Agriculture : l’Europe contre la biodiversité ?

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 8 Jan 2013, à 17 h 39 min
Agriculture : l’Europe contre la biodiversité ?
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Depuis 1999, l’Association Kokopelli a pour vocation, avec ses partenaires jardiniers et institutionnels de préserver au mieux la biodiversité. Elle regroupe ainsi une équipe de militants en faveur des variétés rares et anciennes de légumes. L’association a été condamnée il y a quelques semaines à verser 100 000 euros de dommages-intérêts à l’entreprise Graines Baumaux pour concurrence déloyale. Son tort ? Proposer des graines illégales selon l’Union Européenne !

Kokopelli au secours des variétés anciennes de légumes

Le groupe de militants de Kokopelli oeuvre pour « la Libération de la Semence et de l’Humus et la Protection de la Biodiversité alimentaire ». En effet, la diminution constante du nombre des variétés cultivées dans le cadre de l’agriculture européenne engendre inévitablement une régression de la biodiversité. Sont alors en danger des variétés de végétaux pourtant susceptibles de mieux s’adapter au changement climatique ou à de nouvelles maladies, car bénéficiant d’un patrimoine génétique large et varié, que les variétés actuellement prédominantes.

Le message que l’association tente de faire passer est celui du droit à semer librement des semences potagères et céréalières, de variétés anciennes ou modernes, libres de droits et reproductibles. Cela permet aux jardiniers et agriculteurs d’être autonomes dans leurs productions.

Biodiversité versus productivité

Tomate cherokee purple, source : readytogrow.co.uk

Ce qui paraît tomber sous le sens ne l’est pas du tout en réalité : saviez-vous qu’il existe un catalogue officiel des espèces et des variétés végétales ?

Celui-ci a en effet été créé dans les années 1930 à la demande des agriculteurs dans le but d’éviter que les semences des variétés différentes soient vendues sous le même nom, ou qu’une même variété ait des appellations différentes.

Ce qui se voulait à l’époque un moyen de clarifier l’offre devient aujourd’hui purement et simplement selon l’association une atteinte aux principes de libre exercice de l’activité économique, de non-discrimination et de libre circulation des marchandises.

Ainsi, les conditions d’inscription au catalogue officiel – distinction, homogénéité, stabilité – ne sont pas compatibles avec les semences anciennes et librement reproductibles de Kokopelli. Celles-ci ne sont pas homogènes puisque les fruits, sur un même plant, ne sont pas exactement identiques les uns aux autres et chaque plan a un patrimoine génétique différent. En outre, elles sont capables d’adaptation et d’évolution en fonction des terroirs où elles seront plantées.

Egalement, l’inscription au catalogue a un coût qui n’est pas accessible pour tous ! Par exemple, le coût d’inscription pour une variété de céréales s’élève à plus de 6 000 €, auxquels il faut ajouter le maintien au catalogue soit plus de 2 000 € pour les 10 premières années.

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Evidemment choqué par cette crapulerie et furieux contre les semenciers industriels.

  2. SALUT COMMENT FAIT POUR ETRE MEMBRE DE VOTRE GROUP.SI NON J’ADOR LES PRODUITS BIO,SURTOUT LES LEGUMES,PAR CE QUE TOUS CES LEGUMES ON LES VERTUS MEDICINALES,J’AIME LE JARDIN ET DANS MON JARDIN J’AI PLUS LES PLANTES MEDICINALES.

  3. Les variétés anciennes de semences faisant partie du patrimoine végétal sont à protéger et à développer : c’est du matériel génétique utile pour l’Humanité; en particulier pour les générations futures.
    Les paysans doivent pouvoir utiliser leurs propres semences. C’est une question de bon sens.

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