Les maisons à énergie positive sont déjà une réalité

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 31 Mar 2013, à 11 h 29 min
Les maisons à énergie positive sont déjà une réalité
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Et voilà, depuis le 1er janvier de cette année, la RT2012 a été généralisée à tous les bâtiments neufs. On avance donc pas à pas vers une réduction drastique des dépenses énergétiques. Mais à peine la RT2012 est-elle instaurée qu’il faut déjà penser à 2020. Avec cette nouvelle mouture, les bâtiments devront non seulement être économes en énergie, mais il leur faudra en produire plus qu’ils n’en consomment.

C’est de cela dont il s’agit lorsqu’on parle de bâtiment à énergie positive. Et c’est déjà pour aujourd’hui puisque quelques bâtiments positifs sont bien implantés un peu partout sur notre territoire.

Qu’est-ce qu’un bâtiment à énergie positive ?

Un bâtiment à énergie positive est un bâtiment passif encore plus performant puisqu’il produit davantage d’énergie qu’il n’en consomme. Pour arriver à une telle performance, il faut à la fois réduire les besoins de consommation d’énergie pour s’orienter vers un bâtiment basse consommation, puis répondre à ces besoins par des dispositifs de production d’énergies renouvelables.

Il y a donc 3 axes principaux sur lesquels jouer pour obtenir un bâtiment à énergie positive :

1. Travailler sur l’enveloppe du bâtiment. Ainsi, l’isolation des parois, de la toiture, des vitrages etc. devra être parfaite, autrement dit, sans aucun pont thermique.

Le bâtiment doit être conçu selon les principes de l’architecture bio-climatique : capter ou à l’inverse se protéger de l’énergie solaire selon la saison, conserver ou évacuer la chaleur, utiliser un maximum de lumière naturelle, etc

  • 2. Disposer d’équipements économes en énergie pour le chauffage, l’éclairage, l’électroménager, etc.
  • 3. Produire de l’énergie avec des ressources renouvelables et locales : solaire thermique et photovoltaïque, éolien, géothermie, biomasse (bois, coproduits agricoles, …), etc

Le label Bepos d’Effinergie

bepos2013Après le label BBC-Effinergie, le collectif Effinergie lance le label Bepos Effinergie 2013.

Celui-ci, qualifié d’expérimental, a pour objectif de devancer la RT2020 en proposant « une définition du bâtiment à énergie positive commune à l’ensemble des acteurs ».

Pour être labellisé Bepos-effinergie 2013, tout projet de construction doit répondre au préalable à ces exigences :

  • Etre conforme à la RT 2012 et aux exigences du label effinergie+
  • Faire l’objet d’une évaluation de son énergie grise et de son potentiel d’écomobilité (consommation d’énergie engendrée par les déplacements des utilisateurs du bâtiment).
  • Disposer d’équipements énergétiques performants.

Concrètement, un bâtiment labellisé ne devra pas consommer plus de 40kWh/m2/an, soit 20 % de moins que la norme actuelle (50 kWh/m2 par an).

Ensuite, le bilan d’énergie primaire non renouvelable est calculé et doit s’approcher de zéro compte-tenu d’un écart autorisé pour respecter l’égalité. En effet, les conditions ne sont pas les mêmes selon la zone climatique, le type de bâtiment, etc.

*

> suite : 200 bâtiments à énergie positive en France

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. La Fédération française des constructeurs de maison individuelle (FFC) a mis au point en 2012 le cahier des charges d’une maison Z’R qui anticipe la règlementation de 2020.

    Cette maison « à énergie positive », dont le bâti est de conception passive, limite ses rejets pendant tout son cycle de vie et donc son empreinte carbone.
    Les adhérents de la FFC peuvent d’ores et déjà la construire à la demande en adaptant ses caractéristiques aux différents climats. Le surcoût annoncé est de 7 à 12 % par rapport à une maison traditionnelle.

