Jardinage : connaissez-vous la méthode Fukuoka ?

Masanobu Fukuoka, ça vous dit quelque chose ? Japonais et microbiologiste, cet homme, né en 1913 et mort en 2008, a développé un mode de culture naturelle, en totale harmonie avec la Terre et ses éléments.

Rédigé par Aurore, le 9 Sep 2020, à 14 h 04 min
Jardinage : connaissez-vous la méthode Fukuoka ?
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Il a vécu sur une petite montagne au Japon, où il s’occupait de sa ferme. Il déclarait n’avoir aucune connaissance particulière et ne rien faire ! À partir des années 1980, Fukuoka a oeuvré à promouvoir sa méthode d’agriculture qui ne nécessite ni labour, ni fertilisant, ni pesticide, ni désherbage, ni élagage. Zoom sur le leg de ce pionnier de l’agriculture naturelle ou « sauvage » qui a pavé la route à la permaculture !

La méthode Fukuoka : pas d’intrants et peu d’intervention

Microbiologiste à l’origine, Masanobu Fukuoka s’est très vite rendu compte des limites de l’agriculture scientifique, pratiquée à grands renforts d’intrants chimiques et d’opérations mécaniques.

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Masanobu Fukuoka en 1995 – Capture d’écran NHK

Dès lors, il s’emploie à développer une autre forme d’agriculture, naturelle, en accord avec ses racines spirituelles, cherchant à réconcilier l’Homme et la Nature. Selon lui, la Nature n’a pas besoin de l’Homme pour s’épanouir. Ainsi, pour nourrir les populations, les humains n’ont pas besoin d’avoir recours à des produits chimiques ou des interventions importantes : il n’a qu’à respecter le rythme de la nature, y être attentif et intervenir le moins possible.

Selon son raisonnement, la nourriture issue de l’agriculture, du jardinage doit être produite sans intervention humaine, réduisant ainsi le coût de la production et le coût des produits.

La Révolution d’un seul brin de paille

Grâce à l’étonnante simplicité et logique de sa méthode, Masanobu Fukuoka acquiert vite une renommée internationale. Avec son ouvrage, La Révolution d’un seul brin de paille, il inspire et notamment Bill Mollison et David Holmgren qui ont développé la permaculture.

fukuokafukuokaLa révolution d’un seul brin de paille – une introduction à l’agriculture sauvage

Dans ce livre fondateur, Masanobu Fukuoka s’oppose au modèle américain de développement économique et industriel au profit du développement d’une méthode dite d’agriculture sauvage, demandant moins de travail et causant moins de dégâts à la nature qu’aucune autre méthode tout en maintenant les mêmes rendements à l’hectare que les paysans voisins.

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Dans son ouvrage, il développe sa méthode : « […] répandre de la paille est le fondement de ma méthode pour faire pousser le riz et les céréales d’hiver. C’est en relation avec tout, avec la fertilité, la germination, les mauvaises herbes, la protection contre les moineaux, l’irrigation. Concrètement et théoriquement, l’utilisation de la paille en agriculture est un point crucial. Il me semble que c’est quelque chose que je ne peux faire comprendre aux gens ».

Les principes essentiels de la méthode Fukuoka

La méthode Fukuoka repose sur des principes sur lesquels il ne transige pas :

1. Aucun fertilisant

Que ce soit des fertilisants chimiques ou naturels (comme le compost par exemple), la méthode Fukuoka ne les utilise pas. Pour que les sols soient toujours fertiles, il recommande l’usage de la paille en couverture des sols ou des légumineuses qui formeront une sorte de tapis comme le trèfle blanc. Le fumier de volaille est toléré.

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Pas de ‘mauvaises herbes’ dans la méthode fukuoka – © Simon Kadula

2.  Ne pas cultiver

Selon la méthode Fukuoka, le sol n’a pas besoin d’être cultivé. C’est-à-dire qu’il n’a pas besoin d’être labouré, retourné, travaillé. Pour lui, la terre se suffit à elle même, notamment grâce à l’activité des micro-organismes.

