Fracturation hydraulique : on sait comment l’eau est contaminée

Rédigé par Alan Van Brackel, le 17 Sep 2014, à 12 h 56 min
Fracturation hydraulique : on sait comment l’eau est contaminée
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Nouvelle révélation intéressante concernant la fracturation hydraulique : la technique en elle-même ne serait pas polluante. L’eau contaminée serait causée par la construction défaillante des puits.

Fracturation hydraulique : d’où vient la pollution des eaux ?

actualités chaude gaz de schisteSi la fracturation hydraulique reste interdite en France jusqu’à nouvel ordre, ce n’est pas le cas aux Etats-Unis, où le gaz de schiste est exploité dans plusieurs États, et notamment au Texas et en Pennsylvanie, parmi les plus grands producteurs.

Problème de taille et c’est là que le bas blesse pour ces producteurs : on a relevé plusieurs cas où l’eau potable se trouvait contaminée à cause de cette même fracture hydraulique. Plusieurs hypothèses, bien entendu, mais pas de vérification jusqu’à présent.

Une étude mêlant plusieurs universités a essayé de comprendre les causes de cette pollution. Les conclusions des chercheurs ont été publiées mi septembre 2014 dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS)1.

Les puits pointés du doigts

Jusque là on pensait plutôt que le procédé de fracturation en lui-même était la cause de la contamination de l’eau potable.Une des hypothèses courant est que le méthane filtre pour polluer l’eau, une hypothèse qui semble exclue ici.

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Le site de Marcellus en Pennsylvanie

Les chercheurs se sont concentrés sur les puits, en ont étudié plus d’une centaine en Pennsylvanie et vingt au Texas de manière à déterminer la provenance du gaz naturel trouvé dans l’eau des nappes aquifères.

Sur 133 puits étudiés, aucun ne posait de problème au niveau de la fracturation en elle-même. Les problèmes d’étanchéité constatés, sur 8 des sites, étaient liés aux puits.

Qualité des constructions et profits du gaz de schiste

© CC, Tim Lewis

Fracturation hydraulique au Texas – © CC, Tim Lewis

Selon les chercheurs, le problème vient plutôt du revêtement ou des matières utilisées dans la construction des puits. « Nos données montrent clairement que la contamination des eaux potables dans les sites étudiés provenait de problèmes d’étanchéité des puits pour récupérer le gaz naturel« , explique Thomas Darrah, de l’Université d’Etat de l’Ohio et un des principaux auteurs de cette recherche, « comme des défauts de coffrage ou d’application du ciment« .

Selon les chercheurs, les réglementations existantes ne sont pas appliquées correctement et les problèmes d’étanchéité pourraient donc facilement être résolus.

A condition que les sociétés d’exploitation suivent, les prix très bas du méthane poussant de plus en plus de société à exploiter ce gaz et ce en réduisant les coûts au maximum, ce qui est difficilement compatible avec des infrastructures de qualité…

*

fracturation hydraulique gaz de schiste pollution des nappes aquifères eau

Lisez également sur la fracturation hydraulique et le gaz de schiste :

Source : (1) Thomas H. Darraha, Avner Vengosha, Robert B. Jacksona, Nathaniel R. Warnera, Robert J. Poredae. Noble gases identify the mechanisms of fugitive gas contamination in drinking-water wells overlying the Marcellus and Barnett Shales. Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), septembre 2014.

Illustration : © CC, Joshua Doubek

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

10 commentaires Donnez votre avis
  1. la fracturation en elle même est source de problèmes. Cherchons d’abord à arrêter le gaspiullage d’énergie , économisons là.Cette solution est la moins polluante!!!

