Alimentation : Homme et anchois, même combat

Rédigé par Alan Van Brackel, le 12 Dec 2013, à 15 h 41 min
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On a tendance à considérer que l’Homme est le dernier maillon de la chaîne alimentaire. Une équipe de chercheurs vient de prouver le contraire.

Où se situe l’Homme dans la chaîne alimentaire ?

Le niveau trophique de l’Homme, soit sa position dans la chaîne alimentaire, n’est généralement pas questionné. On considère souvent qu’il est le dernier maillon. Une équipe de chercheurs français, alliant des scientifiques de l’Institut de recherche pour le développement, d’Ifremer et Agrocampus-Ouest, a cherché à vérifier cette légende urbaine et a publié ses résultats dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

On place l’Homme au-dessus du fait qu’il n’y a personne pour le manger. Il y a néanmoins d’autres critères à considérer, comme le rappelle Sylvain Bonhommeau, principal auteur de l’étude.

L’Homme n’est pas un superprédateur

anchois-poissonsEn terme d’alimentation, l’Homme n’est pas un superprédateur. Le niveau trophique représente en fait « le nombre d’intermédiaires entre les producteurs primaires et leur prédateur« .

  • 1er niveau : les végétaux
  • 2ème niveau : les herbivores, qui se nourrissent de végétaux
  • 3ème au 5ème niveau : carnivores

Le régime alimentaire de l’Homme est varié, et les chercheurs ont donc déterminé un niveau trophique moyen de 2,2 pour la période 1961-2009. On est loin de l’orque ou de l’ours polaire, qui ont un indice d’environ 5,5. L’Homme est plutôt au même niveau que l’anchois ou le cochon.

Le niveau trophique augmente : l’Homme consomme plus de viande

Le niveau trophique est directement lié à l’impact de l’alimentation sur l’écosystème. Or les chercheurs ont remarqué que le niveau a augmenté de 3 % depuis 50 ans. Cela semble peu, mais une différence de 0,1 est en fait tout à fait significative. L’Homme consomme beaucoup plus de viande qu’il y a 50 ans.

Il est aussi intéressant d’observer les variations géographiques :

niveau-trophique

  • 2,04 pour le Burundi, qui intègrent plus de végétaux dans leur alimentation
  • 2,1 pour la Chine
  • 2,2 pour l’Inde
  • 2,45 pour la France
  • 2,45 pour les États-Unis
  • 5,54 pour l’Islande

L’Islande est donc majoritairement carnivore, à plus de 50 % de son alimentation (essentiellement du poisson). Rappelons que si l’impact de l’Homme sur l’écosystème ne dépend pas que de son alimentation, la production de viande participe lourdement à son impact environnemental.

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

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