Peut-on vivre une année sans feux de forêt en Europe ?

Rédigé par Elodie, le 8 Aug 2015, à 13 h 41 min
Peut-on vivre une année sans feux de forêt en Europe ?
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Bien que les forêts européennes soient sous surveillance depuis plusieurs années suite à une succession de violents incendies qui  les ont touchées et malgré les efforts de la communauté faits auprès des citoyens pour protéger l’environnement, les incendies semblent de plus plus en violents chaque année.

En plus des faits de pyromanies, le réchauffement climatique se fait sentir chaque été un peu plus en été sur le continent européen. Une situation contre laquelle il est possible de lutter.

Feux de forêt en Europe du sud : comme une impression de déjà vu

Les médias couvrent chaque été les incendies qui touchent le sud de l’Europe. Certaines années, les feux de forêt sont plus violents que d’autres et les différentes situations semblent dépasser les autorités locales voire internationales.

La péninsule ibérique et la Grèce, des endroits plus vulnérables

Le Portugal et l’Espagne sont les deux pays européens les plus touchés par les incendies en Europe. A eux deux, ils représentaient 75 % des feux de forêt en Europe durant la période 1980 – 2004.

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Chacun des deux pays a déjà connu au moins une année noire, voire plusieurs : l’Espagne avait vu des milliers d’hectares partir en fumée en 2004 et 94.000 hectares avaient brûlé au Portugal en 2013.

Bien que subissant moins d’incendies que les deux pays de la péninsule ibérique, la Grèce est un autre pays en prise chaque année aux flammes. Elle avait vu par exemple une dizaine de personnes périr en 2007.

Tous ont dû faire appel alors à leurs voisins européens pour les venir en aide et ainsi maîtriser les feux les touchant.

Et bien que le Portugal et l’Espagne aient réussi à vite maîtriser les flammes en 2015, la Grèce, faute de moyens financiers, a dû de nouveau fait appel à ses voisins européens pour l’aider à lutter contre les flammes qui entouraient Athènes cette année.

Pourquoi les autres pays seraient-ils moins touchés ?

Ce phénomène de sécheresse et de vent favorisant le déclenchement et la propagation d’incendies dans les forêts existe depuis toujours en Méditerranée. Malgré tout, l’année 2015 ayant été l’année la plus chaude depuis 2004, d’autres régions normalement peu touchées, comme la Gironde en France, ont aussi été victimes des brasiers.

Des moyens préventifs dans certaines zones à haut risque ont été mis en place : des arbres dits « pyrophytes » ont été moins plantés sur les côtes méditerranéennes et ont été plus espacés pour éviter une propagation rapide. Il est à rappeler que chaque année 60.000 incendies brûlent 750.000 hectares en Europe et que finalement seuls 2 % des incendies sur le pourtour méditerranéen sont d’origine naturelle, le reste étant souvent causé par l’inattention des Hommes jetant leurs mégots de cigarette en forêt, par exemple. Face à ce problème, des campagnes de prévention sont mises en place par les autorités et certains endroits sont interdits d’accès au public. De plus, les moyens technologiques et humains sont plus importants dans certains pays que dans d’autres. L’Italie et la Grèce déplorent dans leurs rapports, leurs inquiétudes face à ce manque de moyens vis-à-vis de leurs écosystèmes menacés(1). Néanmoins, tous les pays méditerranéens, peu importe leurs outils, sont tous sous la menace d’un gros incendie à tout moment.

En Europe de l’est, contre le désespoir

L’Europe de l’est ayant un climat continental, c’est-à-dire, froid en hiver et chaud en été voit, de plus en plus d’incendies apparaître sur son sol dus aux successions de jours sans pluie et des périodes de sécheresse qui se font plus dures et plus fréquentes. La Russie en 2010, ayant connu des températures caniculaires, avait dû lutter contre les flammes qui ravageaient de nombreux villages. 800.000 hectares de forêt au total avaient brûlé. Le gouvernement russe, présidé à l’époque par Dmitri Medvedev, fut alors critiqué de ne pas avoir mené d’actions préventives pour lutter contre cette catastrophe qui avait été jugée par des experts comme étant pourtant prévisible. Le gouvernement russe fut aussi accusé par certains citoyens de ne prendre pas de mesures contre le réchauffement climatique qui est à l’origine de catastrophes comme celle qu’ils avaient vécues.

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Dans l’Union européenne, la Pologne est le pays de l’est le plus touché par les feux de forêt notamment dû au fait que 28,1 % de son territoire sont des forêts, que son sol soit pauvre et que le pays soit influencé par un climat maritime et continental, sans oublier l’accumulation de pollution de l’air émise par ses voisins et la pays en lui-même qui y joue un rôle important. L’objectif maintenant pour le Conseil européen, est d’éviter que la situation en Europe du sud ne se reproduise à l’est, car selon le conseil, d’un « point de vue social, le déclenchement chaque année d’incendies de forêt inspire désespoir, fatalisme et passivité aux populations concernées et plus généralement à l’opinion publique, les incendies dans les zones à risque étant peu à peu considérés comme un phénomène normal ou naturel »(2). D’où le besoin aussi de faire de la prévention auprès des habitants.

Le réchauffement climatique se fait ressentir mais pas que…

Car, même si le Conseil européen affirme que les incendies sont « les facteurs naturels, comme la sécheresse, le vent, le relief et les difficultés d’accès, déterminent l’ampleur et la propagation des incendies. Le climat des zones les plus sensibles joue également un grand rôle. Le manque d’eau associé à des températures élevées entraîne une forte augmentation du risque d’incendies de forêt. En effet, les grands incendies coïncident en général avec de longues périodes de sécheresse », il tient aussi à rappeler que la grande majorité des incendies sont d’origines humaines d’où la nécessité d’investir dans la prévention auprès des citoyens. Cette année, dans les incendies qui ont touché la Grèce, deux personnes ont été mises en garde à vue pour avoir déclenché les feux qui ont touché le pays. La sécheresse et le vent n’ont fait qu’envenimer les choses.

Alors, certes, un incendie permet de mieux reboiser la forêt ensuite, mais finalement, il y a plus à perdre qu’à gagner. Un feu de forêt détruit la biodiversité vivant dans celle-ci, sans oublier le CO2 dégager dans l’atmosphère qui se réchauffe créant ainsi un cercle infernal où on ne verrait plus la fin.

Si on regarde en-dehors de l’Europe, certaines régions du monde sont touchées de plus en plus tôt par les feux de forêt. Le « Rocky fire », en Californie a brûlé au total en 2015 deux fois la superficie de Paris. L’incendie a été déclenché par des milliers coups de foudre tombés sur le sol sec. Ce qui montre que quelque part, la nature est imprévisible et surtout incontrôlable.

Références :
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Optimiste (un peu trop parfois), je suis une éternelle rêveuse qui collectionne les Petit Prince dans toutes les langues étrangères. A part la lecture, je...

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