Ambassadeurs de mobilité : tester une nouvelle mobilité au quotidien

Face aux enjeux énergétiques de développement durable, un domaine cherche depuis plusieurs années à s’adapter à ce nouveau contexte : celui du transport quotidien, auquel est confronté tout citoyen. Mais quand on habite dans une localité périurbaine ou rurale, difficile de laisser la voiture au garage, et d’opter pour le transport en commun ou le vélo sur de longues distances. Des programmes expérimentaux voient donc le jour dans plusieurs départements français, pour initier les citoyens à de nouvelles pratiques, en partant de leurs propres actions.

Rédigé par Elise Racque, le 25 Feb 2016, à 10 h 56 min
Ambassadeurs de mobilité : tester une nouvelle mobilité au quotidien
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Le 3 novembre dernier, le programme « Ambassadeurs de mobilité » initié depuis juin 2015 dans le pays d’Aix a été reconnu par le Sénat meilleure initiative des Challenges Transport public 2015. En quoi consiste ce programme et fait-il ses preuves pour changer les comportements de mobilité ?

Depuis trois mois, 300 volontaires recrutés sur deux communes du Pays d’Aix participent à cette expérience. Habitués des déplacements individuels en voiture, ils se sont portés volontaires pour tester de nouveaux modes de trajets quotidiens : covoiturage, vélo, transports en commun…

Ambassadeurs de mobilité : – 4 % de trajets automobiles individuels sur 3 mois

Au terme d’un premier bilan publié début février, le programme affiche une baisse de 4 % des trajets individuels en voiture. 62 % des volontaires ont testé un autre mode de transport. L’expérimentation vise à changer le comportement des citoyens en partant d’eux-mêmes, c’est-à-dire de leur volontariat et de leur propre expérience.

Le programme aixois s’inspire d’initiatives notamment britanniques, néerlandaises ou encore australiennes, qui ont obtenu jusqu’à 6 % de réduction des trajets automobiles.

Changer les mentalités pour changer les habitudes de mobilité

Ce type de programmes se développe dans plusieurs localités françaises, notamment dans la région Auvergne – Rhône-Alpes, où la Communauté régionale de l’écomobilité rassemble les associations locales engagées en faveur de l’écomobilité. L’objectif : changer les mentalités, tester, montrer que des alternatives sont possibles, pour ensuite changer la mobilité. Et ça marche.

Ici, on privilégie toujours une logique partant de la base, des habitants eux-mêmes, même si les ambassadeurs ne sont pas les sujets d’une expérience comme dans le Pays d’Aix. Bénévoles, ils participent aux actions d’animation et sont des relais d’information sur l’écomobilité dans leur commune.

« Créer un cadre sécurisant »

Mathilde Dioudonnat, directrice de l’agence de mobilité de Nord-Isère créée en 2012, insiste sur la particularité des territoires ruraux et périurbains : « Chaque petit trajet peut tout de suite signifier une distance importante. Voilà pourquoi nous privilégions l’accès à des vélos avec assistance électrique. Les habitants peuvent tester notre flotte d’essai, et 40 % songent par la suite à acheter un de ces vélos. »

Quand il est difficile d’effectuer les trajets à pied ou à vélo, il reste aussi l’option du covoiturage ou de l’autostop : « Notre rôle à nous est de créer un cadre sécurisant pour donner envie aux gens de se mettre à l’autostop. C’est ce qu’on appelle les voitures à partager (VAP) : un réseau d’auto-stoppeurs identifiés. »

Agir en concertation avec les entreprises

Ces petites actions menées au niveau local en contact direct avec les habitants peuvent sembler insignifiantes, mais elles touchent leurs cibles. « Maintenant il faut travailler avec les entreprises », explique Mathilde Dioudonnat. « Les solutions sont à trouver en concertation avec tous les acteurs : si un habitant hésite à aller au travail en covoiturage par peur que son covoitureur ne puisse assurer le retour, on doit pouvoir mettre en place une solution alternative, comme le prêt d’une voiture de service par exemple. »

Qu’ils s’investissent pour contribuer à une expérience, par militantisme ou simplement pour s’occuper, ces ambassadeurs de l’écomobilité pourraient bien se généraliser petit à petit, avec la création de nouveaux programmes plus vastes, touchant plus de communes. À quand les « autoroutes pour vélos » sur le modèle néerlandais et allemand ?

Nouveau coup de pédale pour les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés

Pour continuer sur la lancée, le décret concernant l’aide aux entreprises a été publié le 23 février. Il y aura donc une réduction d’impôt pour les sociétés qui mettent à disposition des salariés une flotte de vélos à assistance électrique, ou pas, pour les déplacements pendulaires (domicile – travail).

Nouveauté : cette aide ne se limite pas à l’achat de la flotte de vélo mais également aux accessoires (casques, gilets jaunes, antivols, etc.), aux frais de maintenance, à l’assurance, et aux infrastructures, telles que local à vélo.

Le décret précise que la réduction d’impôt sur les société sera plafonnée à 25 % du prix d’achat de la flotte de vélos.

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Journaliste en formation, j’ai le sentiment de vivre une période charnière où l’information sur les modes de vie alternatifs et l’environnement prend...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Bonjour
    Très bon article.
    Mais si j’étais rédacteur, je n’accepterais pas de voir insérer une pub dans le corps du texte juste sous le titre, ou comme l’autre jour juste à la fin, avec la même charte graphique que le texte.
    Que Conso vive de la pub, très bien, mais un peu de pudeur, qu’on ne m’oblige pas à lire un contenu dont je n’ai que faire au moment où c’est l’article qui retient mon attention.
    C’est une méthode intrusive détestable, c’est mal élevé et sans-gêne, c’est pitoyable.
    Il y a un mot de la langue française qu’on semble ne plus utiliser : la vergogne. Respecter le lecteur, ce n’est plus tendance, il faut être battant, percutant, il faut en faire plus que les autres, etc. Ben non, j’en veux pas.

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