3. Pas de désherbant

Tout comme la terre n’a pas besoin d’être travaillée selon la méthode Fukuoka, elle n’a pas besoin d’être désherbée de quelque façon. Pour Masanobu Fukuoka, ce que l’on appelle « mauvaises plantes » sont en réalité des organismes contribuant à la fertilité des sols. Il faut les contrôler sans les éradiquer.

4. Aucun produit chimique

Ils sont complètement interdits dans cette méthode. La seule chose que Masanobu Fukuoka utilise, c’est un mélange d’huile servant à limiter l’impact de la cochenille sur les cultures.

Finalement, la méthode Masanobu Fukuoka est simple : oubliez les « progrès » de l’agriculture et faites confiance à la terre et ce qu’elle nous apporte depuis des milliers d’années. La base de la méthode : observer, apprendre de la terre pour pouvoir planter, récolter, faire pousser au bon moment.

Article mis à jour et republié

Illustration bannière : Masanobu Shizuoka dans sa ‘ferme’ – Capture d’écran NHK
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Entre magazines, romans et presse générale, je suis une passionnée de l'information, qu'elle soit sérieuse ou décalée ! Consommer durable n'est pas qu'un...

31 commentaires Donnez votre avis
  1. la sagesse voilà quelque chose qui devrait être utilisée mais face à des lobbies à la recherche d’argent elle a été perdue et seul le bon sens pourra rétablir ce que l’on a perdu !

  2. Il existe un très bon livre :

    LE JARDIN NATUREL de Jean-Marie Lespinasse Editions du Rouergue

    qui explique tout et en détails cette façon de cultiver.
    C’est le meilleur ouvrage à ma connaissance.

  3. Fort bien, fort bien. Mais, cela ne nous dit pas vraiment quelle est la méthode.

    • « La révolution d’un seul brin de paille » Mais ca parle de culture du riz au japon, c’est pas vraiment 100% adapté pour la france! Va chercher sur youtube: ‘Emilia Hazelip’, ‘philip forrer’ ou aussi backtoedenfilm.com ce pdf est aussi bien utile: agriculturecosmotellurique.org/uploads/5/1/5/9/51596/accorder_le_sol_2006.pdf aussi potagerdurable.com/compostage-en-surface et aussi cherche ‘Permaculture Réalité et Amour de la Terre’ sur dailymotion (tu trouveras des vidéo de Sebb holzer) … faut adapter ca à chez-soi, la natrue est différente de partout, les arbres disposés autrements etc. Le principe de base est juste de copeir la nature (our fôret). Les sols restes fertiles à cause de l’accumulation de restes qui se décomposent. Pas besoin de retourner (ou peut-être une fois tous les 10-20 ans grand max!)

  4. Salut à tous,
    Je n’y connais rien en jardinage, mais j’apprends vite. Je viens d’emménager dans une maison avec un jardin envahit par les pissenlits et autre herbage. Pour commencer cette méthode, par quoi dois je commencer.
    Merci de vos conseils hommes et femmes de terre.

    • Cherche le livre: « La révolution d’un seul brin de paille ». C’est bien commes idées, mais elles ne s’appliquent pas toutes en france, on ne fait pas de cultures de riz ici! Quoique avec la pluie de cette année ca serait super efficace 😉
      Il faudra desherber, mais pas beaucou pet plus les années passent moisn il y aura à desherber. Les pissenlis et autres herbes à grosses feuilles poussent parce qu’il manque certains miénraux dans le sol. Poru la premirèe année fait totu simple. Couvre la zone ou tu voduras le potager l’année prochaine. Rajoute totu et n’importe quoi: des feuilles, des cendres, de ‘lherbe coupée, les mauvaises herbes coupées, de la paille, des restes de légumes de cuisine… N’importe quoi qui est biologique et laisse trainer sur le sol comme ca. Les ‘mauvaises herbes’ vont pousser encore pendant l’été mais en hiver tout mourrera et tu coupes et tu rajoute par dessus. l’année prochaine fi nde l’hiver tu enlève la couche non compltèement décomposée et tu la garde pour recommencer ce processus plus tard, en attendant tu verras que juste ca posé sur le terrain n’importe comment aura ramolit le sol énomément et tu pourras déjà creuser plsu facilement, avec moins de mauvaises herbes etc. Bref ca ne s’explique pas en quelques lignes!! Faut juste essayer de copier la nature! En fôret le sol est toujorus fertile et très meuble et personne ne le retourne… C’est grâce à l’accumulation des restes biologiques par dessus. Il faut reproduire ca en gros!

