe la nature et la souffrance animale et ne discutez pas avec eux, ils se croient indispensables et ont toujours raison. Écoutez donc « La chasse » une chanson de Henri Tachan, vous aimerez sûrement !
      À bas les imbéciles… on ne va pas être nombreux à survivre.

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