  2. « Disposer d’équipements économes en énergie pour le chauffage, l’éclairage, l’électroménager » J’ai installé un panneau Flexcell (ont fait faillite) sur mon balcon (pour expérimentation, pas production, 7W me semble) mais j’alimente mes périphériques informatiques directement en 12V de ma batterie, pas avec le 230V du secteur, il faut onduler (perdre de l’énergie) pour alimenter un bloc qui refait du 12V…. J’ai dû me faire une « ligne » 12V pour brancher mes appareils. Éclairage Led en 12V. Mais pas autonome, surtout en hiver, plus un appoint.
    Si les gens qui achètent des logements neufs voient leur facture baisser notablement, c’est une bonne chose !!! Il y a tellement de « passoires » dans les villes, villages (vivent les vieilles maisons).

  3. Excellent article, qui bat en brèche l’opinion largement répandue qu’en France il n’y a pas assez de soleil ou de vent, bref que les renouvelables ne peuvent pas suffire. Le point important du label Bepos 2013 est qu’il tient coimpte de l’énergie grise des matériaux, ce que ne fait pas la norme RT 2012. Autrement dit on peut être RT 2012 avec du béton du polystyrène et de la laine de verre, dont la production est très gourmande en énergie. Il faut souligner que les écomatériaux, en plus d’avoir une énergie grise inférieure, ont en général une grande capacité de régulation de la vapeur d’eau (par absorption et de résorption ) , ce qui limite les besoins en ventilation et les risques de perte d’énergie. A titre d’exemple , dans mon immeuble des années 1970 peu isolé je dépense environ 20€ par m²

    • je disais 20€ par m² et par an pour mon chauffage, quand des amis dans leur maison en ossature bois et paille sont à 2€ par m², vous avez bien lu 10 fois moins. Pourquoi ne sont ils pas allés jusqu’à une maison positive, simplement parceque l’investissement est encore lourd (leur budget construction était de 1900€ /m²). Un complément à l’article serait de voir le côté financier : quel est le surcoût d’une construction énergie positive, quel est le temps de retour sur investissement. On peut espérer que les coûts diminueront. Autre avantage des maisons bioclimatiques en écomatériaux, ils nécessitent une grande compétence et un soin très important à l’exécution des chantiers, ce qui tirera la profession vers le haut et favorisera les PME par rapport aux grands groupes.

  4. P.S. Comme il faudra plusieurs centaines d’années pour renouveler le parc résidentiel, c’est un argument de plus pour qu’on s’occupe bien mieux de rendre les habitations existentes à énergie sinon positive, du moins passive…

  5. J’ai rendu mon habitat (construit avant le premier choc pétrolier) 100% autonome énergétiquement (eau, électricité et chauffage) et même à énergie positive (cf. autarcie.be), grâce au fait d’une production annuelle dépassant un peu 10.000 kWh, vi un suiveur d’une puissance de 9,81 kWc. L’électricité produite alimente aussi une pompe à chaleur géothermique reliées à des radiateurs classiques. En Belgique comme en France apparemment, les pouvoirs publics ne promotionnent pas du tout ce type de configuration rendant une maison ancienne autonome énergétiquement ; pire, les « responsables » des guichets de l’énergie wallons et d’autres « spécialistes » m’ont assurés que je n’y arriverais pas en dehors d’un système de chauffage par le sol (que je n’ai donc pas).

    En ait, question isolation, je n’ai donc pas dû isoler les murs. La lubie de l’isolation à tous crins : trop d’intervenants (comme c’est le cas à la Région Wallonne) sont obnubilés par l’isolation et perdent de vue que passé un certain niveau (toit et châssis), isoler encore ne sera jamais amortissable, mais grève un budget qui pourrait être bien plus judicieusement consacré à la production PV et l’installation d’une pompe à chaleur…

    • à Baudouin
      je suis très intéressé par ta solution (alimentation de la pompe à chaleur par les panneaux rayonnants). Mais cette solution nécessite des batteries tampon, et à ton expérience que faut il pour une pompe à chaleur de 3000 W?

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