Contre le gaspillage alimentaire : Bump Mark, l’étiquette qui dit la vraie péremption

Rédigé par Alan Van Brackel, le 28 May 2015, à 23 h 50 min
Contre le gaspillage alimentaire : Bump Mark, l’étiquette qui dit la vraie péremption
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Une étiquette tactile à base de gélatine qui vieillit en même temps que vos aliments et vous dit précisément s’ils peuvent ou non être mangés ? C’est l’invention géniale d’une designeuse britannique pour éclairer les consommateurs, confus entre Date Limite de Consommation (DLC) et Date de Durabilité Minimale (DDM), très théoriques, et éviter le gaspillage alimentaire !

Bump Mark : modifier l’affichage pour connaître précisément la vraie péremption

© Design by Sol

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On peut décider de modifier la date par des tests : analyser la durée de vie des produits sur le long terme, réaliser des tests de vieillissement microbiologiques et organoleptiques. Cette méthode est bien entendu plus précise que d’ouvrir le produit et le renifler, sans compter que pour cela il faut précisément ouvrir l’emballage.

Une designeuse britannique, Solveiga Pakstaite a réfléchi à la question et a inventé Bump Mark, un autocollant permettant de vérifier en temps réel l’état des aliments sans ouvrir l’emballage et de rendre cet autocollant tactile pour qu’il puisse être utilisé par des déficients visuels.

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Solveiga Pakstaite a mis au point Bump Mark avec de la gélatine enfermée dans du plastique, vieillissant à la même vitesse que l’aliment emballé, la gélatine pouvant être calibrée en fonction de la vitesse de décomposition de l’aliment.

La gélatine devient ensuite liquide, et l’emballage grossit, ce qui est à la fois visible et perceptible au toucher. L’entrepreneuse a d’ores et déjà été contactée par des entreprises comme Coca Cola mais espère surtout que l’autocollant puisse être utile pour réduire le gaspillage alimentaire.

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La date de péremption reste une des principales sources de gaspillage alimentaire

Nous l’avons évoqué plusieurs fois : pour la plupart des gens les mentions de date de péremption ne sont pas claires. Une première date, la DLC, date limite de consommation, signifie « à consommer jusqu’au ». Le produit est considéré comme non mangeable après cette date (même si certains la remettent en question selon le type d’aliment et les circonstances). Il s’agit d’une obligation légale qu’on comprend aisément, pour des raisons sanitaires.

On envisage fortement de faire disparaître la deuxième date des emballages en France. Il s’agit de la DDM (date de durabilité minimale). La mention présente sur les paquets est souvent : « à consommer de préférence avant ». La mention de préférence a toute son importance car la date est simplement celle à laquelle le produit risque de changer de goût, d’odeur, de couleur, et pas d’un risque pour la santé.

date limite de consommation (DLC) © Shutterstock - http://www.shutterstock.com/fr/pic-93397744/stock-photo-euro-price-bar-code-expiration-date-on-a-food-label-product.html

date limite de consommation (DLC) © Shutterstock

En Europe, l’une de ces deux mentions est obligatoire : si aucune DLC ne s’applique, il faut donc mettre une DDM, y compris sur des produits basiques et stables comme le riz ou les pâtes nature qui ne vont pas forcément changer de manière significative.

C’est là que le gaspillage intervient

Les consommateurs, ensuite, veulent bien faire. Comprendre par là qu’ils ne font pas forcément la distinction entre les deux types de dates et qu’ils ne savent pas forcément quel comportement adopter face aux dates de péremption.

C’est ainsi que bon nombre de produits sont jetés par an, y compris des basiques comme le sel, l’alcool, le vinaigre, ou le sucre. Mettre une date sur ces produits attire l’attention du consommateur et l’incite à les jeter, par précaution, inutile.

© Design by Sol

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Cela contribue au fait que chaque Français jette entre 20 et 30 kilos de nourriture par an, dont 7 kilos de produits encore emballés. Ce chiffre figure dans le rapport de l’ex-ministre de l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, remis au gouvernement en avril 2015(4)

Changer les dates de péremption ?

Le rapport avance l’argument que la date de péremption est la raison principale de « la destruction du produit tant au niveau de la distribution et de la restauration que chez les consommateurs ».

Certaines enseignes comme Carrefour ont commencé à repenser les indications portés sur les emballages, modifiant les DLC ou supprimant même la mention de certains produits.

Lutter contre le gâchis, un travail plus conséquent

Les dates limites ne sont bien sûr pas le seul point sur lequel avancer. Guillaume Garot avait profité de son rapport au gouvernement pour faire 36 propositions contre le gaspillage alimentaire. Ces exemples de mesures dépassaient de loin la question des dates de péremption. L’ANSES avait en effet avancé l’argument que les produits les plus gâchés ne comportaient pas de date limite : pain, pâtisserie, plats préparés, fruits et légumes.

Il faut déjà examiner le gâchis au sein des magasins, la loi ayant évolué en France récemment. Il faut aussi, beaucoup plus généralement, sensibiliser les citoyens au zéro déchet, à l’anti-gaspi, aux portions adaptées dans la restauration et au doggy-bag,et bien entendu aussi revoir la chaîne de production.

illustration : © Design by Sol

Références :
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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. nikez tous vos grosses daronne psk le truc cest grave bien on peut voir si c périmer ou pas j’adore

  2. Dénoncer la chose est UTILE pour cette société , en déplaise a certains, soyons de bons militants , continuons sur cette lancer ? la dénonciation fait avancé les choses ? pour le bien de chacun ? se taire n’est pas une bonne chose et construit la merde industriel .

  3. j’ai toujours été surpris de voir une d’utilisation pour des produits comme le sel, les pâtes, le riz ou le sucre.
    Pour le sel, surtout, car c’est un minéral.
    Ensuite, les gens sont pas idiots, mais il faut les instruire et que les étiquetages ne prêtent pas à confusion.
    Écrire en toute lettres date limite plutôt de DLC et à consommé de préférence avant plutôt de DDM et d’expliquer le sens de cette date.
    Les conserves, avec leur datation sibylline a au moins cet avantage que l’on ne cherche pas à en décrypter le sens

  4. uNE BONNE CHOSE , lorsqu’on voit le gaspi des hypers , faire du gaspi , pour une fois une valeur ajoutée a été validé , un bien pour la donation
    pour les assoc et le client de la grande distr—-

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