La décroissance en pleine croissance

Rédigé par Jean-Marie, le 13 Jan 2008, à 10 h 39 min

Peu de concepts économiques suscitent autant de débats, d’affrontements, d’espoirs et de polémique que la décroissance. Petit tour d’horizon de la décroissance…

La décroissance, un concept qui a le vent en poupe.

La décroissance est un courant apparu dans les années 90 qui prône une moindre consommation. Appelés « downshifters » ou « downsizers » en anglais, les partisans de la décroissance sont parfois opposés à une consommation outrancière et militent pour une restriction volontaire des achats.

Plus nombreux sont ceux qui assimilent la décroissance à une attitude de simplicité volontaire qui consiste à moins rechercher un enrichissement permanent ou bien à acquérir toujours plus de biens matériels. Au contraire, il s’agit de prendre plus de temps, en travaillant moins et donc en gagnant moins, pour consacrer plus de temps à sa famille, à ses proches, à ses hobbies.

Aux USA, en Suède, en Grande-Bretagne ou Nouvelle-Zélande et bien sûr, en France, les adeptes de la simplicité volontaire se multiplient même si parfois leur entourage a du mal a comprendre ou à accepter leur approche.

Poussé à l’extrême, certaines personnes en viennent à carrément boycotter les actes d’achat et préconisent de ne plus acheter que des produits alimentaires, d’hygiène et de santé.

Décroissance et économie circulaire

Les fameux 3R sont un moto de la décroissance : Rallonger l’utilisation des bien,  les Réutiliser, les Recycler, sont les bases d’une économie circulaire ou économie du recyclage permanent.

Certains vont même jusqu’à ne plus acheter mais à faire les poubelles : ceux que l’on appelle les « Freegans », choqués que notre société de consommation jette autant de marchandises, et surtout de nourriture, aux ordures, préfèrent récupérer et recycler qu’acheter. Leur approche est donc plus une position de principe que le reflet d’une contrainte économique

Renoncement à la consommation

Le renoncement à la consommation ne va cependant pas de soi. Beaucoup ont du mal à consommer moins. Ainsi, aux USA par exemple, l’acteur Bill Talen, qui s’est transformé en véritable prêcheur qui exhorte les Américains à moins consommer, rencontre un succès très mitigé. Choqué par la surconsommation et en réaction au gaspillage ambiant, il veut convertir ses concitoyens à un autre mode de vie.

Décroissance et sobriété volontaire

Le mouvement de don qui se manifeste aux USA avec le site de don freecycle ou en France avec un site comme consorecup.com reflète cette tendance qui consiste à ne pas toujours acheter du neuf.

consoGlobe en permettant soit d’acheter des produits écologiques soit d’acheter d’occasion , ou d’échanger, ou de donner ou de louer va dans le sens de cet habitant de New York qui a survécu une année sans rien acheter (noimpactman.typepad.com). La simplicité volontaire est souvent un premier pas vers un comportement décroissant.

La décroissance est donc un concept très proche de l’altermondialisme ou du nouveau thème de la « démondialisation », prônée par les partisans d’une économie mondiale moins ouverte, plus protectionniste et relocalisée.

 

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Reste toutefois à penser les modalités de transition de la decroissance et c’est là que la réflexion doit encore être notablement développée. Sur ce point, voir yannickrumpala.wordpress.com/2008/09/01/questions-sur-la-decroissance/

  2. LA croissance de quoi et la decroissance de quoi? La vrai question est de savoir ce vers quoi on veut croitre et ce que l’on souhaite voir decroitre.La croissance de certaines choses au détriment d’autres est bien évidemment incontournable. L’humanité à acquis le pouvoir de projeter ces choix dans des futurs lointains dépassant les simples perspectives d’une ou deux générations ou d’orienté son évolution au dela du seul règlement des problématiques à court terme que sa croissance démesurée génère.
    La notion de vitesse de croissance ou de décroissance me semble plus fondamentale. En maitrisant celles-ci, nous pouvons respecter les capacités d’adaptabilités de l’homme et de l’humanité.Nous allons certainement trop vite vers des objectifs mal maitrisé. Prenons le temps d’y penser. Beaucoup d’utopies et d’idéologies sont saines dans leur finalité mais destructrice dans le temps que l’on se donne pour les réaliser.

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