Le Bon Coin et les sites d’occasion : quel bilan environnemental ?

Rédigé par Stephen Boucher, le 14 Apr 2015, à 12 h 35 min
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Vous aimez acheter, échanger, louer, partager en ligne ? C’est désormais affaire courante. Mais c’est aussi une pratique encore très récente, pour laquelle on dispose de peu de recul pour mesurer l’impact sur l’environnement. 10 ans après le lancement des principaux sites de vente d’occasions ou seconde main entre particuliers, consoGlobe fait le point sur les impacts de ce nouveau mode de consommation sur l’environnement.

L’e-commerce pur par rapport aux sites d’occasion en ligne a-t-il entraîné plus de camions sur les routes ? Incité à consommer plus ? Ou permis au contraire d’optimiser nos achats et la logistique qui va avec, en même temps que de donner une seconde chance à des objets usagés ?

L’e-commerce : 20 ans déjà, 10 ans seulement

Des débuts foisonnants pour l’e-commerce

Souvenez-vous, en 1995, plus ou moins, vous (ou vos parents !) envoyiez vos premiers emails au travail, sur des modems lents et bruyants. Amazon était créé. Cinq ans plus tard, apparaissent de plus en plus de sites de « commerce en ligne », sur lesquels, avouez-le, vous aviez de sérieux doutes après les déboires de la bulle internet de la fin des années 1990 : Priceminister, Rueducommerce, Pixmania, Vente-privee.com…

Shopping en ligne sur Le Bon Coin

En 10 ans, acheter en ligne est devenu une habitude pour la plupart des Français

Et, comme un peu tout le monde d’ailleurs, vous doutiez de l’envie des individus de commander par Internet et de payer avec leur carte de crédit en ligne. Rapidement toutefois, le commerce par Internet se développe et d’autres formes d’échange apparaissent. Il y a dix ans tout juste, en 2005, apparaissent ainsi des sites d’échange entre particuliers, devenus aujourd’hui aussi incontournables que leboncoin.fr, le site référent de petites annonces gratuites d’occasion en France.

Tout a donc été très vite. Le commerce en ligne et les échanges commerciaux entre particuliers font aujourd’hui partie intégrante de nos pratiques quotidiennes. En pourcentage, la vente en ligne représente un pourcentage faible – 1,5 % du chiffre d’affaire total des entreprises installées en France (données INSEE) – mais cette part croit rapidement, et pour certaines sociétés, ce type de vente est essentiel.

Un bilan environnemental revendiqué par leboncoin.fr et par les sites de seconde main

Troc.com affirme sur sa page d’accueil, à la manière d’un slogan digne de Mai 1968, « Les objets aussi ont le droit de refaire leur vie ». Pour Leboncoin.fr, la philosophie du site est « une histoire de proximité. C’est comme une place de village : on se retrouve au ‘coin de la rue’ ou au ‘café du coin’ ». Même principe pour des sites comme 2ememain.be, le site de seconde main belge. Qu’en est-il réellement ?

Le bilan environnemental des sites d’occasion et seconde main

On serait tenté de penser qu’en cliquant sur Internet, on réduit l’impact de nos achats dans le vrai monde. Si l’on ne prend pas sa voiture pour aller au magasin, et si en plus cela permet d’éviter d’acheter des objets neufs pour leur préférer des objets de seconde main, alors cela doit être positif ? Ce n’est, vous vous en serez doutés, pas aussi simple.

L’occasion, type leboncoin.fr : une deuxième vie donne un vrai avantage environnemental

La revente en ligne favorise largement le recyclage grâce aux volumes d’annonces

En vérité, si plusieurs études ont été menées sur l’impact environnemental du commerce en ligne, seul l’aspect recyclage de sites d’occasion ressort clairement du lot. C’est la masse et la facilité des choix et des transactions qui permet d’apporter un réel gain par rapport aux vide-greniers ou brocantes classiques, qui ont bien sûr leur utilité.

Ainsi, sur leboncoin.fr, ce ne sont pas moins de 800.000 annonces qui sont déposées chaque jour ! 800.000 objets, au quotidien, qui trouvent ainsi repreneur, et, effectivement, une seconde vie, de manière plus efficace. On dénombre actuellement quelque 165.000 annonces de vélo d’occasion… Ce succès s’explique par la popularité que leboncoin.fr a acquise : 20 millions de visiteurs uniques s’y rendent chaque mois.

Supplément d’âme : la relation de confiance

D’autant que l’aspect logistique est souvent compensé par des livraisons efficaces d’un particulier à l’autre : les objets ne parcourent pas les routes inutilement entre centres de logistique. Le site et ce mode de transaction cultivent la confiance et de vrais rapports humains. Leboncoin.fr, toujours lui, incite d’ailleurs les usagers à se rencontrer pour vérifier l’état du bien et pour évaluer son prix. Leboncoin.fr nous a ainsi indiqué que dans son cas, 90 % des transactions se font en main propre. Le lien social et la proximité, contrairement à ce qu’on pourrait croire, sont donc bels et biens stimulés par le web.