    • tu devrais faire des espaces entre les plantes existantes tu mets tes plantations au milieu ; ou tu sèmes du trèfle et protège la terre avec de la paille ; au printemps la terre est meuble il suffit de gratter tu repiques tes plantes où tu veux en essayant d’associer celles qui vont ensemble tout dépend si tu as de la place pour une petite serre où tu prépares tes plans ou si tu achète tes plans ou si tu sèmes direct ; tu peux aller sur le site de le petit colibri qui fait de la permaculture ; moi c’est le site de Philibon courage !pp forrer qui m’a le plus inspirée mais je suis en altitude ..;il faut tenir compte de tout …

  5. BONJOUR
    Avec cette methode, que faites vous en cas d’attaque de larves d’othyorynques qui mangent toutes les racines ???
    merci pour une éventuelle idée.

  6. Je suis de la région de Cholet 49 (les mouchoirs , le basket )
    Lors de la journée des jardins j’ai vu un jardin cultivé suivant
    cette méthode et CA MARCHE .
    Attention ça ne marche pas du premier coup il faut certainement
    plusieurs années avant que la faune et la flore s’installent dans
    le sol
    Moi je pratique le principe de ne JAMAIS laisser la terre nue , c’est
    à dire paillage systématique hiver comme été le résultat de très rare
    « mauvaises » herbes
    Salutations à tous les jardiniers quel beau passe temps

  7. n’importe quoi, essayez voir de faire des carottes dans une terre compacte !!!!
    et les pommes de terre, on fait comment si le terrain n’est pas travaillé avant !

    on peut faire du bio mais faut tout de même travailler la terre et amender lorsqu’elle est pauvre en raison de sa nature !

    au japon c’est très humifère et volcanique et effectivement tous pousse facilement !!

    Mais sur le plateau calcaire Lorrain ou dans la garrigue du Var c’est pas la même musique !!!

    Sa méthode est sans doute bonne mais pour des sols identiques à ceux qu’on trouve au Japon !!!

    • Avec ou sans radiation nucléaire……???

      à Mururoa les poissons sont atteints de gigantisme

      je veux pas être négative , mais c’est pas parce que ça pousse vite et « gros » que c’est bon signe

    • en effet le tout est de préparer la terre : feuilles et déchets mulch et paille branchages ; un vrai boulot va voir philipp forrer !

    • Culture des pommes de terre SUR l’herbe et ça marche super bien partout ! chez nous depuis 3 ans avec de magnifique récoltes sans être obligé de bêcher avant et après ! et ça permet de recycler l’herbe de la tonte des pelouses ;;;
      https://youtu.be/7kohV9DJS4k

  8. du jardin depuis 50 ans.ça ne marche pas tous les ans dans notre sud-ouest.l’an passè plus de tomates au 15 aout sans traitement.cette annee j’en ai encore pas mal à toussaint

  9. Il existe un livre super que j’ai acheté : « potager bio en nord pas de calais » (c’est ma région donc bon ^^).

    Toutes les techniques de jardinage bio sont expliquées simplement et clairement. Très bon livre !

  10. C’est un jardin extraordinaire comme chanter Charles Trenet , de la paille et beaucoup d’ observation et surtout respect de la nature , no
    stress.

