Les aéroports en France : déjà trop nombreux ! (partie 2)

Rédigé par Alan Van Brackel, le 22 Aug 2013, à 15 h 51 min
Les aéroports en France : déjà trop nombreux ! (partie 2)
Précédent
Suivant

L’opposition fait rage depuis plusieurs mois entre les partisans d’un projet d’aéroport près de Nantes et ses opposants qui ne lâchent rien. consoGlobe revient sur le fond du débat : les aéroports français sont-ils tous justifiés ; fonctionnent-ils tous à 100 % ? Ne gagnerait-on pas à mettre en valeur d’autres dispositifs ? Au-delà de Notre-Dame-des-Landes s’ouvre un débat de fond sur le surinvestissement en infrastructures mal sélectionnées.

Sommaire

  1. Notre-Dame-des-Landes : déjà trop d’aéroports en France (partie 1)
  2. Les aéroports français sont déjà trop nombreux ! (partie 2)
  3. Des aéroports français moins, peu, ou pas utilisés (partie 3) (à venir)

Les aéroports français en surnombre ?

© CC, NON à l'aéroport NDDL

© CC, NON à l’aéroport NDDL

L’intérêt de traverser 1000 km en peu de temps, du Nord au Sud par exemple, peut paraître évident. Rejoindre Nouméa de Paris également. Des liaisons internationales également.

L’argument de l’utilité concrète des aéroports face à d’autres moyens de transport peut éventuellement tenir la route (sic) dans certains cas. Mais ce n’est pas le cas de tous les aéroports.

Avant d’examiner le cas de Nantes, voyons déjà comment se porte le trafic aérien en général. Eh bien, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas très bon. Il suffit de télécharger le rapport de l’aviation civile pour s’en convaincre : la croissance n’est pas exceptionnelle, en tout cas pas aussi importante que ce qu’on voudrait nous faire croire.

Trafic aérien – une croissance relative

© CC, World's landscape

© CC, World’s landscape

Les chiffres sont meilleurs en 2011 qu’en 2010 : +6,3 % de croissance globale. Ce résultat est tout de même à pondérer. Les 2 années passées ont en effet été marquées par la crise économique, des grèves régulières et des éléments naturels peu coopératifs (neige et éruption du volcan Eyjafjöll).

La croissance du trafic aérien au niveau européen est elle de +7,3 %. Ailleurs dans le monde, le constat est un peu le même, sauf à Dubaï ou en Asie.

 

Aviation – Un trafic intérieur en baisse

Le trafic aérien intérieur se porte, lui, particulièrement mal, en chute depuis environ 10 ans.

aeroport-bagages-consigne

Ainsi pour que Nantes soit rentable et justifié, il faudrait que le nouvel aéroport se spécialise à l’international. Pourquoi pas, mais de là à considérer que la construction d’un autre aéroport est nécessaire au vu des capacités nationales, ce n’est pas évident, puisque la croissance n’est pas avérée pour tout le trafic.

« Le niveau d’activité du trafic intérieur, en constante diminution depuis une dizaine d’années« , précise la Direction générale de l’aviation civile, « est du même ordre de grandeur qu’en 1994« .

Des aéroports régionaux en mauvaise posture face au TGV

Certains aéroports régionaux sont ainsi menacés, notamment par le TGV, ce qui explique d’ailleurs les lenteurs de décision concernant certaines lignes. Comme pour le Paris-Toulouse :  un chargé de projet – qui veut rester anonyme – nous confirme que des volontés voulant préserver l’aéroport de Toulouse, font ralentir les procédures menant à la création d’une ligne de train pourtant plébiscitée par les riverains (ce n’est pas la seule raison, mais elle joue énormément).

Une situation qui risque de durer alors que la morosité s’installe dans le ciel commercial : parmi les 15 premiers aéroports mondiaux, seuls ceux situés en Asie (Pékin, Hong Kong) ou au Moyen-Orient (Dubaï), ont une croissance en nombre de passagers supérieure à 4 % (2,2 % pour Paris CDG).

> Suite : Aéroports français : ceux qui marchent, et pourquoi

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. C’est pire que ça!

    L’avion est subventionné, l’aéroport est subventionné, les transports en commun sont subventionnés, et les touristes achètent des titres de transports encore subventionnés, ajoutons en plus, que l’électricité consommée par les touristes est à 75% nucléaire, et est subventionnée aussi, puisque son prix réel est à multiplier par deux!

    La solution serait de rendre obligatoire les turboprops pour tous les vols régionaux, ces derniers consommant 50% de carburant en moins, ils permettraient de diminuer d’autant les prix des billets et de supprimer toutes subventions.

    Ensuite, rendre obligatoire la bicarburation pour tous les avions survolants ou décolants de notre espace aérien, avec 50% de carburant GTL (gaz to liquid) et de créer des mixtes kérosène/biofuel, pour les 50% restants.

    En fonction de la destination et de la provenance, pour les pays africains par exemple, l’on peut imaginer un 50% à base de jatropha curcas, ce qui aurait le mérite de créer une richesse locale et d’impacter à la baisse les prix du baril tout en réduisant fortement les rejets en souffre et en CO2.

  2. J’habite BELFORT et voyage en avion depuis l’aéroport international de BALE/MULHOUSE/FRIBOURG (All) spécificité de cet aéroport unique puisque tri-nationalité. Il est à 45 mn de chez-moi. Dans les environs proches, c’est le seul (citons celui de DOLE qui relie une bonne partie des villes étrangères proches comme Londres par exemple et également en France la Corse avec Bastia et Ajaccio). S’il n’existait pas la plupart des départs devraient se faire soit de LYON (4 h de voiture par ex ou 3h de train) ou pire PARIS (nous avons depuis peu le TGV donc 2h30). Donc dans la région nous ne sommes pas sur-équippés en aéroports je pense !

Moi aussi je donne mon avis