Les Pinocchio 2012 du développement durable

Rédigé par Alan Van Brackel, le 17 Nov 2012, à 18 h 02 min
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Après Tereos, Vinci et la Société Générale l’an dernier, Lesieur, Bolera et Areva sont les vainqueurs des Prix Pinocchio 2012, décernés le 13 novembre 2012 à La Java, à Paris.

Développement durable : dénonciation d’un outil marketing

Ainsi Les Amis de la Terre (France), ainsi que le Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID) et Peuples Solidaires ont décerné les Prix Pinocchio du développement durable. Plus de 17.000 internautes ont voté par l’intermédiaire du site des Pinocchio afin d’élire les entreprises françaises qui ont le plus été en contradiction, entre un discours officiel tourné vers le développement durable et les actes réels. Cette année, Lesieur, Bolera, et Areva arrivent en tête de ce palmarès noir.

« Aidons l’Afrique » : campagne « abusive » pour Lesieur

huileLesieur a reçu le prix « Plus vert que vert« , qui dénonce l’entreprise ayant selon les internautes mené la « campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles« . 38 % des votes ont mis en relief la campagne « Aidons l’Afrique ». Cette campagne proposait d’envoyer une bouteille d’huile pour une bouteille achetée, aidant ainsi les Africains souffrant de famine. Problème : la maison-mère de Lesieur, Sofiprotéol, est surtout préoccupée par les profits des biocarburants, au point d’être dénoncée par l’ancien rapporteur des Nations-Unies pour le droit à l’alimentation Jean Ziegler pour « crime contre l’humanité« . Près de 75 % de la hausse des prix alimentaires serait due à la spéculation autour des agrocarburants, dans l’UE et aux Etats-Unis.

Bolera Minera, l’exploitation des ressources indigènes

Bolera Minera a obtenu 35 % des votes dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi !« , qui concerne « l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles. » Bolera Minera, formée des groupes Bolloré et Eramet, joue dans la cour des grands sur ce plan. L’entreprise exploite depuis 2010 le lithium argentin, ignorant volontairement les autochtones qui vivent autour de Salinas Grandes. Un plan de type La Forêt d’Emeraude (sans les barrages et l’Amazonie) qui laisse songeur…

33 communautés indigènes vivent dans cette région et s’estiment lésées. Une plainte a d’ailleurs été déposée devant la Cour Suprême d’Argentine. Les gouvernements locaux font la sourde oreille tandis que les Nations Unies dénoncent les impacts socio-environnementaux dramatiques liés à l’exploitation du lithium dans la région.

Areva, « Mains sales, poches pleines »

uraniumCette catégorie concerne à la fois le lobbying dont peut faire preuve une entreprise et l’opacité de sa communication. Arena a remporté le Prix Pinocchio pour son refus de reconnaître sa responsabilité dans plusieurs affaires liées à ses mines d’uranium en Afrique. Outre le décès d’un des ex-salariés de ses sites, la vie des populations vivant autour des mines se dégrade. Areva installerait également prochainement des centrales nucléaires en Afrique du Sud suite à un montage financier litigieux…

Les Prix Pinocchio

Ils existent depuis 2008 et ont déjà dénoncé 33 multinationales françaises, pour mensonges et dissimulations. Le public se sent lui de plus en plus concerné à en croire le nombre de votes. Toute l’année, les Amis de la Terre, le CRID et Peuples Solidaires luttent contre l’impunité dont bénéficient aujourd’hui ces multinationales françaises en matière d’impact social et environnemental de leurs activités.

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Nous savons ce qu’il nous reste à faire : ne pas acheter de produits lesieur (l’huile d’olive bio est bien meilleure). Pour le deuxième gagnant c’est plus compliqué – pb de l’empreinte écologique des panneaux photovoltaïques. En ce qui concerne Areva (et non pas Arena), il y a maintenant d’autres fournisseurs d’électricité tels qu’Enercoop (énergies renouvelables).

  2. Bonne initiative que ce prix Pinocchio. Il faudrait l’internationaliser.

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