  11. C’est très bien , mais rien de nouveau….ne pas labourer ; la grelinette existe , le paillage existe depuis longtemps…sa méthode est un mixte , un déjà vu , un revisité …mais a faire sans aucun doute

    • vous n’avez rien compris il est le premier a avoir inventé cela seule la nature et la forêt l’ont précédés

    • tu as vu le prix des grelinettes ? moi je me sers d’un bout de bois de frêne en Y partiellement brûlé (ça le rend + solide ) et c’est extra . au printemps la terre est meuble et je pousse les mauvaises herbes pour y mettre les miennes elle vivent en harmonie je suis envahie de pissenlits ‘chic)et certaines je m’en sers pour marcher sans me salir les pieds ..;tu mets des fleurs un peu partout ça ressemble à un jardin anglais …

  12. J’ai un jardin depuis 10 ans, et comme Fukuoka, j’observe, ne détruit aucune plante ni insecte, et je vois chaque année des insectes nouveaux, la nature est bien faite, et il n’est pas besoin de sortir l’armada chimique dès que l’on voit un puceron sur ses plantes ou arbres. Sur un rosier couvert de pucerons, en 3 jours les coccinelles en ont fait leur affaire. Je composte et je l’utilise pour les plantes en pots et dès que je plante un arbuste, je réduis donc les déchets verts à la source et donc moins de poubelles.

  13. C’est une méthode à laquelle il faudra en venir, je la pratique depuis des années dans mon jardin, sans avoir lu le livre voulant éviter les méfaits des pesticides, les résultats surprennent toujours ( en bien ) ceux qui utilisent les méthodes dites agriculture moderne.

  14. Sans vouloir dénigrer l’article ni le scientifique en question, je pense qu’il s’agit juste de bon sens et de sens de l’observation. Il fallait certainement oser écrire ce qu’il a écrit et tester ce qu’il a testé d’un point de vue scientifique. Il doit s’attirer les foudres des industriels, financiers et autres « bien-pensants » tellement une idée aussi simple que l’observation est simple à mettre en œuvre et ne coûte rien.
    Et justement, c’est là l’intérêt de cette méthode, pour nous, simples consommateurs : elle ne coute rien et chacun l’optimise au mieux chez soi.
    On désherbe plus ou moins selon les plantes que l’on fait pousser, on composte sur place ou pas du tout, on décompacte un peu la terre au début pour démarrer quelques chose de propre, puis on optimise ses cultures pour ne pas avoir à travailler la terre tous les ans… les exemples de bon sens sont infinis.
    En résumé, on travaille avec sa tête, c’est tout.

    • Aurore

      Bonjour Bruno,

      Vous avez complètement raison, c’est avant tout du bon sens. Mais il semblerait que le bon sens ne soit pas roi dans notre monde, sinon comment expliquer le gaspillage perpétuel, la consommation grandissante de viande, l’utilisation intempestif de pesticides et l’utilisation des terres jusqu’à épuisement.

      Cet homme fait preuve de bon sens, et ca fait du bien de l’entendre !

      Bonne journée

    • Tout à fait d’accord avec la remarque d’Aurore, le bon sens est ce qu’il y a de moins répandu dans le monde actuel puisque la plupart des humains ne travaillent plus avec leur tête.
      Aujourd’hui si l’on est pas dans le réactif et que l’on ne court pas toute la journée pour la rempliron est dépassé, out et has been !

  15. tout à fait d’accord sur le principe . Par contre la plante achetée en semence et introduite dans un milieu où elle ne se développe pas naturellement est plus faible et elle perd à la lutte pour la vie . Un desherbage succint est nécessaire en période de croissance , sinon la plantation est étouffée .

  16. j’aime beaucoup cette approche. Je demande à en savoir plus

  17. j’aime beaucoup cette façon de faire. Je voudrais en connaitre plus

  18. Je ne connaissais pas. C’est une merveilleuse approche !

  19. J’ai lu « la révolution d’un seul brin de paille » en début d’année et une partie du potager fonctionne selon ces principes depuis. Très intéressant, ça ne marche pas pour tout, comme l’explique fukuoka il faut des année pour trouver une combinaison qui fonctionne harmonieusement mais les résultats sont étonnants. J’ai semé des radis directement dans ma pelouse en jetant de vieilles graines et sans aucuns soins nous avons eu de beaux radis !

    • je serais curieux de connaitre la proportion de graines qui ont germé !

      si c’était si simple ça saurait !

      cela dit, pour louper les radis faut vraiment le faire !!!

  20. J’ai un potager depuis peu ( 3 ans ) et c’est comme cela que je fonctionne.

    Juste en ayant du bon sens, ce que nous possédons tous.
    Le plus dur est de se débarrasser du conditionnement de notre société actuelle.

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