La disparition prévisible du cobalt

Rédigé par Consoglobe, le 31 Dec 2011, à 16 h 45 min
La disparition prévisible du cobalt
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Suite de la série sur la disparition des ressources minières et naturelles : on arrive à la fin du siècle et c’est au tour du cobalt, ressource non renouvelable, de venir à manquer, après la disparition du gaz naturel, du pétrole, du plomb, du cuivre, de l’uranium, etc.

La disparition du cobalt dans 110 ans

A quoi sert le cobalt ?

pigment de cobalt

Le cobalt est un métal le plus souvent utilisé dans des produits de haute technologie, où ses grandes qualités le rendent très difficile à remplacer.

  • On le retrouve surtout dans l’industrie lourde. Environ 70 % de la consommation du cobalt concernent la production d’acier et d’alliages : dans les outils de coupe, les pièces d’usure (métallurgie des poudres), …
  • Le cobalt est aussi le métal des technologies de l’information : il a un rôle crucial dans les performances des mémoires magnétiques (disques durs), des piles et batteries destinées aux appareils portables (téléphones, ordinateurs, etc.).
  • Le cobalt est présent dans le domaine médical du fait de sa biocompatibilité (implants dentaires, prothèses articulaires, etc.).
  • Composant des aciers spéciaux, des alliages à vocation structurale et magnétique, des superalliages, le cobalt entre dans l’élaboration des moteurs d’avion, des turbines à gaz des centrales électriques, …
  • La liste est longue : le cobalt est utilisé sous forme d’oxydes ou de sels, dans des applications aussi variées que les adhésifs structuraux (pneumatiques), les catalyseurs en pétrochimie. ), les colorants (verrerie, céramiques), les siccatifs (peintures, vernis), …

La fin du cobalt finira par se produire

2120 : Au rythme de consommation actuelle, il reste environ 110 années de réserves de cobalt qui est une ressource non renouvelable.

La production mondiale de Cobalt

cobalt

La consommation mondiale de cobalt a été estimée à 44 000 tonnes en 2000. La République démocratique du Congo -RDC, est le premier réservoir de cobalt mondial (réserves estimées selon différentes sources entre 60 et 70 % de cobalt mondial).

  • Si les données sont généralement insuffisantes, on sait que la consommation intérieure des États-Unis, qui ne produisent plus de minerai de cobalt, s’est élevée à 10 900 tonnes (déstockage et recyclage compris).
  • Il y a un stock de 7 millions de tonnes de cobalt sur Terre. Les réserves connues sont surtout en République du Congo (50 %), en Australie (20 %) et à Cuba (14 %).

On ne sait pas synthétiser le cobalt et il n’en existe aucun substitut. Pour contrer la pénurie prévisible, il faudrait être capable de trouver d’autres sources de cobalt que les traces qui resteront dans la croûte terrestre. Les autres sources potentiellement envisageables pour trouver du cobalt seraient le fond des océans : boues métallifères, nodules polymétalliques qui en contiennent 0,25 %. Mais pour l’instant, on ne sait pas les exploiter dans des conditions acceptables.

Le cobalt fait partie des 14 minerais stratégiques pour lesquels on prévoit des difficultés d’approvisionnement(1). Le recyclage va donc devenir indispensable au fur et à mesure que la demande va dépasser l’offre avec la croissance des nouvelles grandes puissances économiques.

*

Je réagis

(1) source DCNS, commission Européenne

Sources :  congovision.com/science/kitenda.html ; USGS (le service géologique des Etats unis) http://minerals.usgs.gov/

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3 commentaires Donnez votre avis
  1. « Mais pour l’instant, on ne sait pas les exploiter dans des conditions acceptables. » => Si faire travailler des enfants dans des mines de cobalt c’est acceptable alors je sais pas quoi penser.

  2. « On ne sait pas synthétiser le cobalt » : évidemment puisque c’est un élément naturel; par principe élémentaire, on ne sait synthétiser que des molécules à partir de combinaisons d’éléments naturels. Noter que le cobalt sert à faire des aimants performants, à partir de quoi on peut réaliser des moteurs et des générateurs électriques plus compacts (y compris pour des éoliennes); si on accepte des moteurs plus volumineux et plus lourds, on en a moins besoin.

    • Consoglobe

      Merci Louis pour ces précisions intéressantes sur le cobalt et les éléments naturels 🙂

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