Gaspille-t-on toujours autant à cause des appareils laissés en veille ?

Depuis une quinzaine d’années, des réglementations ont été édictées au niveau européen pour modérer les consommations en veille des appareils. Et ce afin d’éviter que nos factures énergétiques soient vicieusement alourdies pendant que nous ne les utilisons pas. Sont-elles efficaces et qu’en est-il aujourd’hui ?

Rédigé par Guide TopTen, le 1 Nov 2021, à 11 h 06 min
Gaspille-t-on toujours autant à cause des appareils laissés en veille ?
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Téléviseurs, ordinateurs, et bien d’autres appareils ont envahi nos foyers. Afin de pouvoir les plus démarrer rapidement,  il est toujours tentant de les laisser en veille même si depuis des années – et encore plus en cette fin 2021 -, on nous ressasse qu’il faut mieux les couper pour limiter notre consommation d’énergie et faire des économies. Les appareils domestiques et les règles qui encadrent leur production ont évolués rapidement : alors, voit-on aujourd’hui le résultat de ces décisions ? Faut-il encore se préoccuper de tous nos appareils laissés en veille ou peut-on les oublier un peu ?

La vieille histoire du mode veille et de la consommation passive des appareils domestiques

Petit retour en l’an 2000. Chez la famille Growatt, on s’équipe en high-tech de l’époque, on multiplie les appareils électriques et électroniques et on les laisse en veille, même lorsqu’ils servent peu : en ces temps-là, point de contrainte sur les fabricants, ni de prise de conscience écologique, et les appareils se révèlent terriblement gloutons même en mode veille.

Ainsi, le téléviseur, la chaîne hi-fi, le four micro-ondes ou le lampadaire halogène d’alors pouvaient engloutir jusqu’à plus de 10 Watts de puissance juste pour se tenir prêts à être rallumés.

Mis bout à bout et sur la durée de vie des appareils, ces consommations cachées représentaient un gaspillage de l’ordre de 1.000 euros pour la famille. Les années passant, les appareils se sont multipliés et les prix de l’électricité – et la facture d’électricité -ont grimpé et continuent de grimper…

En 2008, après plusieurs années d’alerte et de débats, l’Union européenne finit par dire « ça suffit ! » et oblige les fabricants à mettre sur le marché des appareils qui en mode veille, ne consomment que le strict nécessaire. Après tout, pas besoin d’une débauche d’électrons pour garder une petite lumière rouge allumée, et attendre bien sagement que quelqu’un appuie sur un bouton…

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Pas besoin d’une débauche d’électrons pour garder une petite lumière rouge allumée, et attendre bien sagement que quelqu’un appuie sur un bouton… © Thomas Holt

Le poids de la veille des appareils récents sur la facture d’électricité

À première vue, la situation s’est heureusement améliorée, et les appareils achetés ces dernières années sont dans leur grande majorité bien plus vertueux. Quelques exemples :

  • Sur un échantillon de 170 téléviseurs récents du marché européen, les puissances en veille se révèlent très faibles, bien souvent inférieures à 0,5 Watt. Sur une année, laisser un téléviseur récent branché vous coutera moins de 50 centimes par an.
  • Même son de cloche pour les ordinateurs, tablettes et smartphones. La portabilité et le besoin d’autonomie ont conduit les fabricants à atteindre des niveaux de consommation très faibles en veille, par exemple 0,25 W pour une tablette de la marque de la pomme croquée.

La bonne nouvelle se confirme sur de nombreuses autres catégories de produits. En vous équipant d’appareils standards récents, les veilles ne devraient plus alourdir votre facture d’énergie que de l’ordre de 20 euros par an à l’avenir.

Le portefeuille dit « ouf » ! Pourtant…

Selon l’Ademe, éteindre les veilles dès que possible représente 10 % d’économies. 15 à 50 équipements par foyer restent en veille inutilement, ce qui représente un coût de 80 euros par an.

Les appareils les plus énergivores sont les écrans et périphériques (209 kWatts par heure et par an, soit une dépense annuelle de 23 euros), les paraboles (131 kWatts, soit 14,50 euros), le sèche-linge (103 kWatts, soit 11,30 euros), le four (86.5 kWatts, soit 9,50 euros), le téléviseur (77 kWatts, soit 8,50 euros) et les box Internet (61.3 kWatts, soit 6,80 euros) – Une box allumée 24h / 24h consomme autant qu’un réfrigérateur en une année.

Les veilles connectées en embuscade

Hélas, entre-temps les chantres de l’informatique et de l’audiovisuel ont imaginé pour nous l’avenir du « tout connecté », où chaque appareil se doit d’être constamment relié à internet par Wi-Fi ou Bluetooth pour pouvoir communiquer et être piloté à distance.

Les écrans, appareils de bureautique, et bientôt l’électroménager et autres appareils de cuisine dits « intelligents » seront tous connectés 24h/24, même quand ils se reposent en veille. Ce qui nécessite une couche de consommation d’énergie supplémentaire, parfois conséquente pour maintenir cette connectivité permanente. Il est prévu que des millions d’appareils deviennent ainsi connectés dans les décennies à venir.

Un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie sur la consommation de « l’Internet des objets » tire la sonnette d’alarme, et cite l’exemple d’ampoules connectées dont la majorité de la consommation d’énergie se produit pendant le temps où elles sont éteintes !

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Les équipements connectés consomment beaucoup en veille © a-image

L’Union européenne avait vu venir cette menace des « veilles connectées » et a dégainé en 2013, un amendement à ses réglementations. Il prévoit des restrictions progressives de la puissance permise pour ces modes veille connectés qui s’étalent jusqu’en 2019. Toutefois avec des niveaux d’exigence qui restent plus laxistes que pour les modes veille traditionnels.

Avec la tendance à connecter de plus en plus d’appareils entre eux, on risque donc un retour de bâton, et une remontée de la consommation de nos appareils en veille. Peut-être pas aux niveaux catastrophiques de la famille Growatt en 2000, mais tout de même…

Il faut donc toujours veiller au mode veille des appareils

Il y a donc matière à ne pas relâcher la bride et à continuer à traquer les consommations d’énergie dormantes, surtout quand elles sont vraiment inutiles (par exemple pour des appareils utilisés peu fréquemment qui peuvent tout aussi bien être débranchés).

Pour vous aidez à y voir un peu plus clair, l’ADEME a compilé un ensemble de conseils et recommandations dans un guide pratique pour réduire sa consommation d’électricité. Idem pour le Guide TopTen qui nous offre les solutions pour maîtriser au mieux ses consommations en veille.

Article republié

Illustration bannière : Que consomme le mode veille des appareils électriques – © Djjeep_Design
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