  2. ce que l’on vous dit pas le puits perd 75% de gaz la deuxième années 25%
    la troisième encore 25% au bout de 10 an plus rien ne sort par contre
    la région est dévasté

    les états unis vont s en mordre les doigts dans 5 ans vous verrez

    • Oui, le modèle économique est maintenant lui aussi dénoncé : il s’agit d’attirer des capitaux (de nombreux petits investisseurs) pour des exploitations dont les rendements s’effondrent très rapidement, juste après la première année. La vraie richesse du gaz de schiste réside dans le captage d’argent frais… au prix de ruine économique plus globale et de la destruction de milieux naturels, de catastrophes de santé publique, et j’en passe.
      La question : « Pour ou contre le gaz de schiste ? » est donc une fausse question, et le temps passé à débattre sert surtout d’écran de fumée. Les affaires sont ailleurs. L’extraction de gaz de schiste n’en est qu’encore plus irresponsable.

  3. l’Amerique est loin, mais il y a des autres pays européenne qui commence cette types des exploitation, grâce a la corruption politique.

  4. Pardon, pour les quelques fôôôtes que j’ai constaté après le dépôt de mon commentaire. Pas bien réveillé sans doute !!!!! Pardonnez moi et bonne journée.

  5. Je serais plutôt pour l’exploitation du gaz de schiste, mais …..
    qui nous dit que ces recherches ne sont pas ciblées, qu’il n’y a pas des lobbyistes du secteur dans ces chercheurs ??? Si cela est vraiment un problème d’étanchéité en France nous devrions foncer, car de l’énergie moins chère par les temps de vache maigre que nous traversons, ne serait pas de trop. Du fait que les socialos verdo-gaucho on réussis à faire interdire la recherche en France, Total est parti dans des pays comme l’Angleterre ou la Pologne, alors qu’ici pour le bien des français, on ferait vraiment mieux de s’y intéresser. Rapidement !!!!

    • Alan Van Brackel

      J’avoue que je me suis également posé la question de l’indépendance des chercheurs, même s’ils sont de plusieurs universités et pas qu’un seul laboratoire par exemple ;). Difficile de trancher à distance. En tout cas, leurs conclusions n’étaient pas que positives quant à l’exploitation car ils n’ont pas l’air de croire, à lire la fin du document et leurs commentaires ailleurs dans la presse, que justement on réussisse à dépasser le goût du gain au profit d’installations sécurisés. Quoi qu’il en soit, une seule étude ne fournit pas le recul nécessaire pour tirer des conclusions parfaites, mais il n’est pas inintéressant de s’interroger sur les conditions d’extraction du gaz.

    • Altobert,

      tu vis dans une région menacée par le GdS…??
      Je suppose que non,mais moi oui,alors viens dans notre coin essayer de m’empoisonner pour rouler avec ton gros 4X4 et tu va vite comprendre.
      Si total a ôté ses billes du GdS ce n’est pas pour l’étique ou une question de loi (de leur part ce serait nouveau…)mais parce que les pays ayant commencés cette folie se rendent compte de l’arnaque.
      Pas rentable mais vendu comme l’énergie miracle du XXI ème siècle…

    • Bonjour Altobert,
      J’ai beau chercher, les arguments « pour le bien des français » (au-delà des mots et des slogans à l’emporte-pièce) restent décidément absents. Quant à Total, pour connaître d’assez près le secteur de l’énergie, autant dire tout de suite que « le bien des français » (et des Polonais, des Anglais, …) n’est JAMAIS un critère de décision. Le choix du pays se fait plutôt sur un autre critère : la règlementation est-elle laxiste, les représentants sont-ils achetables ?
      Ce n’est pas parce que Total va quelque part que tout le monde devrait le suivre (ça s’appellerait un gourou). Total va quelque part parce que rien ne s’y oppose à ses SEULS intérêts. C’est tout.
      Altobert, s’il vous plaît, prenez soin de la branche sur laquelle vous êtes assis. D’autant plus que nous sommes tous assis sur la même. 🙂

    • les verdo-gauchos préservent la planète pour les générations futures et n’en n’ont rien à faire des gens qui actuellement cherchent à se faire du fric par n’importe quel moyen en se regardant que le bout de leur nez, nous on regarde beaucoup plus loin et si les générations d’avant avaient fait la même chose que nous,la Terre s’en serait pas là aujourdh’ui ! assez des égoïstes !

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