Des allergènes dans le vin français ?

Rédigé par Emma, le 31 Aug 2012, à 20 h 31 min
Des allergènes dans le vin français ?
Précédent
Suivant

Depuis le 1er juillet 2012, une nouvelle réglementation européenne (1) oblige les vignerons à procéder à une recherche systématique de traces de lait ou d’œuf dans leurs cuvées, et à réaliser un étiquetage spécifique lorsque les quantités détectées dépassent 0,25 mg/litre. Étonnant ? Pas tant que ça …

Des traces d’œuf et de lait dans… le vin !

Une technique ancestrale

Comment est-il possible de retrouver de tels composants dans… le vin ? ! On peut y croire car il s’agit des ingrédients utilisés depuis toujours par les vignerons pour clarifier le vin. Le lait est utilisé sous forme de protéines (lysozyme, caséine), et l’œuf sous forme d’albumine. Ils rentrent dans les « pratiques et traitements œnologiques autorisés ».

Ces adjuvants permettent de réaliser l’opération de « collage » des vins, c’est-à-dire de les clarifier, en fin de vinification. Ils créent un voile à la surface du vin qui descend lentement au fond de la cuve, entraînant toutes les particules indésirables avec lui. C’est grâce à cette technique que les résidus organiques ne restent pas en suspension dans les cuves.

Des dosages infinitésimaux

Aux dires des professionnels du vin, cette pratique ancestrale est la plus efficace pour la clarification du vin. Et elle ne laisse quasiment pas de traces : « Les résidus d’œuf ou de lait sont éliminés avec les impuretés qu’ils ont drainées, par des soutirages successifs des cuves », explique Michal Issaly, le président des Vignerons indépendants de France (Vif).

Véronique Girard, œnologue au Centre œnologique de Bourgogne chiffre plus précisément les traces retrouvées : « Depuis une décennie, les doses utilisées ont beaucoup diminué. Elles sont aujourd’hui de 5 grammes par hectolitre pour la caséine et de 10 à 20 grammes pour le blanc d’œuf, si bien que les quantités résiduelles dans les bouteilles sont infinitésimales ».

Une réglementation contre les allergènes

Alors pourquoi vouloir doser ces infimes résidus d’œuf et de lait dans le vin ? Il s’agit de prévenir les risques d’allergies à ces produits. La décision a été prise par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui a rendu trois avis sur le sujet en octobre 2011, en collaboration avec l’Organisation internationale du vin.

Or seulement 0,3 % des adultes sont allergiques aux produits à base d’œuf et 1 % aux protéines de lait…

Des étiquettes encombrées

La réglementation s’applique aux vins issus de raisins récoltés à partir de la vendange 2012 et étiquetés après le 30 juin 2012. Les étiquettes devront mentionner les affirmations suivantes : « Contient des traces de lait », « Peut contenir des protéines d’œuf ».

Elles vont rejoindre celles déjà en vigueur sur les sulfites ou les dangers du vin pour les femmes enceintes. Encore des informations supplémentaires pour les consommateurs !

On peut se réjouir que cette nouvelle réglementation réponde bien au principe de précaution. Mais on peut s’étonner aussi de voir que les sulfites n’aient pas le même traitement : ils sont seulement mentionnés, sans être dosés, alors qu’ils peuvent varier de 3mg/l (pour des vins dits « natures ») à plus de 180 mg/l pour les vins rouges « industriels ». Pourtant, à ces doses-là, les sulfites peuvent aussi déclencher des intolérances, notamment chez les asthmatiques.

Autre sujet d’étonnement : le collagène de poisson, le caramel, les protéines de blé et de pois ou encore le bois de chêne font partie des nombreuses substances que les vignerons sont autorisés à mettre dans leurs cuves durant le processus de vinification. Pourquoi ne pas les mentionner aussi sur les étiquettes ?
Juste pour le principe de transparence…

*
Je réagis

(1) directive 2007/68/EC

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Découvrez tous mes conseils nutrition et diététique pour une alimentation plus saine au quotidien

