Dans le cadre de la Semaine de la finance solidaire qui s’est déroulée en novembre dernier, une entreprise béninoise a remporté le Grand Prix de la Finance Solidaire 2013 dans la catégorie Entrepreneuriat dans les pays en développement. Micro-Technique-Céramique (MTC) fondée par Jean Kokossou produit des inserts céramiques permettant de diminuer considérablement la consommation de bois.
Cuisson traditionnelle et grande dépense énergétique
En Afrique, la cuisson des aliments se fait traditionnellement au bois ou au charbon de bois : on dispose des bûches ou le charbon entre des pierres qui supportent la casserole ou le chaudron.
Cette cuisson est lente et demande une grande quantité de combustible puisque avec cette technique, la plupart de l’énergie est perdue.
Avec 750 millions d’Africains qui vivent en milieu rural et qui ont donc recours à cette technique de cuisson, on estime à environ 275 millions de tonnes la quantité de biomasse qui part quotidiennement en fumée. Autant dire une importante perte financière pour les familles et un énorme gâchis pour l’environnement.
Le cuiseur domestique Nansu
Photo : africatime.com
Le Bénin ne fait pas exception. Dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest, on utilise le charbon de bois pour la cuisine. Mais depuis 2003, un entrepreneur du pays, Jean Kokossou, fabrique des inserts en céramique, pièce maîtresse des cuiseurs domestiques de type Nansu. Son entreprise Micro-Technique-Ceramique, soutenue par l’ONG ATI, produit ses inserts en mêlant savoir-faire traditionnel et matériau performant.
Ces inserts d’excellente qualité sont fabriqués à partir d’argile cuite. Ils sont ensuite intégrés dans une structure en métal pour fabriquer le cuiseur Nansu.
Ce cuiseur ultra-performant est déjà très réputé au Bénin car les familles se rendent compte des économies substantielles qu’il offre : elles peuvent réduire leur consommation de charbon de 25 à 40 % chaque année par rapport aux autres cuiseurs !
« Notre foyer fabriqué en céramique à base d’argile est plus performant que ceux de nos concurrents. Nos clients ont donc moins besoin d’acheter du bois. L’économie par an est estimée à environ 13 000 francs CFA (environ 20 euros) », explique Jean Kokossou. Soit l’équivalent d’un demi mois du salaire moyen dans ce pays.
