Quand le coliving remplace la colocation

Originaire de San Francisco, le coliving est bien plus que de la collocation. Si on trouve des annonces de coliving à Paris, c’est que la tendance a pris ces dernières années.

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 25 Sep 2019, à 8 h 00 min
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Le coliving est la nouvelle tendance arrivée tout droit… des Etats-Unis bien sûr ! Ce mode d’habitat collectif ressemble de loin à de la colocation, version jeunes adultes et nouveaux seniors qui ont les moyens !

Le coliving, une autre manière de vivre

Effectivement, l’analogie avec la colocation s’arrête au fait de partager son lieu de vie avec d’autres ! Ce qui peut différencier le coliving de la colocation, c’est la motivation.

Ainsi, se loger à moindre coût ne ferait pas du tout partie des objectifs d’un « coliver »

Bien souvent en effet, on se loge en colocation pour une question de budget, même si cela n’est pas toujours le cas, et même si c’est loin d’être la seule raison de choisir la colocation ! Eh oui, on peut simplement avoir envie de vivre avec d’autres personnes ou profiter d’un logement plus grand, plus confortable ou qui offre plus de possibilités comme un jardin par exemple, quitte à le partager.

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Certaines personnes choisissent la colocation pour profiter d’un espace plus grand – © Gorodenkoff

Mais les adeptes du coliving n’ont pas du tout le profil d’étudiants « à la dèche » ou de jeunes actifs qui ont du mal à boucler ses fins de mois. Non, en général, ceux qui adoptent ce nouveau style de vie sont plutôt architectes, avocats, fonctionnaires, etc.

Lire aussi : La cohabitation des générations, nouveau contrat social ?

Il est vrai que l’argument économique peut entrer en jeu puisque, bien qu’ayant des salaires confortables, ces jeunes Américains subissent eux aussi la crise du logement. Comme partout, à San Francisco, berceau du mouvement de coliving, les loyers explosent. Les loyers à Paris sont également très chers, d’où la colocation. Mais la vraie motivation sous-jacente tient plutôt à l’envie de vivre avec des personnes partageant les mêmes affinités que soi.

Coliving : se loger par affinités

Les maisons qui se prêtent au coliving ont un certain standing. Il s’agit de grandes demeures, à l’instar de cette villa, l’Embassy, située dans un quartier très à la mode de San Francisco. La communauté se répartit dans les quelque 15 chambres, en solo ou en couple. Si 14 de ses résidents sont permanents, quelques chambres sont disponibles, qui font office de chambres d’hôtes.

Mais pour le coup, il faut pouvoir montrer patte blanche ! En effet, les membres de ce qui est une véritable communauté n’acceptent pas tout le monde. Pour avoir la chance (ou pas !) de poser ses valises à l’ambassade, il faut répondre aux critères. Si vous ne paraissez pas assez motivés ou si aucune affinité ne se crée durant l’entretien, il faudra frapper à une autre porte.

Jessy, une des résidentes de l'Embassy à San Francisco

Jessy, une des résidentes de l’Embassy à San Francisco

Parmi les affinités recherchées chez les adeptes du coliving, il y a l’ouverture. Cela peut poser un peu question car les communautés ont l’air, vues de loin, plutôt fermées ! Mais officiellement, une communauté vivant sous ce système doit être très ouverte et animée par des projets visant à impacter positivement le monde : l’environnement, l’art, l’économie via l’entrepreneuriat…

Coliving : le réseau Embassy Network, à l’assaut du monde

Les ambassadeurs du mouvement avaient pour intention sortir le coliving des quartiers bobos de San Francisco. A travers leur site embassynetwork.com, ils proposent à ceux qu’ils appellent « les nomades modernes et créatifs » de rejoindre une communauté existante pour une durée indéterminée, ou pourquoi pas créer sa propre communauté.

coliving-partage-repas

Les repas sont pris tous ensemble à l’Embassy

Que ce soit en Californie, au Guatemala, en Italie ou à Bali, l’idée est de développer un mode de vie dans lequel les membres d’une communauté partagent les mêmes valeurs.

Un manifeste a même été rédigé sur le sujet, mentionnant des règles comme privilégier :

  • l’intérêt de la communauté plutôt que les intérêts individuels
  • l’intentionnalité plutôt que l’apathie
  • la collaboration plutôt que la compétition
  • le partage plutôt que la consommation
  • la prise de responsabilité plutôt que la résignation ou le cynisme

Depuis, des projets de coliving variés ont vu le jour, notamment dans les capitales. Difficile en effet de fonder un écovillage en plein Londres ou Paris.

Lire page suivante : co-living et écohabitat se mélangent

Illustration bannière : Le coliving, qui va au-delà de la colocation, rassemble aussi les générations et les styles. – © Syda Productions
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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. C’est toujours de la colocation. Encore un mot du dico anglophone mis à la mode et tous les ringards du monde vont l’adopter comme si c’était de l’eau bénite tombé de la lune sur Terre.

  2. Cela me fait penser aux « cours communes » que les Africains des villes connaissent depuis un peu moins d’un siècle…

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