Les aéroports en France : déjà trop nombreux ! (partie 2)

Rédigé par Alan Van Brackel, le 22 Aug 2013, à 15 h 51 min
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Aéroports français : ceux qui marchent, et pourquoi

Oui, certains aéroports tournent bien. De là à penser qu’il faut augmenter le nombre aéroports plutôt que d’en moderniser certains …

aeroport-construction

Il faut déjà constater que, en France, sur 152 millions de passagers, 80 millions sont passés par les aéroports de Paris (restent 60 millions pour le aéroports régionaux et 10 millions pour les aéroports d’Outre-Mer), selon les chiffres de l’Observatoire de l’aviation civile.

En somme, 55 % du trafic aérien passager (et 89 % du trafic de fret) sont concentrés sur les aéroports de Paris, sans grande surprise. La moitié du trafic régional concerne elle uniquement 4 aéroports : Nice, Marseille, Lyon et Toulouse. Ceux-là ont développé les vols longue distance.

Aéroports : l’influence du low-cost

Parlons même de lobby… Le low cost s’est implanté en France et bénéficie de subventions importantes. En réalité, le contribuable finance de manière intermédiaire ces compagnies low-cost. Concrètement, le low cost explique le succès relatif de certains aéroports quasiment dédiés à leurs services. Autrement dit, les compagnies low cost font payer à tous les contribuables des réductions de prix sur les billets d’une minorité de voyageurs.

L’aéroport de Tours est un excellent exemple de ces « externalités » :  le fonctionnement de cette infrastructure  repose essentiellement sur Ryan-Air. Est-ce normal de subventionner une compagnie low cost ?

 

Si le trafic général semble donc en hausse, il est en baisse pour plusieurs aéroports. Il y a parfois une grosse différence de chiffres entre la fréquentation et le trafic. Et même en terme de trafic, ce n’est pas toujours bon :

© CC, Romary

© CC, Romary

  • -3,2 % pour Guadeloupe Pôle Caraïbes, tout comme Martinique Aimé-Césaire,
  • -4,5 % pour Bora-Bora,

mais surtout

  • -6,6 % pour Pau-Pyrénées,
  • -18 % pour Toulon-Hyères,
  • -21 % pour Tahiti-Faa’a et Metz-Nancy-Lorraine,
  • -25 % pour Montpellier Méditerranée,
  • -30 % pour Perpignan Rivesaltes,
  • -47 % pour Strasbourg Entzheim,
  • -58 % pour Clermont-Ferrand Auvergne.

Ces chiffres ne sont bien sûr qu’un premier indicateur, mais l’avenir des aéroports où le trafic a fortement baissé est tout de même compromis. Reste à voir dans le détail comment se portent les aéroports français.

Des aéroports plus ou moins sous-utilisés

aeroport-constructionOn s’interroge sur la responsabilité de ceux qui engagent l’argent public quand on se rend compte qu’au fond, sur 150 aéroports régionaux, aucun n’a développé ses liaisons internationales de manière efficace.

Pourquoi développer l’avion pour des distances courtes à contre-courant du sens de l’histoire ?

Ne vaudrait-il mieux pas développer des moyens de transports alternatifs, moins polluants, plus efficaces ? Ne devrait-ton pas – par exemple – aider à la création de mini-gares de covoiturage, une forme de transport plus vertueuse ? A l’heure où l’on rejoint Lyon de Paris en 2h de train, difficile de croire à la nécessité de conserver autant d’aéroports en fonctionnement. Mais laissons de côté la théorie pour nous pencher sur les chiffres des aéroport nationaux.

> La prochaine fois : Des aéroports français moins, peu, ou pas utilisés

*

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. C’est pire que ça!

    L’avion est subventionné, l’aéroport est subventionné, les transports en commun sont subventionnés, et les touristes achètent des titres de transports encore subventionnés, ajoutons en plus, que l’électricité consommée par les touristes est à 75% nucléaire, et est subventionnée aussi, puisque son prix réel est à multiplier par deux!

    La solution serait de rendre obligatoire les turboprops pour tous les vols régionaux, ces derniers consommant 50% de carburant en moins, ils permettraient de diminuer d’autant les prix des billets et de supprimer toutes subventions.

    Ensuite, rendre obligatoire la bicarburation pour tous les avions survolants ou décolants de notre espace aérien, avec 50% de carburant GTL (gaz to liquid) et de créer des mixtes kérosène/biofuel, pour les 50% restants.

    En fonction de la destination et de la provenance, pour les pays africains par exemple, l’on peut imaginer un 50% à base de jatropha curcas, ce qui aurait le mérite de créer une richesse locale et d’impacter à la baisse les prix du baril tout en réduisant fortement les rejets en souffre et en CO2.

  2. J’habite BELFORT et voyage en avion depuis l’aéroport international de BALE/MULHOUSE/FRIBOURG (All) spécificité de cet aéroport unique puisque tri-nationalité. Il est à 45 mn de chez-moi. Dans les environs proches, c’est le seul (citons celui de DOLE qui relie une bonne partie des villes étrangères proches comme Londres par exemple et également en France la Corse avec Bastia et Ajaccio). S’il n’existait pas la plupart des départs devraient se faire soit de LYON (4 h de voiture par ex ou 3h de train) ou pire PARIS (nous avons depuis peu le TGV donc 2h30). Donc dans la région nous ne sommes pas sur-équippés en aéroports je pense !

Moi aussi je donne mon avis