20 commentaires Donnez votre avis
  1. Pour ma part Je fais parti du faible mais néanmoins existant 1% et quelle galère sans les étiquettes et les détails!… Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse y avoir des produits laitiers dans mon pinard, mais je le vis (du verbe vivre) certains vins en ont et c’est parti pour minimum 24h de douleur dans tout le corps + aphtes + constipation + sinusite et bronchite car toutes les muqueuses sont en émoi… Et bien sûr journée casse-pied pour moi et mon entourage tellement je souffre… Tout mon corps est en lutte contre cette infime dose de poison… Il paraîtrait que je suis hyper sensible… J’ai récemment détecté le lactose présent dans l enrobage de mes médocs Ixprim…. (Un fin limier je vous dit!) Bien sûr j’avais bêtement oublié de lire la posologie… Toutes les étiquettes sont normalement décortiquées par moi ou par mon gentil mari… Encore faut-il qu’il y ait une étiquette à lire…
    Je suis consciente que c’est des contraintes pour les producteurs mais en même temps c’est vital pour certains d’entre nous. Si je savais quels vins acheter, j’en achèterai à nouveau car de ce côté la…. Je suis plus française que française! 😉

  2. Assez de tripotage de la sorte, les amateurs de vins existent depuis que le vin existe et c’est plus l’abus que le produit lui même qui fait des victimes, les industriels de la malbouffe sont mille fois plus dangereux, à Bruxelles ils doivent bien s’emmerder pour en arriver là, quand aux allergiques et c’est bien dommage pour eux ils ne pourront pas profiter des traditions séculaires de notre alimentation, mais ils connaissent leurs allergies et se doivent d’être prudent, pour le reste c’est bon pour les marchands d’étiquettes et des typographes pour des polices tellement minuscules qu’il faut se balader avec une loupe avant d’acheter le produit, consommez moins et vous aurez moins de risques

    • Je mets ma main à couper qu’il y a au moins un allergique au lactose ou aux oeufs qui boit du pinard ^^

  3. Les

  4. Encore une attaque des industries des boissons sucrées …

  5. Bientôt, à force de « matraquer » les agriculteurs, les vignerons et les éléveurs, ceux ci arrêteront de travailler et alors certainement que les « beaux parleurs de l’UE trouveront une solution pour nous nourrir!!!ce dont je doute fort.
    Pour ma part, je vais continuer à boire du vin avec modération, il est vrai que je l’achète directement chez les producteurs et d epréférence chez des vignerons indépendants

  6. Bonjour.
    Comment ça « seulement 0,3% des adultes sont allergiques aux produits à base d’œuf et 1% aux protéines de lait »?
    Oui effectivement le taux est faible, mais ça veut dire quoi? Qu’il ne faut pas mentionner la présence d’allergènes et les laisser crever quand ils boivent du vin qui a été conçu avec une substance à laquelle ils sont allergiques?

    L’oeuf et le lait font partie des 8 principaux allergènes alimentaires, il faut le rappeler. Et si un adulte boit du vin contenant des traces de ces substances puis embrasse un enfant allergique à celles-ci, il peut déclencher par contamination croisée une réaction plus ou moins importante en fonction de sa sensibilité.
    Par conséquent, un gamin peut mourir à cause de ça. Même pour un vulgaire coq au vin qui ne contient plus d’alcool par évaporation mais qui contiendrait encore les substances allergisantes pouvant porter préjudice à l’enfant en question.

    Donc non Mireille ce n’est pas de l’enculage de mouches comme vous le dites si bien, c’est un moyen de faire évoluer la sécurité des personnes avec des allergies alimentaires. Si vous appreniez que 0.3% des bouteilles de vins du commerce en Europe contenaient une quantité infinitésimale de cyanure, et que donc les personnes en buvant mouraient foudroyées, ça serait aussi de l’enculage de mouches donc?

    Par contre personnellement je pense que cette mention n’est pas suffisante. Les allergies à certaines protéines dans les poissons, crustacés et mollusques sont aussi très courantes et très dangereuses et le collagène n’a pas à être mentionné. De même pour les protéines de blé, sachant qu’un nombre non négligeable de personnes sont allergiques au blé et/ou intolérantes au gluten (rayer la mention inutile selon la protéine du blé utilisée).
    Le pois est généralement un allergène pour les personnes atteintes d’une oesophagite éosinophilique ou pour les personnes victimes de certaines allergies croisées et même si sa mention devrait donc dans l’idéal être faite, elle n’est cependant pas indispensable sur le court terme.

