Quand l’éducation devient collaborative

L’économie collaborative connaît un véritable boom. En ce qui concerne l’éducation, le partage des savoir-faire et les nouveaux usages d’Internet façonnent l’éducation collaborative.

Rédigé par Léa Chapey, le 18 Jun 2016, à 13 h 00 min
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Aujourd’hui, le numérique permet de louer son logement avec Airbnb, de proposer son trajet avec Drivy ou de partager son repas avec Vizeat. L’économie collaborative n’a pas fini de renverser les ordres établis : avec plusieurs centaines de milliards d’euros déboursés d’ici 2025, elle a encore de beaux jours devant elle.

À l’heure où 600.000 bacheliers se préparent à passer le baccalauréat, les innovations en matière d’éducation réveillent l’apprentissage et ouvrent de nouvelles portes : l’éducation vire, elle aussi, au collaboratif. Retour sur les quatre tendances qui font l’histoire de l’éducation collaborative.

Les quatre tendances de l’éducation collaborative

À l’instar de l’économie collaborative, l’éducation a en effet tendance elle aussi, à devenir plus collaborative, en allant vers plus de partage de connaissances et d’informations.

La connaissance avant le diplôme

Si pendant longtemps le diplôme était le sésame que tout le monde s’arrachait, la connaissance gagne en intérêt : l’expérience est valorisée, le savoir, apprécié et même encouragé. Obtenir la bonne information au bon moment, et être capable de l’utiliser à bon escient n’est plus un privilège de professeur : le partage, l’entraide et les forums sont quelques marqueurs de cette tendance dans le vent.

L’acquisition de connaissances, qu’elle soit consolidée par un diplôme ou non, constitue aujourd’hui une ressource stratégique dans l’économie.

L’École 42, un nouveau modèle d’éducation ?

Certaines grandes institutions veulent encourager cette valorisation et comprennent que l’éducation collaborative est l’une des grandes tendances en matière d’apprentissage, pour le plus grand plaisir de ces nouveaux élèves. Ainsi, l’École 42, fondée en 2013 par l’entrepreneur français Xavier Niel, est devenue, en à peine quelques années, une référence en matière de système éducatif moderne.

Dans cette école, il n’est plus question de diplômes mais de connaissances : la sélection se fait par le biais de cas pratiques plutôt que d’examens théoriques. Une bonne nouvelle pour tous les étudiants en reconversion, les amateurs de code et de langage informatique. La dimension collaborative de l’École 42 est également une nouveauté puisqu’il s’agit plus d’un centre de formation que d’une école à proprement parler : accessible en tout temps et à toute heure, elle permet aux étudiants d’apprendre à leur rythme.

savoir partagé

Ici, pas de cours magistraux interminables ou d’élèves qui s’endorment sur le coin d’une table : les enseignements sont basés sur l’entraide et la pratique. Forte de son succès, l’École 42 s’exporte jusqu’aux États-Unis, au sein même de la fameuse Silicon Valley.

Avec l’ouverture de l’École 42, la question des cours à la carte et de l’enseignement participatif revient au coeur des débats sur l’éducation. Alors qu’aux États-Unis, les universités sont connues pour délivrer davantage un diplôme plutôt que de réelles compétences et ce pour un prix exorbitant, on pourrait envisager des systèmes à la carte, pour obtenir une éducation plutôt qu’un diplôme.

Portée par ces questionnements, l’éducation 2.0 gagne très certainement du terrain : cours en ligne et cours gratuits se multiplient.

Les MOOCs : le savoir à portée de clic

Si les cours en ligne inondent le marché de l’économie collaborative, les étudiants, qu’ils soient en cours d’apprentissage, jeunes diplômés ou professionnels en reconversion, veulent du concret : une éducation qui leur ressemble mais également reconnue par des potentiels employeurs. Ainsi, les « Massive Online Open Courses » (MOOC) offrent un apprentissage de qualité mais pas forcément encore légitimé. Pourtant, ils rencontrent un très grand succès. Ils sont la quintessence de l’éducation collaborative : ces cours en ligne, sont gratuits et ne nécessitent qu’une connexion internet.

Démocratisés sous l’impulsion des grandes universités américaines, les MOOCs sont touche-à-tout : mathématiques, biologie, gestion de projets ou management. De nombreuses plateformes voient le jour et si elles ne sont pas toutes gratuites, toutes ont la même vocation : partager le savoir.

En 2013, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche publie sa plateforme de MOOC, France Université Numérique, avec des programmes variés, un accès gratuit et un enseignement de qualité. Ces plateformes se révèlent être un véritable atout pour l’étudiant qui s’y inscrit puisqu’il peut travailler à son rythme, suivre les cours de son choix, découvrir les bons leviers pour progresser… Il n’est donc que question de perfectionnement, peu importe le profil de l’étudiant. Un MOOC peut ne constituer qu’une formation complémentaire à indiquer sur un CV mais il apportera toujours de véritables connaissances si l’apprentissage reste assidu.

Les cours en ligne ouvrent donc en grand les portes de l’enseignement. Pourtant, l’éducation ne se résume pas qu’aux matières scolaires : l’éducation 2.0 est bien plus que cela.

Lire page suivante : Le peer instruction  : l’apprentissage entre pairs

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Après des études en Humanités Numériques à Paris, j’ai eu l’occasion de m’intéresser aux nouvelles technologies et aux nouvelles tendances :...

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