Des cartons à vendre sur Le Bon Coin

Les sites d’occasion permettent de se débarrasser de ses vieux objets

E-commerce : bilan environnemental mitigé et difficilement quantifiable

Dans une étude(1) parue auprès des presses du très prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), le Dr. Klaus Fichter distingue trois types d’effet environnementaux du commerce sur Internet : sur l’infrastructure (la vente en ligne nécessite ordinateurs, smartphones, lignes de télécommunication, routers, qui eux-mêmes ont besoin d’énergie…), sur la relation commerciale (qui passe des magasins, transports, et terres réels au monde virtuel), et sur les modes de vie et de consommation.

L’ADEME a estimé très concrètement les effets de la commande sur internet (étude de 2011).

Les effets environnementaux d’une commande en ligne sont équivalents à :

12 min d’utilisation d’une ampoule de 60 W.

3 g de pétrole de consommation énergétique.

7 g de fer consommés, l’équivalent en poids d’une pièce de 1 euro.

L’émission dans l’eau de 1,5mg de phosphate.

L’émission de 12 g de CO2, soit 1 km en voiture.

Les effets globaux de l’e-commerce : bilan environnemental mitigé

Après la commande vient le monde bien réel de la livraison. «Théoriquement, explique à Slate.fr Marc Cottignies, ingénieur expert à l’ADEME au service transports et mobilité, la livraison par transporteur devrait être potentiellement plus efficace, car le véhicule de livraison urbain typique consomme deux à trois plus qu’un véhicule particulier, mais transporte environ dix fois plus de marchandises. Par kilomètre parcouru, le service est donc 3 à 5 fois moins polluant. »

Avantages Inconvénients
  Des économies d’énergie  : moins de catalogues papier, magasins, et déplacements individuels, optimisation des entrepôts… Le bilan est positif pour les habitants de villes moyennes ou grandes permettant de mutualiser les livraisons. Certains sites livrent en vrac. De nouvelles sources de consommation d’énergie : une logistique par produit (transports, emballages…) qui annule les bénéfices pour les clients en zone rurale ; les retours de produits créent du trafic aussi. Et les achats sont plus emballés.
Une consommation plus ciblée  : plutôt que d’acheter de manière impulsive en magasin, vous allez plus précisément acheter ce dont vous savez que vous avez besoin. Et pour des achats pointus, vous n’avez pas à chercher dans plusieurs magasins éloignés. Une offre plus souple entraîne de nouveaux achats  : la flexibilité croissante d’achat sur internet – de jour comme de nuit, dans des pays lointains, de nouveaux biens… – entraîne de nouveaux achats. Et n’empêche pas d’aller voir dans un magasin avant de commander en ligne, annulant les bénéfices éventuels !
Les plateformes d’échange, de don, de location entre particuliers optimisent l’utilisation des objets usagés : comme le site leboncoin.fr Cet effet est en partie compensé par « l’effet rebond »  : du fait de l’économie réalisée, on emploie son pouvoir d’achat ainsi accru à autre chose. Donc le gain n’est pas de 100 %, même s’il est réel.

6 conseils simples pour optimiser votre impact environnemental en ligne

Ce qu’on a appris sur 10 ans, ce n’est pas juste que « ça dépend ». Vous pouvez clairement optimiser votre impact environnemental par la vente ou l’échange en ligne en suivant les conseils suivants :

1. Évitez de doubler votre achat en ligne d’une visite en magasin.

2. Privilégiez les livraisons en centre de dépôt ou à une heure et endroit où vous êtes certains de pouvoir réceptionner le colis.

3. Donnez la priorité aux plateformes de don, échange, troc, occasion, ou faites vous-même.

4. Évitez les achats d’objets individuels livrés séparément, préférez les grosses courses.

5. Préférez les sites qui proposent le vrac plutôt que le suremballage.

6. Au-delà de l’occasion, n’oubliez pas le don, l’échange, la location entre particuliers, aussi sur consOccasion.

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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Encore des technocrates qui se sont torturés les méninges, a ce moment la il faut supprimer internet la voiture etc.. car contrairement à ce l’on nous explique internet a révolutionné la communication par sa rapidité de transfert de données de documents etc… allez expliquer le contraire aux entreprises aux commerçants et à tous les utilisateurs car lorsque l’on achète sur le Bon coin ou tout autre site de vente ou que l’on transfert des données en ligne le résultat est le même!
    Question: combien à couté le parcours la viande de cheval baptisée pur bœuf au vu du parcours qu’elle à fait pour arriver dans nos assiettes, et le cout de sa destruction (qui n’est qu’une partie de l’isbergue)?
    Combien coute le transport de porcs, des poulets de la Bretagne pour être traité dans les abattoirs Allemand, avec des abattoirs Bretons qui ferment les uns derrière les autres?
    Les veaux de France que l’on envoient en Italie pou y être engraissés et qui reviennent en France pour être commercialisés?
    Les fraises du Maroc les haricots du Chili que l’on mange au mois de décembre?
    La on pourrait en faire un journal et tous ça coute de l’énergie et détruit de emplois en France.
    Avec mon baratin j’ai du consommé 100 Watts

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