Bonne nouvelle, les réserves marines se multiplient

Rédigé par Jean-Marie, le 23 Sep 2012, à 12 h 02 min
Bonne nouvelle, les réserves marines se multiplient
Précédent
Suivant

Une réserve marine pour développer l’activité économique

Comme l’explique le premier Ministre Henry Puna, il est crucial de protéger les écosystèmes du Pacifique pour « le bien-être non seulement de nos populations, mais de toute l’humanité ». Mais la protection de la biodiversité n’est pas l’unique motif de ces initiatives.

La réserve marine a en effet aussi pour objectif avoué d’être un cadre à la promotion du développement durable de la région concernée : en interdisant la pêche, il s’agit aussi d’attirer les touristes (les poissons et cétacés rapportent plus vivants que morts). Il s’agit à moyen terme de reconstituer les stocks de poissons ayant une valeur commerciale comme le thon.

  • En 2009, 4600 aires marines protégées dans le monde couvraient 0,8 % de la surface des océans.
  • En France, à peine 1 % est protégé ! Mais lors du Grenelle de la Mer de 2009, la France s’est engagée à créer 10 % de réserves marines dans ses eaux territoriales, notamment en Méditerranée et dans le Pacifique, à l’horizon 2020. 3 parcs naturels marins ont été créés, dont 2 dans l’Océan Indien (à Mayotte en 2010 et aux îles Glorieuses en 2012) et 1 dans le Golfe du Lyon en 2011.
  • 4 autres parcs sont à l’étude : Martinique, Golfe normando-breton, Estuaires picards et bassin d’Arcachon.
  • Le parc national des Calanques, dont 80 % de la superficie est en mer, a été créé le 18 avril 2012. On en serait à 11 % du territoire maritime protégés.

La dimension économiques des réserves

En ligne de mire donc «  la croissance économique, […] le tourisme, la pêche et l’exploitation minière des grands fonds, et la préservation de la biodiversité de l’océan », a-t-il détaillé en appelant les autres États insulaires du Pacifique à suivre l’exemple des îles Cook pour arriver à constituer une zone marine protégée géante.

Ainsi derrière la course aux réserves marines, on trouve à la fois le souci de préserver l’environnement et de créer des sources de revenus pour l’économie du pays, au premiers rang desquelles le tourisme. Malgré tout, la multiplication des réserves entraîne la protestation des pêcheurs et des groupes pétroliers et gaziers qui espéraient faire des forages off-shore. Cela a notamment été le cas en Australie où les gains économiques à moyen terme n’apparaissent pas à tous.

Pas assez de moyens pour protéger les réserves

Seul problème,  ces minuscules Etats du Pacifique n’ont pas les moyens de faire surveiller et respecter les sanctuaires marins, loin s’en faut. Comme l’explique Le Temps suisse : « Les interdictions peuvent varier sensiblement d’une aire à l’autre comme à l’intérieur d’une même aire. Si la pêche est prohibée dans le Monument national marin Papahanaumokuakea et la réserve des Chagos, elle est ainsi autorisée dans une bonne partie du Parc de la Grande Barrière de corail et de l’Aire protégée des îles Phoenix, comme dans des milliers d’autres espaces » (1).

Cela n’est pas forcément un mal en soi que d’avoir des degrés de protection variables si tant est que l’idéal de la protection absolue de l’environnement laisse place à une politique de développement durable empêchant les comportements les plus destructeurs et permettant une bonne gestion dans la durée.

Au final, c’est donc aux puissances régionales d’apporter un soutien financier et logistique nécessaire aux micro Nations pacifiques. Etats-Unis, Australie, Japon et Nouvelle-Zélande sont donc sollicités car 1/10ème seulement des aires marines protégées dans le monde seraient réellement bien protégées : « Il est dans l’intérêt des pays développés de faire en sorte que les ressources halieutiques soient abondantes dans un siècle« . Une bonne phrase pour résumer le vrai enjeu de ces nouvelles réserves.

*

Réglementation : que ne peut-on pas faire dans une réserve marine

  • Il est interdit de pêcher, capturer, cueillir ou récolter tout minéral, végétal ou animal (coraux, poissons, coquillages)
  • Utilisez de préférence les corps morts ou jetez l’ancre dans les fonds de sable
  • Si vous devez faire du feu, utilisez les emplacements prévus et apportez votre combustible
  • Ramenez vos déchets à terre
  • Respectez la flore et ne déranger pas la faune
  • Ne posez ni vos pieds ni vos palmes sur les coraux branchus (extrêmement fragile et très lente croissance)
  • Ne nourrissez surtout pas les poissons
  • Ne vous posez pas en hélicoptère sans autorisation spéciale.

 

Je réagis

(1) http://www.letemps.ch/Page/Uuid/04916e66-e925-11df-bb17-c9cf6db4b999%7C1

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Moi aussi je suis un peu interloqué que la grande barrière de corail soit en peril pour du charbon aussi j éspère que l on va faire d abord une concertation entre toutes les catégories de personnes qui ont mis cela en branle car cela serait dommage que l on fasse encore une erreur de trop en écologie.

  2. Bonjour,

    Il n’y a pas que les micro-états du Pacifique qui auront des problèmes pour assurer le respect des interdits…

    Après que l’Australie ait annoncé la mise en place de son vaste réseau de réserves marines, le pays donnait l’autorisation d’exploitation d’un gisement de charbon à proximité de la Barrière de Corail

    Le Monde : La grande barrière de corail mise en péril par le charbon

    .lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/07/16/la-grande-barriere-de-corail-mise-en-peril-par-le-charbon_1734138_3216.html

    Sinon il s’agit d’une bonne nouvelle pour l’industrie touristique toujours plus « durable »

    Cordialement

Moi aussi je donne mon avis