  7. Je ne suis allergique ni à l’oeuf ni au lait et pourtant… certains vins se manifestent d’une manière allergique sur mon visage. Comme une bouffée de chaleur autour des yeux et sur le haut des joues, avec des rougeurs ressemblant à des brûlures qui disparaissent au bout de 30 mn environ….
    J’aimerais savoir quel est le produit qui provoque cela.

  8. c’est peut-être peu de chose, mais c’est un début… que 1% de la population soit sensible aux allergènes, cela représente tout de même un demi million de personnes, est-ce anecdotite ? Puisse cela se répandre avec de vrais chiffres, et pas juste de la poudre aux yeux comme dénoncé plus haut

  9. avec les nouvelles techniques on trouve de tout partout à petites quantités,alors on est pas sorti de l’auberge.

  10. quand on sait qu’on a collé le vin au sang à une époque…..On trouve heureusement des vins collés à la bentonite, argile naturelle non allergisante pour peu qu’on se donne la peine de chercher….
    en bio, sont autorisés:
    Gélatine alimentaire (2 ) — Matières protéiques d’origine végétale issues de blé ou de pois (2 ) — Colle de poisson (2 ) — Ovalbumine (2 ) — Tanins (2 ) — Caséines — Caséinates de potassium — Dioxyde de silicium — Bentonite — Enzymes pectolytiques (2) = d’origine biologique.

  11. Eh bien j’en apprends de belles,
    des traces d’oeuf ou de lait dans le vin!
    heureusement que vous nous avez expliquez pourquoi,
    je ne manquerai pas de l’expliquer à mon tour à des personnes étonnées de lire cela sur une étiquette de vin!
    Moi-même, je n’y croiyais pas, juste avant!

  12. Toutes ces mesures prises par les instances européennes qui visent principalement les petits producteurs de l’alimentation me laissent dubitatif… Elle ne font que les discréditer alors que les gros industriels de la mal bouffe ne sont jamais inquiétés… Je trouve cela suspect et disproportionné !!! Les OGM, les traces de pesticide et autres produits chimiques hautement plus dangereux sont très rarement mis en cause ! Je trouve que cela frise la malhonnêteté intellectuelle pour ne pas dire plus et cela sent la manipulation des masses… RÉAGISSONS !!!

  13. L’œuf sert de support à la culture des vaccins. Ceux qui y sont sensibles / allergiques, ne pas boire de vin !
    « Peut contenir des protéines d’œuf » c’est parce que le viticulteur peut utiliser autre chose ? Ou que la quantité résiduelle est tellement faible que c’est juste par précaution, pour le principe ?
    Bourré de sulfites mais avec 0,02% d’œuf.
    Je croyais qu’il n’y en avait que dans le « blanc », des sulfites, ben non, dans le rouge aussi.

  14. Je partage votre étonnement quant au sort fait aux sulfites, dont il serait intéressant de connaître le dosage.
    Mais l’information sur la présence de traces de protéines de lait et de blé dans le vin pourraient peut-être expliquer pourquoi je ne supporte pas certains vins…

  15. Je savais que les vins conteaient du blanc d oeuf; c est pour la conservation je crois.est t il de meme pour les vins Bio? et le
    champagne? on en parle jamais.

  16. Je pense que certains chiffres sont inexacts…
    Et je pense aussi que le raisin est bien meilleur que le vin….mais sans doute moins pour notre éconnomie!

  17. Si on pense aux transporteurs de vin qui venaient du sud de la France au 18ème siècle chi remplaçaient le vin soutiré des fûts pendant le voyage en pissant dedans, on est pas loin de se dire que un vilain coca cola n’est pas mauvais non plus:-)

  18. Ah le sacrosaint principe de précaution !! je suis vraiment dubitative … si on se réfère à vos chiffres : 0,3 % de la population intolérante à l’oeuf et 1 % pour le lait, ce n’est plus du principe de précaution, pardonnez-mo_i l’expression : « c’est de l’enculage de mouches » !
    Tant et tant de produits alimetaires beaucoup plus dangereux pour la santé ne sont quasiment jamais pointés du doigt … cherchez l’erreur !

Moi aussi je donne mon avis