Les baleines souffriraient-elles trop de l’activité humaine ?

Les itinéraires de migration des baleines à bosse sont en train d’évoluer profondément au Canada. Les chercheurs avancent plusieurs causes potentielles.

Rédigé par Anton Kunin, le 20 Mar 2017, à 11 h 05 min
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Les migrations des fameuses baleines à bosse ont été scrupuleusement étudiées au cours des dernières décennies, mais voici que les chercheurs viennent de remarquer quelque chose qui n’est encore jamais arrivé : en Colombie-Britannique, les cétacés affluent massivement vers les fjords du chenal marin de Douglas.

La migration de baleines pourrait être révélatrice de leurs besoins sociaux

Selon l’article d’Éric Keen publié dans la revue Marine Ecology Progress Series, les baleines ne choisiraient pas les fjords uniquement pour se nourrir. Il y aurait une autre cause, dont les chercheurs ne sont toujours pas sûrs. Une des suppositions avancées est que ces cétacés seraient à la recherche d’un habitat qui pourrait satisfaire leurs besoins sociaux. Les baleines affluent massivement vers les fjords pour y communiquer et chanter. Selon les scientifiques, ce comportement pourrait être révélateur de leur besoin d’être en groupe pour se déplacer, mais aussi pour se reproduire.

D’après Janie Wray, la chercheuse en chef de ce projet, ce comportement n’a jamais été observé chez d’autres baleines à bosse dans des habitats similaires. Elle suppose elle aussi qu’il y aurait un composant social qui pousserait les baleines à se regrouper, ou encore que c’est l’acoustique de cet endroit si particulier qui jouerait.

Les baleines migrent : l’activité humaine pourrait être en cause

Le nombre de baleines dans les fjords du chenal marin de Douglas a augmenté de façon spectaculaire, passant de 42 en 2004 à 430 en 2016. Selon Eric Keen, il se peut que les baleines affluent vers cette zone car, s’y étant déplacées au fil des ans, elles la connaissent mieux maintenant. « Cela veut dire que le déplacement à cause des effets humains peut avoir des conséquences plus importantes que ce qu’on pensait », avance Éric Keen. Selon lui, les pouvoirs publics doivent faire davantage attention à l’activité humaine dans les zones où vivent les baleines : il se peut qu’elles fuient les itinéraires de passage des navires. L’extinction du projet de pipeline de Northern Gateway est ainsi une excellente nouvelle pour les cétacés, car il devait passer à l’endroit précis où ils sont désormais nombreux à circuler.

Illustration bannière © Ethan Daniels – Shutterstock

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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